Le Parti des travailleurs (PT) s'est exprimé, hier, sur plusieurs questions d'actualité nationale, à leur tête la rupture des relations diplomatiques entre l'Algérie et le Maroc, qualifiant les raisons ayant poussé Alger à prendre cette décision radicale de «légitimes». Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - La secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune, qui intervenait à l'ouverture des travaux de la réunion du bureau politique, a estimé que les raisons de la rupture des relations sont «légitimes» mais a regretté, en même temps, cette évolution des relations entre les deux pays voisins. «Par-delà la légitimité des raisons qui ont conduit à l'impasse puis à la rupture, notamment la démarche entreprise par le représentant du régime marocain dans la réunion des non-alignés s'attaquant ouvertement à l'intégrité de notre pays, et le fait d'avoir permis à un responsable sioniste qui se trouvait au Maroc d'attaquer notre pays, nous exprimons notre regret devant une telle évolution des relations entre les deux pays», a-t-elle lancé, affirmant que les liens historiques de fraternité et d'entraide entre les deux peuples ne sauraient être affectés par des crises, quelle que soit leur ampleur. Mme Hanoune, qui s'est dit soucieuse de la préservation de l'intégrité de tous les peuples de la région, a insisté sur la nécessité de «régler tous les différends par les moyens politiques qui ferment la porte aux ingérences étrangères qui ont détruit de nombreux pays en particulier dans notre continent et dans la région du Machrek». Elle a dit avoir constaté que la retenue règne au niveau des responsables des deux pays, préservant ainsi les chances de règlement politique loin de toute escalade. Et de rappeler que notre destin était commun dans la lutte pour l'indépendance et il le demeurera pour le présent et l'avenir, à cause de la géographie et parce que nous sommes frères dans l'identité, la culture, les langues et l'appartenance à une même aire civilisationnelle. Cela avant d'appeler toutes les parties concernées afin de faire barrage aux voix de ceux qui poussent les frères à s'entretuer au service d'intérêts étrangers à ceux de nos peuples et qui visent à entraîner notre région dans le bourbier des crises dislocatrices. «Que se taisent les voix de la fitna, d'où qu'elles viennent. Tous les peuples de la région sont en proie à des souffrances insupportables sociales et politiques. La tragédie des peuples libyen et malien, victimes d'ingérences/interventions impérialistes dislocatrices, nous suffit. Les dangers qui nous viennent de la propagation du terrorisme dans la région du Sahel nous suffisent», a-t-elle encore lancé. Face à ces développements importants, et considérant qu'il ne saurait être question de minimiser le danger de la présence sioniste qui s'amplifie dans notre région et sur notre continent, s'agissant d'un véritable ennemi historique, et que la question du front interne revient, la SG du PT s'interroge si l'Algérie dispose d'une immunité suffisante politiquement, économiquement et socialement pour faire face à tout danger interne ou externe. En réponse, elle a décrit une situation interne inquiétante, avec des développements graves qui se sont accélérés durant les mois de juillet et août, exacerbant les souffrances de la majorité de la population et fragilisant plus que jamais le tissu social national, rendant notre paysage encore plus exsangue. «Des développements résultant de la poursuite et de l'approfondissement de politiques et d'approches qui ont confirmé leur échec par le passé et la gravité de leurs retombées destructrices pour l'économie nationale et les conditions de vie de la majorité de la population, sur le fond de détérioration alarmante du pouvoir d'achat en raison de l'envolée des prix et de la spéculation sauvage, de l'explosion du chômage... », a-t-elle expliqué. À cela, l'oratrice ajoutera la crise de l'eau potable qui avait coïncidé avec l'effroyable poussée de l'épidémie, «qui a une nouvelle fois confirmé l'absence de toute capacité d'anticipation et de prospective et donc de planification chez les autorités». La fermeture des champs politique et médiatique et la répression judiciaire clôturent ce tableau noir dressé par Louisa Hanoune. Evoquant les feux de forêt qui ont ravagé notamment la wilaya de Tizi-Ouzou, Mme Hanoune a appelé à situer les responsabilités politiques quant au manque de moyens humains et matériels suffisants pour y faire face, et ce, a-t-elle dit, «indépendamment de ce que l'enquête judiciaire révélera sur les causes des incendies». Et de soutenir que la sauvagerie des conditions causées par les incendies ne peut constituer, à elle seule, une explication rationnelle et logique de la monstruosité sans précédent qu'a constitué la mise à mort à Larbaâ-Nath-Irathen de feu Djamel Bensmaïl. K. A.