Le match de Djibouti terminé, les Verts s'apprêtent à négocier la seconde sortie officielle dans ses éliminatoires pour le Mondial-2022, face au Burkina Faso, mardi soir à Marrakech (Maroc). Oublié le 8-0 contre les «Requins de la mer Rouge», l'équipe nationale a un autre rendez-vous à honorer dans moins de 72 heures pour le compte de la même compétition mais cette fois-ci devant un adversaire de plus gros calibre. Disons un habitué à ces épreuves continentales qui n'autorisent que très peu de temps au farniente et à la jubilation. Cette attitude, Belmadi et ses troupes l'ont apprise et même introduite dans leur «naturel» d'internationaux algériens qui vont à la conquête des titres. Depuis octobre 2018, cet état esprit a permis à Mahrez and Co de surmonter leur peur et d'oublier le gâchis né après le Mondial du Brésil, en 2014. Aujourd'hui, l'EN attaque ses objectifs avec détermination, confiance et assurance. C'est ainsi que la prochaine mission face aux Etalons du Burkina Faso est prise avec un maximum de précautions. Sur le plan logistique avec un plan de vol concocté pour éviter toute mauvaise surprise au Maroc et sur un plan technique avec une préparation adéquate suivant l'adversaire du jour. Un ensemble burkinabé qui tient toujours à sa revanche sur les Verts et dont le succès, vendredi contre le Niger, a donné une certaine confiance et de l'espérance aux poulains de Kamou Malo, lesquels aimeraient bien s'offrir un exploit face aux invincibles Algériens. Pour les amateurs des statistiques, les sélections algérienne et burkinabè ont vu leur chemin se croiser en matchs officiels à dix reprises. En trois occasions, les Etalons ont fait chuter les Verts à Ouagadougou (CAN-1998 au Burkina Faso, qualifications CAN-2002 et qualifications au Mondial-2014). Leur unique défaite à domicile eut lieu en 1967 lors des éliminatoires à la CAN-1968 (1-2) et n'ont été accrochés à Ouaga qu'une fois (1-1 lors des qualifications pour la CAN-1982). Les Algériens l'ont remporté à domicile à quatre reprises et ont concédé un nul, en 2000, lors des qualifications pour Mali-2002. Sinon, sur terrain neutre comme ce sera le cas mardi soir, l'unique confrontation entre les deux équipes eut lieu lors de la CAN-1996 en Afrique du Sud et qui a vu Lounici et Dziri offrir un précieux succès à la sélection algérienne. C'est, en définitive, cet adversaire, coriace et décidé à reprendre du poil de la bête, que les hommes de Belmadi auront à faire mardi soir à Marrakech. Un terrain neutre mais qui peut être hostile aux Algériens. Et pour cause ! Les derniers dérapages politiques des responsables du Makhzen, suivis de la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays, fait craindre le pire. D'ailleurs, pour mieux engager les hostilités, les organisateurs (fédération burkinabè en collaboration avec la fédération marocaine) ont décidé de tenir le match sans la présence des médias. La FAF a d'ailleurs reçu une correspondance en ce sens l'informant qu'il ne sera pas tenu compte des accréditations éventuelles des journalistes et photographes algériens sous prétexte que la situation sanitaire induite par le Covid-19 ne le permet pas. Pis, il serait même question que la conférence de presse d'avant-match ne soit pas organisée, et ce, pour les mêmes raisons. Des restrictions en contradiction avec les recommandations de la Fifa quand il s'agit de matchs internationaux qu'elle chapeaute. Si la situation sanitaire au Maroc ne permettait pas la tenue des conférences de presse et interdirait l'entrée sur le sol marocain des étrangers, alors pourquoi la FRMF avait accepté de recevoir les matchs des équipes africaines (Niger, Burkina Faso, Djibouti et le Mali) ? La domiciliation des matchs des trois adversaires des Verts dans le groupe A est, en ce cas, plus que «suspecte». Qu'à cela ne tienne : Belmadi et ses joueurs qui n'ignorent pas l'importance de tels détails assumeront leur statut de champion d'Afrique et iront défier et le Burkina Faso et les «autres» à Marrakech. Certainement pour poursuivre leur œuvre victorieuse ! M. B.