La Fédération algérienne du médicament (FAM) tente de mettre de l'ordre dans le circuit de distribution des produits médicaux, particulièrement ceux liés au Covid-19. Les médicaments anti-Sars-CoV-2 ne seront plus désormais délivrés sans ordonnance. Les pharmacies d'officine ont été sommées de respecter cette éthique médicale. La FAM assure, par ailleurs, que tous ces produits thérapeutiques sont disponibles en quantités suffisantes et ont l'avantage d'être fabriqués en Algérie. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - La hausse des contaminations au nouveau variant du Sars-CoV-2 a suscité une forte demande des médicaments prescrits dans le cadre du protocole thérapeutique anti-Covid-19. Inhabituel, le rush des citoyens sur ces produits a provoqué dans les pharmacies la pénurie de certains médicaments, notamment les anticoagulants. Sans passer chez le médecin, la plupart des clients font leur stock pour se prémunir de ce virus hautement contagieux. Un comportement qui a interpellé la communauté scientifique, avant qu'elle n'alerte sur les dangers de l'automédication. Pour éviter la pénurie, les pharmaciens ne pourront, désormais, délivrer sans ordonnance les médicaments recommandés pour le traitement du Covid-19. La Fédération algérienne du médicament (FAM), qui regroupe producteurs (Union nationale des opérateurs de la pharmacie Unop), grossistes-répartiteurs (Association algérienne des distributeurs pharmaceutiques ADPHA) et pharmaciens d'officine (Syndicat national algérien des pharmaciens d'officine Snapo), appelle les pharmaciens à se conformer à l'éthique médicale. «Les officines pharmaceutiques devraient s'en tenir strictement à l'exigence d'une ordonnance médicale préalable pour toute délivrance des médicaments destinés à la lutte anti-Covid-19», informe-t-elle dans un communiqué rendu public. Selon la FAM, les tensions vécues au cours des dernières semaines tiennent à «une méconnaissance de la conduite à tenir observée chez une partie du corps médical», mais aussi au comportement de bon nombre de citoyens. «Il est indéniable que de nombreux citoyens, légitimement inquiets par les incertitudes liées à la disponibilité de ces médicaments, ont été poussés à des attitudes de stockage préventif qui ont, par là même, accentué les tensions sur leur approvisionnement», explique-t-on, avant de souligner la disponibilité de tous les produits utilisés contre ce virus. «Tous les médicaments anti-Covid-19 sont aujourd'hui fabriqués entièrement par des producteurs nationaux. Leur stock de matières premières, d'intrants et de produits finis est de nature à répondre à tous les besoins pouvant s'exprimer à ce sujet au cours des douze prochains mois», assure-t-on. La FAM invite également les grossistes-répartiteurs à mettre l'intégralité de leur stock des produits pharmaceutiques prescrits aux malades Covid-19, sans restriction aucune, à la disposition du réseau des officines pharmaceutiques. Elle insiste aussi sur la nécessité d'une couverture géographique la plus équitable possible entre l'ensemble des wilayas et communes du pays. Les producteurs sollicitent, par ailleurs, le concours et l'appui des autorités et autres services publics (banques, douanes ...) afin «que leur soient facilitées les procédures d'acheminement de tous les produits et autres intrants entrant dans la chaîne de production des produits pharmaceutiques». Ry. N.