Un incendie en Kabylie, c'est toute l'Algérie qui brûle. De quoi pleurer toutes les larmes de son corps. Comme si le malheur du Covid-19, les pénuries d'eau en pleine canicule ne suffisaient pas. Des morts, toujours des morts. Des images insoutenables nous parviennent de personnes brûlées vives. Par dizaines. Difficile de faire le deuil de proches emportés en ces temps calamiteux. Et bien sûr, le chacal qui sort de sa forêt, l'autoproclamé «président» de la Kabylie, le saltimbanque Ferhat Mehenni, profite de ce terrible drame pour appeler à «l'ingérence humanitaire». Le fantastique élan de solidarité nationale est la meilleure réponse. Je suis tout aussi estomaqué par les propos de «complotistes» toujours prêts à dégainer sur le coupable – suivez mon regard. L'heure n'est-elle pas à se soutenir dans l'adversité. Plusieurs départs de feu dans la wilaya de Tizi Ouzou risquent, compte tenu de leur ampleur, de tourner à la tragédie que n'a jamais connue le pays. D'autres régions du nord – Béjaïa, Jijel, Khenchela, Chréa – Séraïdi, à Annaba, etc. subissent les ravages des incendies qui n'épargnent ni hommes, ni bêtes ni bâtisses, ni toutes autres biens matériels, fruit du labeur de toute une vie. Le même puissant élan de solidarité, concernant le coronavirus, prend le relais dans le sauvetage des régions sinistrées tant il est évident que l'Algérie est Une et indivisible. L'intense douleur que nous éprouvons à l'endroit des victimes n'a d'égales que les immenses souffrances qu'endurent, à une échelle plus grande, les populations des pays du Bassin méditerranéen. Grèce, Turquie, Italie, Espagne, Chypre et la Tunisie vivent les affres de ce fléau, qui dépasse leurs capacités de riposte. Nous prêtions une oreille à peine attentive aux scènes d'enfer identiques de la lointaine Amérique où la moitié de la Californie a été mangée par le feu. Ce n'est plus que cendres et désolations de paysages jadis luxuriants. Et que dire de ce même fléau en cours en Sibérie (Russie) ? Un reproche à ceux qui nous gouvernent, ceux qui sont censés nous prémunir des malheurs et des catastrophes (c'est leur boulot !), c'est de ne pas avoir anticipé. L'investissement dans l'achat de canadairs aurait été très vite d'une utilité certaine. Car, il faut rappeler que le climat sec, la nature de la végétation méditerranéenne n'excluent pas d'autres drames futurs qu'il faudra prévenir. Les spécialistes du climat, de l'environnement s'époumonent à lancer des alertes jugées alarmistes par les politiques. Le dérèglement climatique est une réalité. La fonte des glaciers, suivie de la montée du niveau des océans, les inondations hors saisons sont symptomatiques de bouleversements provoqués par l'Homme qui rechigne à voir la réalité des choses. Envoyer des conscrits inexpérimentés au feu endeuille des familles et tout le pays. L'Etat est tenu de traquer les pyromanes, ces criminels et leur appliquer la loi du talion, autrement, tout discours ne peut être que dilatoire. La vox populi attend des décisions fortes et fermes, à valeur d'exemple dissuasif. Dans l'intervalle, inclinons-nous devant la mémoire de toutes les victimes. Amen. Brahim Taouchichet