Lanc� dans un premier temps avec des fonds de l�Union europ�enne en 2007, le programme d�appui au plan national de d�veloppement agricole et rural, proximit� rurale ou PA/PNDAR/PR avait touch� trois wilayas pour leurs sp�cificit�s locales. A savoir la wilaya de Bouira pour sa zone de montagne, M�sila pour sa steppe et Gharda�a pour son d�sert. Le programme d�appui initial comportait une enveloppe de quelque 2,2 millions d�euros r�partis sur ces 3 wilayas, lesquelles avaient s�lectionn� chacune six communes. Objectifs du programme et ses priorit�s Le programme PA/PNDAR/PR avait pour objectifs, la revitalisation des territoires ruraux, en att�nuant le flux migratoire par la stabilisation des populations ; l�am�lioration des conditions de production et, enfin, la pr�servation des ressources naturelles. L�approche est bas�e sur l�initiative des populations rurales et leur responsabilisation � travers la mise en �uvre de projets de proximit� de d�veloppement rural int�gr�. Ainsi, et au contraire des programmes pr�c�dents d�aide dans le cadre du plan national pour le d�veloppement agricole, PNDA, financ� par le gouvernement alg�rien, dans lequel des agriculteurs sollicitaient individuellement des aides, le PA/PNDAR/PR se voulait collectif et sa mise en �uvre devait se faire par les populations elles-m�mes � travers une association, un groupement ou une coop�rative. En 2009, apr�s maturation du projet et d�gagement de l�enveloppe par l�Union europ�enne, des appels � projets avaient �t� lanc�s � l�endroit de 18 communes des trois wilayas. Ici, ouvrons une parenth�se pour rappeler que de ce programme qui a �t� initi� pour la premi�re fois en 2006, le gouvernement alg�rien �tait partie prenante avec l�Union europ�enne et il �tait convenu � l��poque qu�il �tait question du financement du premier appel � projet � 100% par l�Union europ�enne, avant que le gouvernement alg�rien ne prenne la rel�ve pour poursuivre le programme avec un financement � 100% alg�rien. Chose qui s�est r�ellement concr�tis�e comme nous allons le voir dans la suite de ce dossier. Ainsi, apr�s une p�riode de maturation des projets initi�s par des associations, des groupements d�int�r�ts communs ou des coop�ratives agricoles, les dossiers �taient achemin�s vers Alger o� une commission pr�sid�e par un repr�sentant de l�Union europ�enne a si�g� pour �tudier les opportunit�s de ces projets. Au total, 32 projets avaient �t� retenus dont 9 � Bouira. Au niveau de cette derni�re wilaya, dans le premier programme, six communes, � savoir Aghbalou, Saharidj, El-Adjiba, Bechloul et El-Esnam et Ha�zer avaient postul� avec 11 projets pour subvention et apr�s leur passage devant la commission nationale, seuls neuf projets �taient retenus. Rappelons que les projets �ligibles, tel que consign�s dans le cahier des charges disponible au niveau des subdivisions agricoles dont les d�l�gu�s �taient invit�s � suivre et � accompagner ces associations dans le montage et la maturation de leur projets, devaient r�pondre � un besoin collectif. Ils doivent �tre circonscrits dans le temps et dans l�espace et avoir des objectifs �conomiques et sociaux quantifiables, v�rifiables et durables. Types de projets �ligibles Ainsi, entre autres projets �ligibles, on peut citer le d�senclavement des terroirs et des exploitations par l�ouverture et l�am�nagement des pistes ; l�am�lioration des conditions de vie et de production par l��lectrification � partir d��nergie solaire ou �olienne, l�installation de groupes �lectrog�nes ou le raccordement � un r�seau �lectrique ; la mise � disposition des ressources en eau pour les besoins domestiques et agricoles par la mobilisation des eaux de surface ou souterraines, leur transfert, distribution et stockage et enfin, les �quipements hydrauliques ; la protection et le g�nie de l�environnement par le lagunage des eaux, les unit�s de compostage et la protection des esp�ces endog�nes et la conservation de la diversit� des �cosyst�mes sp�cifiques ; la lutte contre l��rosion et la d�sertification par la fixation des dunes, le boisement et le reboisement, la fixation des berges, la r�alisation des banquettes avec plantation et la plantation des haies vives ; l�am�lioration des terres et l�augmentation des SAU par l��pierrage, le d�foncement, le nivellement et l�acquisition du mat�riel agricole ; la r�g�n�ration et l�am�lioration des parcours par la plantation pastorale et le r�ensemencement, l�am�nagement et la construction des b�timents d��levage ; la valorisation des produits agricoles du terroir par l�am�lioration de la qualit� et de la tra�abilit� des produits agricoles, la transformation, le conditionnement, le