Ce soir (20h) au stade Mustapha-Tchaker de Blida C'est le grand départ pour la grande aventure : les Verts, champions d'Afrique en 2019, se lanceront ce soir à Blida dans le grand bain des qualifications au Mondial du Qatar. Un objectif qui tient particulièrement à cœur à Belmadi et à ses hommes qui, aujourd'hui, se mesureront au petit poucet du Djibouti. Quelque soit l'adversaire, la victoire est essentielle ! L'EN algérienne qui a dominé l'Afrique en 2019 au Caire a encore de la marge pour grimper les échelles et franchir les obstacles. Qualifiés sans difficultés majeures pour la prochaine phase finale de la CAN qui se tiendra au Cameroun, les Algériens se tournent vers la plus importante des compétitions planétaires. Aller au Qatar est désormais l'objectif numéro de Mahrez et consorts. Et cela doit passer par des «examens» de tout acabit. Ce soir, à Blida, ils auront en face un «novice» sur la scène internationale du football. A peine deux décennies que ce Djibouti existe sur le circuit compétitif mondial qu'il aura à se comparer au champion d'Afrique en titre. Une montagne russe pour Julien Mette et ses amateurs. Faut-il pour autant sous-estimer cette équipe qui est en plein apprentissage ? Djamel Belmadi en est le premier à être persuadé du contraire. Pas besoin de négocier les matchs à la tête des clients. Pour lui, que l'adversaire s'appelle Djibouti, Comores ou Nigeria, l'envie de s'imposer est la même : grande et efficiente. Aujourd'hui devant des Djiboutiens dont le seul fait d'affronter les grandes équipes africaines est en soi un «acquis», Belmadi et ses joueurs doivent frapper fort. Pour montrer aux concurrents immédiats, Burkina Faso et Niger, et à venir que l'Algérie n'a qu'un seul objectif dans ces qualifications africaines : aller au Qatar. «On va jouer ce match à 100% d'engagement. Les joueurs sont demandeurs. Ce sont des professionnels. Ils savent que l'adversaire viendra pour défendre», assurait Belmadi à la veille du match. Et de continuer «Nous aborderons ce match avec le même sérieux comme s'il s'agissait d'une finale de Coupe du monde». Belmadi motivé mais dégoûté ! Ce désir de faire partie du gotha mondial qui anime le sélectionneur des Verts et ses joueurs est, néanmoins, desservi par l'incompétence de certains maillons de la chaîne de réussite. Hier, au tout début de sa conférence de presse, le driver algérien s'est révolté sur la qualité de la pelouse du Tchaker-Stadium, théâtre de la rencontre contre le Djibouti. «J'ai l'impression d'avoir discuté de la problématique du stade Tchaker depuis mon arrivée en 2018 et pas beaucoup de choses ont changé. Quand ça change, ça change le temps d'un match», a-t-il indiqué avant d'ajouter : «En juin, nous avions une bonne pelouse après un long travail. Nous avions donc décidé que nous jouerons à Tchaker avec l'accord des joueurs. Comme par magie, 2 mois après, on retrouve une calamité. Je suis resté 15 secondes sur la pelouse. C'est du sabotage.» Sidéré par l'ampleur des dégâts, Belmadi «défonce» les responsables. «On n'a pas voulu que notre équipe nationale ait une pelouse digne de ce nom. Je ne suis pas complotiste, je constate les faits», s'est-il indigné et de fermer cette désolante parenthèse en affirmant son dégoût sur l'état de déliquescence généralisé. «Quand je vois ce qui se passe chez nous, j'ai envie de me faire délocaliser aussi ! Ne me parlez du stade d'Oran, je ne joue pas dans un stade où on fait des barbecues», tempête-t-il. La veille, sur les antennes de la télévision publique, le directeur du stade Mustapha-Tchaker prétextait «un coup de soleil» doublé «des effets des feux de forêt» pour justifier la qualité calamiteuse du terrain principal du stade blidéen. Un faux-fuyant qui n'a convaincu personne sauf peut être le responsable de l'Opow de Blida qui assurait fièrement que «le terrain était praticable à 85%». Il compte sur son groupe Enervé, mais pas désemparé, Belmadi se donne des motifs d'espoirs avant de lancer la campagne pour Qatar-2022. C'est ainsi que son intervention a plus tourné sur le trait de caractère de ses troupes arrivées, selon lui, à Sidi Moussa avec une détermination à toute épreuve. «Ce n'est pas parce que le terrain est lamentable que nous allons baisser les bras. J'ai déjà discuté avec les joueurs, pour qu'il n'y ait pas de mauvaise surprise au tout dernier moment et ils sont conscients de l'ampleur de la tâche qui les attend», a-t-il révélé. Et de faire savoir qu'il était ravi par l'état d'esprit de ses joueurs. «Je suis heureux du retour de Bennacer qui a un comportement exemplaire depuis son arrivée au stage. Il attendait ce moment depuis sa dernière apparition et semblait triste d'avoir loupé quelques rassemblements à cause de ses blessures. J'ai aussi trouvé un Mandi très concentré. C'est un vrai professionnel. Ce but qu'il a inscrit contre son camp face à l'Atletico ne lui pas posé de problème psychologique. Pour Benlamri qui est retourné au Golfe, il sait ce qu'est le grand professionnalisme à Lyon. Maintenant, il va engranger de la compétition et retrouvera ses moyens et ses repères, en club et en sélection», a-t-il confié. Face à un adversaire de petit calibre, Belmadi entend-il opérer des changements sur son équipe de base ? Sans la moindre hésitation, Belmadi rappellera que le turn-over ça le connaît. «Statistiquement, nous sommes la sélection qui fait tourner le plus son effectif, encore plus lorsqu'elle dispute deux matchs à des intervalles réduits. C'est pour vous dire que nous ne basons pas notre performance sur un joueur ou un compartiment en particulier. Chez nous, tout le monde est important, et si ce n'est pas l'un qui apporte le plus escompté, c'est l'autre qui le fera, avec le même sérieux et la même volonté», a-t-il dit. M. B.