Sur les étals des marchés, les prix des fruits et légumes sont montés d'un cran. Selon l'Association nationale des commerçants et artisans (Anca), la rareté des précipitations, les derniers incendies et la crise sanitaire de Covid-19 ont eu des conséquences directes sur les prix de ces produits agricoles frais. Toujours est-il, les abus de certains marchands ne sont pas rares pour autant. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Les fruits et légumes de saison renouent avec la flambée des prix. Sur les étals des marchés, les affiches de ces marchandises ont pris un coup de chaud. Ces prix, qui font fuir plus d'un, restent incompréhensibles pour les clients. «Habituellement, les prix des fruits et légumes augmentent à l'approche des occasions et des fêtes religieuses. Aujourd'hui, je ne comprends pas cette subite hausse, alors que toutes ces fêtes sont passées !», s'exclame un habitué du marché des fruits et légumes de Aïn-Benian, à l'ouest d'Alger. Ici, la flambée des prix a affecté tous les légumes frais. L'indispensable tomate est affichée à 140 dinars le kilogramme. Au même prix, sont proposés également le poivron et le piment. La carotte est cédée à 100 dinars et la laitue à 200 dinars. Le haricot vert a grimpé jusqu'à 250 dinars le kilo. Même la pomme de terre n'a pas échappé à cette folie des prix. Son prix oscille entre 85 et 90 dinars. Au grand dam des amateurs de frites qui n'en auront pas à volonté. Même constat du côté des étals de fruits. Ces produits qui, en temps normal, sont inaccessibles pour les petites bourses ont vu ces derniers jours leurs prix s'affoler. Quant aux ménages qui ne s'en privent pas, ils vont devoir payer encore plus. Pour un kilogramme de raisin muscat, il faudra débourser 450 dinars. Idem pour la nectarine. Celle-ci offre par contre des opportunités entre 200 et 350 dinars mais de moindre qualité. La pèche est cédée entre 200 et 300 dinars le kilo et la pomme entre 250 et 300 dinars. Selon le président de l'Association nationale des commerçants et artisans (Anca), Hadj Tahar Boulenouar, plusieurs facteurs ont influencé la hausse des prix des fruits et légumes. Il cite d'abord, la sècheresse que connaît le pays qui a énormément affecté la production agricole. «Les agriculteurs ont souffert tout au long de cette année du manque de pluies. Même les réserves d'eau et les puits qu'ils avaient l'habitude d'utiliser sont à sec. Pour l'irrigation de leurs terres, ils étaient obligés d'aller chercher de l'eau, ce qui leur revient cher», souligne-t-il. Boulenouar évoque également l'épisode des incendies qui ont touché plusieurs wilayas du pays, ravagé des terrains agricoles et engendré de considérables pertes de récoltes, notamment dans les wilayas d'El-Tarf, Skikda, Annaba, Khenchela, Jijel et Bouira. Autre cause pointée du doigt, la pandémie de la Covid-19. «Beaucoup d'agriculteurs se plaignent du manque de la main d'œuvre agricole en raison de la pandémie de la Covid-19 qui a affecté nombre de leurs ouvriers et leurs familles. Ces absences se sont directement répercutées sur les récoltes», explique-t-il. Pour le président de l'Anca, la baisse des prix des fruits et légumes ne se fera sentir qu'à partir du mois d'octobre prochain. «Il faut attendre la nouvelle récolte de fruits et légumes pour que les prix se stabilisent. Les nouveaux produits de saison arriveront sur le marché début octobre prochain, surtout si les pluies sont au rendez-vous», a-t-il espéré. Ry. N.