stockage et l'acheminement des produits agricoles ; la valorisation des sous-produits agricoles et la promotion de l�artisanat comme les cuirs et peaux, la laine, l�alfa, les huiles essentielles, etc. ; la lutte contre le ch�mage et la promotion de l�entreprenariat par les �quipements d�ateliers artisanaux et de formation, la fabrication et la r�paration du mat�riel agricole et d�irrigation, la m�canisation des travaux dans les palmeraies, le tressage des grillages et des gabions, la cr�ation des p�pini�res, l�appui au d�veloppement des activit�s des petits �levages ainsi que le d�veloppement des petites exploitations agricoles pour les jardins potagers ; et enfin la promotion et la valorisation des activit�s de la femme rurale. Une fois ces projets connus, les associations sont tenues de pr�senter une �tude technico-�conomique dans laquelle le co�t du projet devait �tre compris entre 1 et 10 millions de dinars avec apport de 20% sur le co�t initial du projet ; la faisabilit� du projet et la fiabilit� des co�ts. Neuf projets en cours de r�alisation � Bouira Au niveau de la wilaya de Bouira, parmi les neuf projets qui ont �t� accept�s par la commission, on peut citer les quatre de la commune de Saharidj pr�sent�s par les associations Mekhchem des Ath- Yevrahim, Tifrath des Ighil Hammad, Ighzer et Taddarth Lejdid des Iwaquren ; quatre projets d�associations de valorisation des zones de montagne avec ouverture des pistes, d�frichement, captage et am�nagement des sources. Dans la commune d�El-Adjiba, le projet retenu est celui de l�association Izerfan de Thamra et relatif � la poterie et le tissage et destin� pour les femmes ; celui de la commune de Bechloul destin� �galement pour les femmes a �t� l��uvre de l�association Thafsut et concerne l�aviculture avec la poule pondeuse ainsi que l�apiculture ; la commune d�El-Esnam a eu un projet par l�interm�diaire de l�association Thamourth N�Amar du c�t� du barrage Tilesdit et consistait en la r�alisation des banquettes le long de la berge de ce barrage sur plusieurs kilom�tres et avec une superficie de plantation de 50 hectares ; la commune de Ha�zer a �galement b�n�fici� du projet par l�interm�diaire de l�association Mimouna, tr�s active et dynamique surtout dans la revalorisation des espaces de montagne en organisant avec une grande r�ussite trois festivals de la montagne. Cette association a propos� l�am�nagement du merveilleux site de Mimouna avec am�nagement de sa source, ainsi que la r�alisation d�une loge. Enfin, le dernier projet retenu dans ce premier programme d�aide financ� par l�Union europ�enne est all� � la coop�rative d�huile de Kabylie, CHOK pour la labellisation de cette huile d'olive du terroir et sa commercialisation ; une huile dont le taux d�acidit� en d�passe par les 0,8 %, la classant parmi les meilleures saveurs au niveau de la M�diterran�e. Saharidj, une commune mod�le ; un exemple � suivre Notons que d�apr�s le chef d�antenne de Bouira, M. Hadji Daou, si la commune de Saharidj a b�n�fici� de quatre projets sur les neuf, c�est parce que cette commune �tait d�j� pr�te pour ce genre de projets. En effet, selon lui, avant le lancement de ce programme de l�Union europ�enne, il y avait d�j� des financements et des aides du gouvernement alg�rien sous forme d�abord du PPDR (projet de proximit� de d�veloppement rural ) sous la circulaire 353, la wilaya de Bouira avait b�n�fici� de 11 PPDR pour 11 localit�s de 11 communes et Saharidj en faisait partie. Aussi, le premier point positif constat� lors de la r�alisation de ce premier programme dit exp�rimental, surtout au niveau de la commune de Saharidj, �tait la vigilance, la disponibilit� et l�engagement de l�association initiatrice du projet. Chose, dira notre interlocuteur, qui n�existait pas dans d�autres communes. Plus tard, apr�s le lancement du deuxi�me programme appel� PPDRI ou projet de proximit� de d�veloppement rural int�gr�, sous la circulaire 306, la commune de Saharidj avait particip� avec trois projets �manant de trois associations diff�rentes. Ce fut une sorte de concurrence ou d��mulation qui s�est install�e au niveau de cette commune qui a fait que, lors du lancement du programme d�appui financ� par l�Union europ�enne, la commune de Saharidj situ�e � 100 % en zone de montagne, �tait toute pr�te pour recevoir d�autres projets. D�ailleurs, on le verra plus loin, actuellement, alors qu�un deuxi�me appel � projet est lanc� pour 14 communes, plusieurs communes inscrites et �ligibles �prouvent des difficult�s � sensibiliser leurs associations � quand elles existent � � proposer un projet de proximit� rurale pour financement. Cela �tant, pour revenir au premier programme, aujourd�hui, apr�s avoir �t� retenus et acquis le financement en 2009, tous ces projets sont soit, r�alis�s � l�image de celui du village Ighil Hammad, de ceux d�Iwaquren, des banquettes � d�Ighil n�Amar soit en cours de r�alisation comme celui de Makhchem, de Mimouna, ainsi que ceux de CHOK, Izerfan et Thafsut qui ont acquis le mat�riel et qui n�attend que l�installation. 