Après plus de deux semaines de tergiversations, alimentées par les informations parfois les plus contradictoires sur la «mésentente» entre l'Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis, les pays membres de l'Opep et leurs dix alliés menés par la Russie dans le cadre de l'Opep+ sont parvenus à l'accord qui devait être scellé au début du mois. Le rendez-vous manqué de l'Opep et de l'Opep+, au début du mois, ne pouvait pas, logiquement, être sans impact sur le prix du pétrole. La tendance s'est dessinée dès le lendemain du début de la minicrise avec des prix évoluant sans direction claire pour ensuite entériner, le week-end dernier, ce qui constitue la pire semaine pour les prix du pétrole, depuis le mois de mars le baril de Brent ayant abandonné 2,86% de son prix alors que le WTI a lâché encore plus, près de 4%. Des pertes annoncées au moment même où l'Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis se rapprochaient d'un compromis qui permettrait à l'Opep+ d'aller de l'avant avec l'augmentation de la production entre août et décembre en réponse à la hausse des prix. Après une première tentative, conclue sur un échec, le 5 juillet, les 23 d'Opep+ avaient rendez-vous, hier, pour ce qui prenait les allures d'une séance de rattrapage après que les deux voisins du Golfe eurent trouvé un accord à l'issue de leurs discussions en coulisses depuis quelques jours. Selon l'Opep, les 23 membres de l'alliance se sont entendus sur une augmentation de la production de 400 000 barils par jour (bpj) à partir du mois prochain jusqu'à la fin de l'année «afin de contribuer à alimenter la reprise économique mondiale alors que la pandémie s'atténue». S'ensuivra alors, en décembre prochain, une réunion destinée à «évaluer l'évolution du marché». De plus, l'accord scellé hier stipule que la date limite de plafonnement de la production n'est plus avril 2022 mais la fin de la même année. Ainsi, l'Opep+ continuera à ouvrir de façon très prudente les vannes malgré la remontée des prix qui a fait courir certains pays membres avant que ces derniers ne se rangent du côté de l'avis de la majorité des pays producteurs membres d'Opep+. Azedine Maktour