La réunion extraordinaire du Conseil des ministres, hier, a été exclusivement dédiée au plan d'action du gouvernement que coordonne le Premier ministre, Aimène Benabderrahmane. Un plan qui a été, à l'occasion, adopté en vue de sa présentation tout prochainement au Parlement qui, dans ses deux Chambres, fera sa rentrée pour une nouvelle session, après-demain. M. Kebci - Alger (le Soir) - Ledit programme d'action de l'Exécutif consiste en la mise en œuvre des 54 engagements solennellement faits par le chef de l'Etat lors de la campagne électorale pour l'élection présidentielle du 12 décembre 2019. Une feuille de route scindée en cinq axes, selon une approche participative. Renforcer l'Etat de droit Il s'agit, en tout premier lieu, de renforcer l'Etat de droit et de renouveler la gouvernance, de moderniser la justice et de renforcer l'indépendance de la justice et les principes qu'elle garantit conformément aux dispositions de la Constitution, de mettre en place une gouvernance renouvelée pour plus de performance et de transparence, de poursuivre sur la voie de la moralisation de la vie publique et de la lutte contre la corruption. Il s'agit, toujours au titre du premier volet, de réformer l'organisation de l'administration publique et de revoir ses modes de gestion dans le contexte de la transformation numérique, de consolider, de promouvoir et de protéger et des éléments de l'identité et de la mémoire nationales. Relance et renouveau économiques Au chapitre du second volet, il s'agit de relance et de renouveau économiques. Ceci à travers plusieurs actions dont la modernisation du système bancaire et financier, de la réforme du secteur public commercial et de la gouvernance des institutions publiques. L'autre action consiste à améliorer l'attractivité du climat d'investissement et d'assurer la stabilité juridique et institutionnelle, de réformer le guichet unique en étendant ses pouvoirs pour qu'il joue un véritable rôle dans l'offre de services aux investisseurs, d'améliorer l'intégration du secteur parallèle dans les circuits officiels, de développer l'immobilier économique et d'améliorer son exploitation, d'encourager l'initiative en dépénalisant l'acte de gérer, de moderniser le secteur agricole et de la pêche et le développement des zones rurales. Ce second volet s'appuie également sur la mise à niveau de l'industrie pharmaceutique, le soutien du développement industriel du secteur et du renforcement de la production locale de médicaments. Le gouvernement objecte également de créer les conditions du lancement d'une véritable industrie cinématographique, d'assurer l'approvisionnement en eau des citoyens sur l'ensemble du territoire national, de poursuivre la liaison entre les barrages, d'exploiter les eaux souterraines dormantes, d'entretenir les réseaux et de promouvoir les mesures d'économie des ressources en eau et d'éviter leur gaspillage. Améliorer le système de santé et de l'éducation Le troisième axe du programme d'action du gouvernement s'articule sur le développement humain et une politique sociale solidaire. Ceci, en développant le système de santé, en améliorant la qualité de l'éducation, en assurant la qualité de l'enseignement supérieur et de la formation professionnelle , et en les adaptant aux exigences du marché du travail. Il sera question aussi d'augmenter et de renforcer le pouvoir d'achat, d'améliorer la prise en charge des groupes les plus vulnérables et de protéger les personnes ayant des besoins particuliers, de poursuivre la politique nationale du logement, de mobiliser des ressources financières pour celle-ci et de maintenir les systèmes de sécurité sociale et de retraite et assurer leur pérennité. Cet axe comprend également la mise en place de pôles de franchise et d'incubateurs dans les universités pour encourager la recherche scientifique et préserver le patrimoine culturel et activer son rôle. Une diplomatie active et volontariste Le quatrième axe de la feuille de route de l'exécutif est réservé à la politique étrangère qui se voudra «active et volontariste». Pour ce faire, il faudra actualiser les objectifs et les missions de la diplomatie algérienne à la lumière des valeurs et principes établis de la politique étrangère, de continuer à défendre la souveraineté des Etats et soutenir des causes justes et légitimes, de mettre la diplomatie économique au service du plan de relance économique 2020-2024. Renforcement de la sécurité nationale et de la défense Le cinquième et dernier chapitre de l'action gouvernementale traite du renforcement de la sécurité nationale et de la défense. Dans ce cadre, l'action de l'exécutif sera axée sur la poursuite de la modernisation de l'Armée nationale populaire et le développement de ses capacités, du renforcement des efforts pour assurer la sécurité des frontières nationales et lutter contre les vestiges du terrorisme et de la criminalité transnationale organisée, de la contribution de l'ANP au développement économique, du renforcement des moyens et capacités de la cyber-défense pour sécuriser les systèmes d'information de toutes les institutions et dispositifs de l'Etat. Le président de la République n'a pas manqué, à la présentation par le Premier ministre de ce plan d'action, d'émettre quelques orientations. Dont la nécessité de maîtriser l'inflation et de relever le plafond des objectifs de développement 2021-2022, l'inclusion de l'allocation chômage et sa valorisation dans le plan de travail du gouvernement, l'impératif de porter la capacité nationale de stockage d'eau de 10 milliards à 12 milliards de mètres cubes, une attention aux deux écoles nationales de mathématiques et d'intelligence artificielle et le renforcement de leur rôle dans la formation d'élites hautement qualifiées aux niveaux national et international. Abdelmadjid Tebboune a également instruit le gouvernement d'organiser la mise en place d'écoles sportives privées dans diverses disciplines, pour contribuer à la formation des élites, ainsi que la participation des membres de la communauté à ce projet. Cette réunion extraordinaire du Conseil des ministres, initialement prévue avant-hier avant d'être décalée d'une journée, a, par ailleurs, approuvé un projet d'arrêté modifiant certaines dispositions du code communal afin de les harmoniser avec le nouveau système électoral, notamment en ce qui concerne le président du Conseil populaire communal et ses adjoints, comme mentionné dans le communiqué de la présidence de la République. Aussi, le chef de l'Etat a, en ce qui concerne le projet de loi organique relatif aux médias et le projet de loi audiovisuel, demandé l'implication du Parlement dans les deux Chambres afin de poursuivre l'enrichissement et la discussion de ces deux textes fondamentaux, qui sont directement liés à un projet de compatibilité entre la décision démocratique et la préservation de la sécurité nationale du pays. M. K.