Les pharmaciens d'officine pourront enfin assurer la vaccination anti-Covid-19. Le ministère de la Santé vient de donner le feu vert pour les associer à cette campagne vaccinale, lancée à grande échelle depuis quelques jours. Par contre, le Syndicat national des pharmaciens d'officine (Snapo) réitère son appel pour être associé également au dépistage via le test antigénique. Il évoque, par ailleurs, l'acquisition par les pharmaciens des oxygénérateurs à un prix très compétitif. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Pour simplifier le plus possible l'accès à la vaccination contre la Covid-19, le ministère de la Santé s'est enfin prononcé en faveur de l'élargissement des compétences vaccinales aux pharmaciens d'officine. Dans quelques jours, les citoyens pourront se diriger vers les pharmacies pour recevoir leur dose de vaccin contre le virus SARS-CoV-2. «Le ministère de la Santé a donné instruction aux Directions de la santé de toutes les wilayas d'intégrer les pharmacies d'officine dans la vaccination contre la Covid-19 et nous sommes actuellement en train de coordonner pour le lancement de cette opération», fait savoir le président du Snapo, Messaoud Belambri. Dans ce cadre, il précise que de nombreuses officines ont émis le vœu de prendre part à cette opération de grande envergure, destinée à contrer la propagation du virus mortel. «La majorité des pharmaciens comptent participer à titre solidaire pour assurer une très large vaccination de la population le plus rapidement possible. Seulement, faute d'espace ou de personnel, ce ne sont pas certainement toutes les pharmacies qui vont pouvoir s'engager», dit-il. L'association des pharmacies d'officine à cet acte vaccinal impose, toutefois, une importante organisation. «Avant de récupérer les doses de vaccin auprès des structures publiques pour effectuer la vaccination dans nos officines, il y a d'abord des registres, des numéros de lots, des rendez-vous, et autres procédures qui doivent être mis en place», détaille-t-il. Cette décision des pouvoirs publics, rappelle le président du Syndicat national des pharmaciens d'officine, vient répondre à une revendication des pharmaciens qui date depuis plus d'un mois. «Nous sommes convaincus que plus vite nous vaccinons le plus grand nombre de personnes, plus vite la population sera immunisée dans sa majorité afin d'éviter d'autres vagues. Du moment que le vaccin est disponible en quantités importantes, perdre du temps risque de compromettre l'immunité collective puisqu'il faut vacciner le maximum de personnes le plus rapidement possible», fait-il remarquer. Convaincu que cette démarche sera «très efficace» et «bénéfique», il souligne l'aisance des officines à pouvoir organiser l'opération de vaccination. «La pharmacie se prête parfaitement pour la prise en charge convenable de la vaccination puisque l'espace officinal est approprié et accessible et dispose de lieu d'attente. Il est ouvert toute la journée, voire 24h/24 dans certaines situations, pour pouvoir étaler les rendez-vous. Les citoyens seront dans un espace de santé auquel ils sont habitués et ils connaissent son personnel», explique-t-il. Il souligne, d'ailleurs, l'important nombre d'officines à travers le territoire national qui est de l'ordre de 12 000 pharmacies dont plus de 4 500 officines implantées dans les zones rurales et les zones enclavées, un réseau qui assure une grande accessibilité aux citoyens. Des oxygénérateurs à des prix compétitifs Messaoud Belambri annonce, par ailleurs, l'acquisition par les pharmaciens de respirateurs générateurs d'oxygène auprès d'un important opérateur du marché du médicament et des produits pharmaceutiques en Algérie. «Plus de 2 000 appareils ont été importés et sont en cours d'acheminement vers notre pays. Dans une semaine au plus tard, ces générateurs d'oxygène, d'un volume de production de 10 litres/minute, seront disponibles dans les officines à un prix qui ne dépassera pas les 100 000 dinars l'unité, soit le prix coûtant», note-t-il. D'ailleurs, poursuit-il, «plusieurs pharmaciens mènent une campagne de dons et vont vont offrir des oxygénérateurs qu'ils vont réceptionner aux hôpitaux». Le test antigénique, l'autre revendication des pharmaciens Le Snapo réitère son appel pour la énième fois à autoriser les officines à effectuer le test antigénique. «Nous demandons avec insistance depuis plusieurs semaines, au ministère de la Santé d'autoriser les officines à effectuer les tests rapides de dépistage antigénique pour éviter la saturation des hôpitaux», précise son président. D'autant, poursuit-il, «le pharmacien est par excellence formé pour faire des analyses médicales». Selon lui, ce test permet de faire le tri au préalable et d'orienter les citoyens afin d'éviter que tout le monde se dirige vers les hôpitaux de manière spontanée et d'encombrer les services d'urgence. «Le test antigénique permet de savoir si la personne est réellement atteinte par le virus de la Covid-19 ou s'il s'agit simplement de symptômes similaires», explique-t-il. Ry. N.