Pour le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), la gestion officielle des feux de forêt qui ont touché particulièrement la wilaya de Tizi Ouzou et d'autres régions du pays, reflète le choix de la politique du gouvernement face aux problèmes des Algériens. Dans un post publié sur sa page Facebook, la nuit des incendies, Mohcine Belabbas indique que "l'indifférence" est devenue la réponse constante des pouvoirs publics "face à la tragédie que vit le peuple algérien". Expliquant ce qui s'est passé depuis lundi après-midi, en parlant "des dizaines, voire des centaines d'incendies, il dénonce l'inertie des autorités les accusant de n'avoir même pas déclenché "un semblant de plan Orsec". Il leur reproche également leur silence en affirmant qu'"aucun officiel ne daigne s'exprimer". En outre, l'homme politique déplore les pertes humaines provoquées par ces sinistres ainsi que les dégâts occasionnés sur les biens privés et le couvert forestier, en évoquant, en des termes forts, la situation actuelle des populations locales. "Apocalypse", "deuil", "colère" et "tristesse", souligne la publication en qualifiant une situation rendue d'autant plus ingérable par "la crise de l'eau" qui "dure déjà depuis des mois". Mohcine Belabbas, tout en rappelant la récurrence de ces feux de forêt, dénonce la politique engagée par le pouvoir en place qui "persiste à dépenser des budgets faramineux dans les moyens de répression au lieu de renforcer la Protection civile en moyens humains et matériels". Le président du RCD fait référence à l'absence des fameux canadairs qui ont été promis par l'Etat depuis des années. Il accuse aussi le pouvoir "de non-assistance à population en danger" lorsque "des citoyens s'organisent et conviennent de se prendre en charge" en décidant de "mettre les bâtons dans les roues pour saborder les initiatives de solidarité entreprises et empêcher que la solidarité advienne". Cette déclaration renvoie à l'actualité liée à la crise sanitaire et le dernier communiqué de l'ambassade d'Algérie en France régentant les dons de particuliers en direction du pays. De son côté, le Parti des travailleurs (PT) s'est interrogé sur l'identité de ceux qui embrasent le pays "au moment où il est frappé durement par l'épidémie Covid-19". Dans son communiqué d'hier signé par le Secrétariat permanent de son bureau politique, la formation de Louisa Hanoune rappelle le bilan officiel communiqué par les services de la Protection civile qui fait état de "18 wilayas ravagées par 36 incendies réduisant en cendres des milliers d'hectares de forêts, d'arbres fruitiers, de maisons ... et faisant malheureusement 7 morts dont 6 dans la seule wilaya, Tizi-Ouzou". Des incendies qui ne peuvent être naturels, indique le même responsable, "lorsqu'une seule wilaya, Tizi Ouzou, est touchée par 36 incendies, 60 départs de feux dont certains sont partis dans la nuit et en ligne droite", précise-t-il. Le PT a également salué "la bravoure et le courage des agents de la Protection civile et des populations qui se mobilisent et interviennent seules pour faire face au feu avec leurs propres moyens, des moyens rudimentaires. Elles se sentent abandonnées par l'Etat car les secours et les moyens de lutte tardent à venir". Le parti revient sur l'absence d'anticipation des "différents gouvernements qui se sont succédé depuis des décennies", et de l'incapacité de tirer des leçons "des incendies qui ont ravagé Khenchela récemment". Rappelant la répression des agents de la Protection civile sortis pour revendiquer leurs droits, le Parti des travailleurs "interpelle les plus hautes autorités du pays pour agir en extrême urgence en mobilisant sans délai tous les moyens de l'Etat afin de venir en aide aux populations en danger de mort". Quant au Front des forces socialistes (FFS), il a réclamé l'ouverture d'une "enquête immédiate et approfondie" sur les raisons de ces foyers d'incendie qui ont touché simultanément 14 wilayas et d'informer l'opinion publique de ses résultats. À travers un communiqué rendu public, hier, et signé par son Premier secrétaire, le FFS s'interroge lui aussi sur la partie qui tire profit des incendies de lundi, suspectant "une intention criminelle" qui vise "le peuple et la patrie". Le communiqué appelle les responsables à rompre avec leurs méthodes d'intervention traditionnelles qualifiées "d'obsolètes". "Où sont les hélicoptères bombardiers d'eau et les autres moyens censés être à la disposition de la Protection civile ?", s'est interrogé le FFS exhortant les pouvoirs publics à "déployer tous les moyens et les efforts et mobiliser tous les secteurs pour maîtriser les flammes avant qu'il ne soit trop tard". Il a aussi appelé les autorités à déclarer sinistrée la wilaya de Tizi Ouzou, et "allouer des enveloppes budgétaires afin de réparer les dommages".