Le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine (CPS) a réaffirmé l'intangibilité des frontières héritées à l'indépendance lors du règlement des différends sur les frontières dans le continent africain, indique un communiqué. Dans un communiqué sanctionnant les travaux de sa 1024e réunion tenue au niveau ministériel, le CPS réitère «l'importance de transformer les frontières en catalyseurs de l'intégration et du développement national, régional et continental». À cet égard, il encourage les Etats membres à "continuer à rechercher des méthodes pacifiques pour régler leurs différends frontaliers et à utiliser pleinement le Programme frontière de l'UA (PFUA)», tout en soulignant la nécessité d'«un engagement et d'une collaboration continus entre les Etats membres, les Communautés économiques régionales et les mécanismes régionaux (CER/MR), sur le PFUA, en vue de garantir que toutes les frontières africaines soient démarquées à l'horizon 2027». Le CPS demande, en outre, à la Commission de l'UA de «continuer à collaborer avec les CER/MR pour régler les différends frontaliers entre et parmi les Etats membres, sous réserve du consentement souverain des états membres concernés, et d'accélérer la mise en œuvre de la stratégie de renforcement des capacités de gouvernance des frontières de l'UA». L'exploitation illégale des ressources naturelles d'autres Etats membres condamnée Par la même occasion, il demande aux Etats membres de «renforcer leurs efforts afin d'établir des dispositions communes pour la gestion de leurs ressources frontalières et condamne l'exploitation illégale des ressources naturelles d'autres Etats membres, conformément à la Convention africaine sur la conservation de la nature et des ressources naturelles, adoptée par la session de la conférence de l'OUA tenue à Alger, le 15 septembre 1968, ainsi que la Convention africaine révisée sur la conservation de la nature et des ressources naturelles adoptée par la conférence de l'UA le 7 mars 2017». Dans le même communiqué, le CPS exprime également sa satisfaction pour le soutien reçu d'un certain nombre de partenaires de développement pour la mise en œuvre du PFUA et souligne la nécessité urgente pour le Conseil de convoquer une session consacrée à l'examen de la mise en œuvre du PFUA et des contributions des partenaires de développement de l'UA. Dans le document, les participants demandent au président de la Commission de redoubler d'efforts dans la mobilisation des ressources techniques, humaines, financières et de connaissances nécessaires, pour permettre au PFUA de s'acquitter plus efficacement de son mandat et de relever les défis auxquels il est confronté dans la mise en œuvre dudit programme. Enfin, il décide de «demeurer activement saisi de la question» des frontières. S'exprimant à la réunion du Conseil de paix et de sécurité de l'UA, consacrée à l'évaluation de la mise en œuvre de la stratégie de l'UA pour la gestion intégrée des frontières entre les Etats membres, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ramtane Lamamra, a affirmé la nécessité de «respecter scrupuleusement» le principe d'intangibilité des frontières héritées à l'indépendance lors du règlement des différends sur les frontières dans le continent africain. Le chef de la diplomatie a insisté, dans ce sens, sur l'attachement de l'UA et de la plupart des pays membres à ce principe, établi par les pères fondateurs de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) en 1964, et consacré ultérieurement, en tant que principe constant et authentique, dans l'acte constitutif de l'UA. M. Lamamra a estimé que «l'application rigoureuse» de ce principe est le seul garant de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans le continent et une condition sine qua non pour la réussite du projet d'intégration et de complémentarité dont les pays africains aspirent à sa réalisation, à travers l'accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). Protection des frontières : l'expérience de l'Algérie À ce propos, le ministre a appelé à accélérer la cadence de la démarcation des frontières des Etats membres, étant une «étape cruciale pour la prévention des conflits», en sus de l'intensification de la coopération dans les zones frontalières pour relever les différents défis imposés par les fléaux actuels, à savoir le terrorisme, les réseaux de traite des êtres humains et de trafic de drogues. Le ministre a également exprimé la disponibilité de l'Algérie à partager sa longue expérience en matière de sécurisation des zones frontalières et de démarcation des frontières, soulignant que l'Algérie a achevé l'opération de délimitation de ses frontières avec tous les pays voisins, dont récemment avec la République arabe sahraouie démocratique (RASD). R. I-./APS