À Oran, tous les Oranais et la région Ouest qu'il sillonnait connaissaient Hadj Miliani, cet enseignant universitaire et grand connaisseur de la chanson oranaise, du raï, de la poésie ancestrale, de l'anthropologie, le théâtre, le cinéma... Né à Oran le 21 mars 1951, «El Hadj» est décédé ce vendredi des suites du Covid-19, qui l'a arraché à sa famille et à ses proches. La triste nouvelle a été foudroyante pour tous ceux qui ont connu l'homme, l'ami, le professeur à l'université d'Oran et Mostaganem. Le jovial, le dynamique et l'homme infatigable à poursuivre ses recherches dans le domaine vaste de la culture locale. Après une licence en littérature obtenue en 1978 à l'université d'Oran, il décroche un diplôme d'études approfondies en littérature en 1982. Puis un Magister en 1989 à l'université d'Oran, Littérature maghrébine. En 1997, il obtient son doctorat en littérature, à l'université de Paris 13. Professeur de littérature maghrébine, université de Mostaganem, il était également chercheur associé au Crasc. Membre du conseil scientifique mixte algéro-français du réseau de langue française et expressions francophones (Lafef), Hadj Miliani, en homme actif, était également au conseil scientifique et comité de lecture de la revue Insaniyat et bien d'autres participations actives dans de différents conseils scientifiques. Lorsqu'on discutait avec El Hadj, on en revenait toujours enrichis, il était tel une encyclopédie ambulante, tant ses centres d'intérêts étaient variés : théorie de la littérature ; sémiologie de l'image ; théories théâtrales ; littérature et société ; littératures orales et expressions populaires ; anthropologie des pratiques culturelles ; littérature maghrébines contemporaines ; économie des médias ; culturalité et inter culturalité ; analyse du discours médiatique. Sa passion pour la chanson Rai n'était un secret pour personne. Il connaissait tant sur chacun des grand chyoukh d'antan. A son actif, des dizaines et des dizaines d'ouvrages et de contributions dans le monde culturel et littéraire. L'on peut citer : « Du patrimoine matériel et immatériel en Algérie : variations plurielles (Direction), Les cahiers du Crasc n°34, octobre 2018. «L'offense», pièce inédite de Abdelkader Hadj Hamou (1910), Présentation, Collection Petits inédits maghrébins, Ed. Kalima, Alger, janvier 2018. Productions et réceptions culturelles. Littérature, musique et cinéma (direction ouvrage collectif), Oran, Crasc, 2016. Histoire et institutions du champ culturel en Algérie. Essais d'histoire culturelle, (Oran, Crasc/ DGRST Editions), 215p. 2014. 2010. Des louangeurs au home cinéma en Algérie : Etudes de socio-anthropologie culturelle. (Paris : Editions L'Harmattan). Repose en paix El Hadj. Amel Bentolba