Bonne nouvelle pour tous ceux qui veulent se faire vacciner contre la Covid-19. À partir d'aujourd'hui, ils pourront le faire au niveau de certaines officines pharmaceutiques du pays. En effet, le 7 août dernier, les autorités sanitaires ont décidé d'intégrer les pharmaciens dans la stratégie nationale de vaccination. Un décret exécutif a été publié dans ce sens. Le ministère de la Santé a, alors, organisé des sessions de formation pour les opérateurs en pharmacie. Un guide a même été établi pour aider les concernés à mieux maîtriser l'acte de vaccination. Tout est donc fin prêt pour que cette opération puisse débuter sur les chapeaux de roues. Surtout que les citoyens attendent impatiemment de pouvoir aller dans la pharmacie du coin pour recevoir leurs doses. Cela, du fait que les centres de vaccination sont pleins tous les jours, alors qu'une véritable anarchie règne dans certains d'entre eux. Mais à la veille du début de l'opération, aucune liste des pharmacies participantes n'a été révélée. Pis encore, on ne connaît même pas le nombre de ces officines qui ont accepté de jouer le jeu. Le vice-président du Syndicat autonome des pharmaciens d'officine privée (Snapo), le docteur Chafik Rahem, s'est contenté de donner quelques prévisions approximatives. Invité, hier, de la matinale de la Radio nationale chaîne 3, il a fait avoir que l'objectif est de vacciner «10 individus, pouvant aller jusqu'à 30 par jour». «Ils seront programmés sur rendez-vous et selon les capacités de la pharmacie intégrée dans ce mécanisme», a-t-il précisé, avant de faire un petit calcul d'épicier. «Si on arrive à impliquer 40 à 45% des 11 000 officines activant sur le territoire national, avec une moyenne de cinq vaccinés par jour, on fera 150 000 vaccinés par mois», souligne-t-il. Des estimations vagues qui laissent pantois plus d'un sur l'efficacité de cette mesure. Certains spécialistes craignent que cela ne soit qu'un effet d'annonce, du fait que de nombreux pharmaciens refusent d'adhérer à l'initiative au vu des risques qu'ils encourent. Des opérateurs en pharmacie ont même fait part de leur désapprobation de cette campagne qui risque de surcharger leurs établissements, les empêchant de jouer leur rôle premier. Le docteur Rahem tente de les rassurer en soutenant que «l'implication de l'officine dans le processus de vaccination ne touche pas le rôle premier de la pharmacie, qui est la mise en disponibilité du médicament». Il n'en demeure pas moins que, malgré ces assurances, beaucoup restent dubitatifs. Surtout qu'ils devront prendre des mesures coûteuses en temps et en argent pour assurer des conditions «minutieuses» d'approvisionnement et de stockage de ces «antidotes» très vulnérables. Il y a de quoi refroidir les ardeurs. Il n'est donc pas évident que la vaccination au niveau des officines pharmaceutiques apporte le plus attendu pour la campagne de vaccination qui traîne encore le pas. Nous ne sommes, encore, qu'à près de 14% de citoyens vaccinés. Les autorités sanitaires essayent d'impliquer tous les secteurs possibles pour «booster» cette opération. D'ailleurs, très prochainement, ce sera les médecins privés qui seront intégrés dans cette stratégie. Ils pourront, eux-aussi, vacciner des citoyens au niveau de leurs cabinets. L'objectif était d'atteindre l'immunité collective d'ici à la fin de l'année, c'est-à-dire 60% de la population. Surtout que la disponibilité du vaccin ne pose désormais plus de problèmes avec les livraisons incessantes du partenaire chinois et le lancement, dès le mois prochain, de l'unité de production locale du Sinovac. Elle aura une capacité de production de 2 millions de doses par mois. Les citoyens n'ont, donc, plus aucune excuse pour ne pas aller se faire vacciner. Ce qui demeure le seul moyen de retrouver une vie presque normale...