C'est parti pour trois semaines ! Le peloton du Tour de France a quitté Brest, hier matin, pour une 108e édition du Tour de France, riche en incertitudes sportives mais plus apaisée qu'en 2020 sur le plan sanitaire. Le champion du monde Julian Alaphilippe et les 183 autres coureurs, tous testés négatifs au Covid-19, se sont élancés pour les 197,8 kilomètres de la première étape jusqu'à Landerneau, où l'arrivée est attendue vers 16h20 (heure d'Alger) sur les hauteurs de la Fosse-aux-Loups. Le coup d'envoi, en présence notamment de l'ancien président de la République François Hollande, a été donné sous un ciel nuageux mais sans pluie, en présence d'un public nombreux lors du défilé à travers la ville de Brest. Avec un taux d'incidence mesuré vendredi à 15,6 cas pour 100 000 habitants, le Covid-19 semble peu circuler en Bretagne à l'heure actuelle. Mais le masque reste recommandé sur le bord du parcours et un pass sanitaire est exigé des spectateurs souhaitant accéder aux zones de départ et d'arrivée des quatre premières étapes. Alaphilippe est candidat au premier maillot jaune tout comme le Néerlandais Adri van der Poel, dont l'équipe Alpecin a été autorisée par l'Union cycliste internationale (UCI) à porter un maillot couleurs violine et jaune rappelant celui de son grand-père Raymond Poulidor, l'une des légendes du Tour. Une exception pour Poulidor L'UCI a déclaré «que le retentissement positif suscité par ce maillot spécial en l'honneur de l'un des plus grands noms du cyclisme justifie de faire une exception au règlement en autorisant à ce qu'il soit porté lors de la première étape». Poulidor, décédé en novembre 2019, est monté sur le podium du Tour de France à huit reprises, sans jamais porter le maillot jaune, dans les années 1960 et 1970. Les deux premières étapes, dans le Finistère et dans les Côtes-d'Armor, proposent de nombreuses ascensions courtes et raides. Gare aux secondes perdues, d'autant que la course au maillot jaune est particulièrement indécise cette année. «Le départ du Tour est super difficile», juge Primoz Roglic (Jumbo), le porteur du maillot jaune détrôné par Pogacar à la veille de l'arrivée à Paris en 2020. Longue de près de 200 kilomètres, truffée d'ascensions courtes et raides, l'étape inaugurale entre Brest et Landerneau a des airs de classique. L'explosivité sera tout aussi précieuse le lendemain à Mûr-de-Bretagne. Et qui dit punch dit Mathieu van der Poel, Julian Alaphilippe (Deceuninck), le champion de Belgique Wout van Aert (Jumbo) ou encore le champion d'Italie Sonny Colbrelli (Bahrain). L'inconnue Alaphilippe Alaphilippe a reçu une ovation jeudi à la présentation des équipes et van der Poel se sait attendu pour son premier Tour au pays de son grand-père. «On me voit un peu comme un Français quand je cours ici, grâce à la popularité de mon papy», affirme ''VDP''. Candidats à la victoire finale, Roglic et Pogacar peuvent aussi frapper d'emblée. «Rog et Pog» ont choisi deux approches opposées: le premier s'est concentré sur l'entraînement depuis la fin des classiques de printemps en avril, tandis que le second a préféré reprendre la compétition au début du mois. Mais les 21 étapes, pour une distance de 3414 kilomètres, ne se résument pas à un match retour entre les deux grimpeurs puisque l'équipe britannique Ineos, lauréate de sept des neuf dernières éditions, s'aligne avec quatre atouts: l'ancien vainqueur gallois Geraint Thomas (2018), l'Equatorien Richard Carapaz, le Britannique Tao Geoghegan Hart et l'Australien Richie Porte. «Avoir quatre hommes forts est formidable, ça nous laisse des cartes à jouer plus tard dans la course», soutient Thomas. Reste l'inconnue Alaphilippe : le champion du monde, porteur du maillot jaune pendant quatorze jours en 2019, a jugé cette performance «difficile à reproduire». Mais au vu du parcours, moins montagneux que lors des dernières éditions, de son niveau en contre-la-montre et de son choix de ne pas s'aligner aux Jeux olympiques (23 juillet-8 août), l'hypothèse de le voir arriver en jaune à Paris est devenue un peu moins inenvisageable.