12 communes pour un nouveau programme Apr�s la r�alisation de ce premier programme financ� � 100% par l�Union europ�enne, un deuxi�me appel � projet qui sera financ� par le gouvernement alg�rien a �t� lanc� le 17 juillet dernier. Au m�me titre que le premier, ce deuxi�me programme touchera les m�mes wilayas et aura une enveloppe financi�re globale de pr�s de 58 milliards de centimes r�partis �quitablement entre les trois wilayas. Chaque wilaya a �largi son deuxi�me programme pour toucher d�autres communes. C�est ainsi qu�au niveau de la wilaya de Bouira, 6 autres communes, � savoir Boukram, Bouderbala, Z�barbar, Ma�la, El-Mokrani et Djebbahia sont venues s�ajouter aux six premi�res d�j� cit�es. Actuellement, et apr�s une p�riode de sensibilisation et d�explication op�r�es par le chef d�antenne de la wilaya de Bouira qui a sillonn� ces communes et organis� des rencontres avec les responsables locaux ainsi que le mouvement associatif de chaque commune, le temps est au retrait des cahiers des charges pour le d�p�t des dossiers qui a d�but� le 17 juillet dernier et qui se poursuivra jusqu�au 17 octobre prochain. Cependant et toujours d�apr�s notre interlocuteur, si du c�t� des communes berb�rophones les dossiers foisonnent, il n�en est pas de m�me du c�t� des autres communes o� le mouvement associatif est moins engag� et entreprenant. Cela �tant, au total, ils sont quelque 77 dossiers d�aide qui sont d�j� pos�s au niveau de l�antenne de Bouira. Concernant le financement ainsi que le suivi, et contrairement au premier programme o� le co�t de chaque projet �tait situ� entre 1 et 10 millions de dinars, et sa r�alisation ainsi que son suivi �taient l�apanage de l�association, du groupement ou de la coop�rative, porteur du projet, pour le pr�sent programme, le co�t est arr�t� entre 1 et 7,5 millions de dinars et le suivi sera assur� par les services agricoles et leurs subdivisions apr�s avoir fait l�objet d�un avis d�appel selon les lois en vigueur sur les codes du march�. Le PA/PNDA/PR, une exp�rience � encourager Cela �tant, et concr�tement sur le terrain, ce que nous avons remarqu� est cette formidable dynamique n�e de ces projets surtout dans la commune de Saharidj qui a b�n�fici� de la part du lion dans ces diff�rents programmes. Cette commune rurale situ�e dans une zone montagneuse et dont les populations se sont toujours senties d�laiss�es a r�ussi � impulser un v�ritable esprit d'�mulation entre les villages. Ainsi, durant ces derni�res ann�es, des villages qui vivaient dans une mis�re noire ont r�ussi, gr�ce � ces programmes, � vivre d�cemment, surtout � travers le fruit de leurs terres devenues cultivables avec une irrigation r�guli�re. Des endroits dont les terres �taient livr�es aux ronces et autres arbres sauvages, comme Mekhchem, sont en train d��tre r�habilit�s ; des ouvertures de pistes que nous avons parcourues r�cemment par voiture alors qu�il y a une dizaine d�ann�es, seuls les tracteurs les plus puissants pouvaient parcourir les quelques kilom�tres qui s�parent cet endroit de la RN30. Aussi, gr�ce � ce programme de proximit� rurale, l�association Mekhchem a r�ussi le pari de r�habiliter la l�gendaire source de Mekhchem et celle d�Ath-L�hocine ; � d�fricher les terres et ouvrir les pistes. Le m�me travail formidable a �t� accompli par les deux associations des Iwaquren et du village d�Ighil Hammad qui a r�ussi � capter les eaux de sources et r�aliser un canal de 7 km depuis les hautes cimes du Djurdjura jusqu�au village. L�association de Thamourth n�Amar a �galement eu la g�niale id�e de construire des banquettes le long des berges sud du barrage Tilesdit sur plusieurs kilom�tres et d�y planter quelques 50 ha d�oliviers. Une telle op�ration, vitale pour ce barrage puisqu�elle lui �vite les glissements avec la fixation du sol, n�aurait jamais pu �tre r�alis�e sans ces subventions. C�est dire que de tels programmes sont non seulement appel�s � �tre encourag�s par le gouvernement alg�rien mais � �tre g�n�ralis�s sur l�ensemble des wilayas. Ce d�autant plus que l�implication des populations dans le montage financier avec une contribution de l�ordre de 15 %, mais aussi le suivi et les r�sultats palpables qui en d�coulent font que ces aides et ces programmes sont plus que rentables et plus fiables.