En deux déplacements consécutifs, l'Entente de Sétif a perdu. Dans des conditions différentes mais en encaissant trois buts. Le leader sétifien n'a plus son destin entre les mains. Alors qu'il pensait avoir fait le plus gros du chemin, voilà qu'il voit débouler le Chabab de Belouizdad à trois bornes de différence, avec un match en moins comme joker, et une «finale avant la lettre» jeudi soir à Sétif. Si la défaite face au MC Alger, la semaine dernière à Alger a surpris beaucoup de monde du fait que les joueurs de Nabil El-Kouki se faisaient rattraper alors qu'ils menaient allégrement au score, à Médéa l'équipe d'Aïn Fouara n'a rien pour se reprendre d'un départ catastrophique marqué par trois buts encaissés l'espace d'une demi-heure. Incroyable scénario qui laissera acteurs et fans sétifiens perplexes tant leur team n'a jamais connu pareille douche écossaise depuis le match face au NAHD le 23 septembre 2019 à Bologhine. Ce jour, la formation sétifienne drivée par Kheïreddine Madoui était menée 3-0 au bout de 20 minutes mais a terminé sur une défaite moins humiliante (4-3) face aux jeunes du Milaha entraînés alors par un certain Rezki Remmane, aujourd'hui membre à la DTN/FAF et actuel entraîneur de la sélection des U16. Cette rencontre avait précipité la séparation entre Madoui et son club de cœur qui est allé recruter un mois plus tard le Tunisien Nabil El-Kouki. Dimanche à Médéa, l'Aigle noir s'est déplacé dans l'Ouarsenis avec son armada avec comme seuls changements la titularisation de Berbache et Deghmoum à la place de Laouafi et Ghacha, sur le banc. Le capitaine Djahnit, blessé face au CSC, n'était pas sur la feuille de match. Ce qui n'est pas une première tellement le numéro 8 ententiste a manqué pas mal de matchs depuis l'entame de cet exercice sans que les performances de l'équipe s'en ressentent. Cette contre-performance a fait grand bruit dans les fiefs de l'ESS, où l'on soupçonne un relâchement des joueurs, las de ne pas être régularisés depuis des mois par une direction aux abonnés absents ces dernières semaines, et dont les membres s'échangent les «coups bas» via les réseaux sociaux. Surtout que, au sortir de cette rencontre, Nabil El-Kouki a préféré déléguer son adjoint tunisien Karim Delhoum pour «expliquer» le naufrage de ce dimanche 4 juillet à Médéa. Très approximatif dans ses propos, l'adjoint d'El-Kouki assurera que la défaite de Médéa aura des «effets positifs» sur l'équipe. «C'est une bonne gifle pour nous tous. Nos joueurs n'avaient pas la tête dans ce match. Ils ont semblé ailleurs. Je ne sais pas mais ça peut être un facteur lié à la fatigue. Pas évident de disputer les matchs à trois jours d'intervalle», fera-t-il savoir avant de «prévoir» d'autres accrocs à l'avenir aussi bien pour l'ESS que pour les autres clubs. «On ne peut pas gagner tous les matchs. Toutes les équipes ont perdu et vont perdre. Il reste des journées et il faut se montrer le plus efficace possible. Aujourd'hui, nos joueurs ont été absents sur le terrain pendant une longue phase du match. Nous avons fait un turnover parce qu'il y a beaucoup de matchs en un laps de temps court. On n'a pas pu disposer de Laouafi, Djabou et Djahnit qui avaient de petits bobos. La fraîcheur physique a fait probablement défaut face à une équipe de Médéa qui en voulait. Maintenant, il faut se concentrer sur les matchs à venir dont celui de jeudi face au CRB», étayera Karim Delhoum. Un rendez-vous face au Chabab qui risque d'être plus dur que prévu, les Belouizdadis étant dans une courbe ascendante, élimination en Ligue des champions d'Afrique mise à part depuis quelques semaines, plus exactement depuis le 30 avril dernier et la défaite dans le derby contre l'USM Alger au stade du 20-Août. L'épreuve de ce jeudi 8 juillet risque d'être pénible. Encore plus dramatique que l'issue d'une saison 2019-2020 «réglée» dans les bureaux de la FAF... M. B.
