La semaine à venir devrait marquer un gros tournant dans l'évolution des dossiers liés à la corruption au niveau judiciaire. Ceux en cours depuis 2019 devraient en effet prendre fin et céder la place à quarante autres affaires impliquant d'autres poids lourds de l'ère Bouteflika. Abla Chérif - Alger (Le Soir) - La fin de la première série de dossiers est liée à des décisions qui seront rendues publiques dans les prochains jours au tribunal de Sidi-M'hamed et au niveau de la Cour suprême. Cette haute instance s'apprête en effet à trancher dans des recours introduits dans trois affaires importantes, celle de Mme Maya, fille présumée de Bouteflika, de l'ex-ministre de la Solidarité Djamel Ould Abbès ainsi que de Baha Eddine Tliba, ancien député et homme d'affaires annabi. Les mis en cause ont été respectivement condamnés à douze ans, huit ans et sept années de prison. Il faut savoir que les dossiers en question sont les derniers pendants au niveau de la Cour suprême dans la série des affaires jugées de décembre 2019 à ce jour. Les décisions prises par cette instance au courant de cette année ont rendu définitives toutes les peines prononcées à l'encontre de plus d'une vingtaine d'anciennes personnalités, hauts cadres, walis et hommes d'affaires poursuivis pour corruption. Le seul dossier dans lequel il y avait eu cassation, celui du montage automobile et financement occulte de la campagne pour le cinquième mandat, n'a rien changé dans le fond puisqu'il y a eu à nouveau confirmation des sentences prononcées à l'égard des anciens ministres poursuivis à l'exception des deux ex-ministres de l'Industrie (Youcef Yousfi et Mahdjoub Bedda) qui ont vu leur peine réduite d'une année. Ayant purgé sa peine, (2 ans), Mahdjoub Bedda a pu ainsi retrouver la liberté au courant de la semaine écoulée. Si la Cour suprême rejette cette fois encore les cassations introduites dans les trois dossiers restants (Mme Maya, Djamel Ould Abbès et Tliba), cela signifiera que la première série des dossiers liés à la corruption aura donc pris fin en partie. En partie, car il reste à ce jour deux procès à clore au niveau du tribunal de Sidi-M'hamed. Le premier, programmé pour le 26 juillet prochain, concerne Moussa Ghelaï, ancien wali de Tipasa poursuivi pour détournement de foncier dans le cadre de la construction d'un parc d'attractions, et d'un hôtel à Tipasa. Ce n'est pas la première affaire dans laquelle est poursuivi Moussa Ghelaï, en septembre 2020, le tribunal de Boumerdès l'avait condamné à douze ans de prison ferme, pour détournement de foncier agricole et trafic d'influence dans l'affaire de Chafik Hamel, le fils de l'ancien patron de la DGSN. Des sources bien au fait de la situation indiquent que le procès de l'ancien wali de Tipasa pourrait cependant être à nouveau reporté en raison de l'état de santé du prévenu. Le second procès attendu est celui de Mustapha Layadhi, successivement wali de Tipasa puis de Blida, condamné en première instance à 4 ans de prison pour octroi d'indus avantages à des hommes d'affaires (les frères Attia) à Tipasa. Le procès qui s'est tenu en juin dernier a établi que ces hommes d'affaires avaient bénéficié, entre autres, d'un contrat portant sur une concession de trente-trois ans d'un terrain d'une superficie de 10 000 mètres carrés dans la zone touristique de Tipasa. Moussa Ghelaï et Mustapha Layadhi font partie des derniers hauts responsables à juger dans le cadre de la première série de dossiers liés à la corruption. Quarante autres grosses affaires sont en attente de jugement au niveau du pôle pénal spécialisé de Sidi-M'hamed où les instructions battent leur plein... A. C.