Le président de la République s'engage à régler de manière définitive le problème de la pénurie d'eau potable ressentie, ces temps-ci, d'ici l'été prochain. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Ceci à la faveur, a affirmé Abdelmadjid Tebboune lors de sa rencontre périodique avec les représentants de médias nationaux diffusée avant-hier en soirée par la Télévision nationale, de la réception et de la mise en service de plusieurs stations de dessalement de l'eau de mer. Des stations qui fourniront à la wilaya d'Alger 70% d'eau dessalée par le biais de nouvelles stations de dessalement de l'eau de mer à l'est et à l'ouest d'Alger. Avec l'objectif de réduire de 20% la dépendance aux barrages. Des projets grandioses qui toucheront également d'autres grandes villes du pays, à l'image d'Oran. Des projets qui requièrent du temps pour leur concrétisation, d'où l'appel du chef de l'Etat à la «patience» des citoyens, les assurant que «l'été prochain sera le début de la solution» à un problème de pénurie en ressources en eau due à de faibles précipitations sous la pression des changements climatiques. Cependant, le chef de l'Etat n'a pas manqué de mettre le doigt sur certains aspects qui aggravent cette crise de l'eau, comme le gaspillage de cette ressource vitale. Pour Tebboune, «il est déraisonnable que 4,5 millions d'habitants de la capitale consomment 1,25 million de mètres cubes d'eau par jour», alors que cette consommation ne doit pas dépasser 650 000 mètres cubes, selon les normes de l'Organisation mondiale de la santé. Autre tare relevée par le chef de l'Etat, «la dépendance excessive de centaines de stations de lavage de voitures de la capitale de l'utilisation d'eau potable subventionnée». Autre crise aiguë endurée par le pays, celle de la pandémie de Covid-19 dont la troisième vague a charrié dans son sillage nombre de victimes de tous âges. Saluant les sacrifices et les efforts de l'armée blanche dans la lutte contre le Covid-19, le président de la République a annoncé une révision des statuts particuliers des personnels de la santé et du texte de loi sur le service civil, en sus des salaires des personnels soignants en coordination avec le partenaire social. Tebboune n'a pas passé sous silence le formidable élan de solidarité du peuple algérien, notamment celui enregistré parmi notre large diaspora à l'étranger qui a, a-t-il dit, «démontré l'unité du peuple algérien». Et de soutenir que l'Etat avait dépensé jusqu'à présent trois milliards de dollars pour l'acquisition du matériel de prévention, des vaccins et d'autres équipements médicaux. Aussi, le chef de l'Etat a également évoqué le problème d'approvisionnement des enceintes hospitalières en oxygène, mettant les perturbations relevées en la matière sur le compte d'un «problème d'ordre organisationnel et non de moyens». Toujours au chapitre de la pandémie de Covid-19, Tebboune a réitéré son appel à l'endroit des citoyens à l'effet «d'aller se faire vacciner afin d'atteindre une immunité collective». Ceci non sans avertir contre les campagnes sur les réseaux sociaux appelant au boycott de la vaccination. Une campagne qui vise, selon lui, à provoquer une «catastrophe sanitaire dans le pays». Augmentation de l'allocation chômage Le président de la République a également abordé le sujet des manifestations, notamment celles liées à l'emploi enregistrées dans nombre de wilayas du sud du pays. Pour lui, ces protestations d'essence apparente sociale sont «manipulées par certaines parties». Comme réponse à la doléance liée à l'emploi dans ces régions reculées du pays, Tebboune a annoncé l'augmentation de l'allocation chômage pour, a-t-il expliqué, «préserver la dignité du jeune algérien». «L'Etat est là pour prendre en charge les préoccupations de tous les citoyens, notamment celles des jeunes, car l'Algérie est un pays de jeunes», a-t-il ajouté, annonçant, par ailleurs, le «lancement, dans deux mois, de programmes au profit de wilayas défavorisées, notamment dans «les Hauts-Plateaux et le Sud». La moitié du gouvernement issue des partis Au sujet du nouveau gouvernement installé début juillet écoulé dans le prolongement des élections législatives anticipées du 12 juin dernier, le président de la République a précisé que «près de la moitié de sa composante est issue des propositions des partis politiques». Une composante «équilibrée», a-t-il estimé, non sans expliquer «ne pas changer juste pour changer, mais seulement en cas de nécessité avérée». Le chef de l'Etat a également relevé que «ce qui est positif dans la continuité est la reconduction de certains ministres qui avaient commencé à concrétiser des projets d'intérêt général». Taux de croissance de 3,8% Tebboune a également fait état, au chapitre économique, d'une reprise de l'économie nationale qui a enregistré un taux de croissance de 3,8% et des niveaux d'exportation jamais atteints depuis 25 ans, avec des réserves de change à près de 44 milliards de dollars. Il a fait part aussi d'instructions pour garantir la stabilité de la législation relative aux investissements pour une durée d'au moins 10 ans. Sur le plan des libertés, le chef de l'Etat a été on ne peut plus catégorique : «Il n'y a aucun détenu d'opinion.» Il évoquera, à ce titre, la Constitution qui, a-t-il dit, «consacre les libertés individuelles et collectives». Et de donner en exemple quelques droits consacrés par la Constitution « pour créer un parti, fonder un journal ou bien organiser une marche qui n'exigent, selon lui, qu'une demande d'autorisation». Pour Tebboune, «celui qui utilise les réseaux sociaux pour insulter et porter atteinte à l'honneur des gens n'est pas un détenu d'opinion», ajoutant que «ces comportements sont punis par la loi, donc il ne s'agit pas de détenus d'opinion». Toujours pas de réaction de la part du Maroc Le président de la République a, par ailleurs, affirmé que le Maroc n'avait toujours pas réagi suite au problème survenu, après la convocation par l'Algérie de son ambassadeur à Rabat pour consultation au sujet des déclarations du représentant marocain auprès des Nations-Unies, au début du mois de juillet dernier. «Un diplomate marocain a fait des déclarations graves, suite à quoi nous avons convoqué notre ambassadeur à Rabat pour consultation, et avons avisé d'aller plus loin, mais aucune réaction n'a émané du Maroc», a-t-il précisé. M. K.