Bien qu'elle ait mis fin à cinq trimestres consécutifs de contraction, en enregistrant une hausse de moins d'un demi-point (0,4%) lors du premier trimestre de cette année, la production industrielle du secteur public n'en finit pas d'illustrer la mauvaise passe que traverse l'économie nationale. Le secteur d'activité qui illustre le mieux les difficultés que traverse l'Algérie, c'est sans aucun doute celui des hydrocarbures, du point de vue production du moins. Les chiffres des ventes à l'international étaient certes encourageants au sortir du premier trimestre puis jusqu'au mois de mai dernier, si l'on se remémore les statistiques énoncées par la Sonatrach, mais il n'en demeure pas moins que la mauvaise dynamique que subit la production d'hydrocarbures depuis quelque temps perdure. C'est ce qu'attestent les tout derniers chiffres de l'Office national des statistiques (ONS). En effet, la production du secteur dont dépend l'Algérie a accusé une baisse de 2,0% durant le premier trimestre 2021 par rapport à celle de l'année dernière à la même période, lorsque le pays commençait à subir l'impact de la pandémie. Il ne faudrait pas croire que c'est la faute exclusive à la conjoncture sanitaire si la production des hydrocarbures était en souffrance ; le fait était en effet avéré depuis bien avant en raison, en tout premier, lieu de la rareté des investissements qui n'ont pas permis à la compagnie d'étendre ses recherches de nouveaux gisements. Petit motif de satisfaction, la baisse de production du secteur des hydrocarbures au premier trimestre 2021 est de moindre ampleur qu'elle le fut durant la même période et durant toute l'année d'avant. Selon les chiffres de l'ONS, le nouveau repli de la production des hydrocarbures s'explique pour une grande part par la baisse de la branche pétrole brut et gaz naturel (-6,5%), au même moment où était enregistrée la croissance de la production dans les branches liquéfaction du gaz naturel (16,2%) et raffinage du pétrole brut (1,0%). Globalement, si Sonatrach accuse des difficultés de production qui ne datent pas de ces deux ou trois dernières années, donc, il faut tout de même souligner que cette tendance à la baisse a commencé à s'atténuer depuis les trois derniers mois de 2020, comme l'indique l'indice ONS qui stipule que la production était à 107.8 au bout du 4e trimestre de l'année dernière alors qu'il était à 105,8 un trimestre auparavant avant de remonter à 110,1 à la fin mars de cette année. Sur les cinq premiers mois de cette année, selon les chiffres de Sonatrach, la production primaire d'hydrocarbures a atteint 78 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP), soit 4% de hausse par rapport à la production durant la même période en 2020, alors que la production des raffineries a été de 12 millions de tonnes, marquant une hausse de 3% par rapport à fin mai 2020. Une production qui, évidemment, a eu une incidence sur les exportations et le chiffre d'affaires de la compagnie nationale. Jusqu'à la fin mai dernier, Sonatrach a exporté pour 12,6 milliards de dollars contre 8,7 milliards entre janvier et mai 2020. L'impact de la baisse de production des hydrocarbures sur la production industrielle globale du secteur public est certain. Mais il faut savoir que d'autres secteurs ont contribué par leur baisse, eux également, telles celles endurées par les mines et carrières (-4,5%), les industries chimiques (-3,3%), les textiles (-14,2%), l'industrie des cuirs et chaussures (-13,2%), celle des bois, liège et papier (-6,2%) et d'autres industries ( -20,5%). Selon les chiffres de l'ONS donc, la production industrielle du secteur public a enregistré une hausse marginale (0,4%) au premier trimestre 2021, après une année et un trimestre de contraction. Une petite hausse portée notamment par les industries sidérurgiques, métalliques, mécaniques, électriques et électroniques (ISMMEE) qui ont enregistré une hausse de 8,6% et ce, après des baisses importantes lors des quatre trimestres de l'année 2020. Même constat pour les industries agroalimentaires dont la production a augmenté de 10,3% et ce, après des évolutions négatives inscrites aux trois derniers trimestres. Azedine Maktour