Le prix du poulet explose. Au grand dam des consommateurs, il a grimpé en quelques jours, pour atteindre un coût record. Une hausse très significative que le Conseil national interprofessionnel de la filière avicole incombe entre autres, à la rareté du poussin d'un jour mais aussi à l'épisode des incendies qui ont détruit des bâtiments d'élevage avicole entiers dans différentes régions du pays. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Mauvaise nouvelle pour les amateurs du poulet. Le prix de cette viande blanche est de plus en plus épicé. Il a atteint des records en un laps de temps. Dans les boucheries et chez les marchands de volailles, le poulet éviscéré ne descend pas à moins de 440 dinars le kilogramme. Un poulet entier peut facilement atteindre les 1 000 dinars. Très significative, cette augmentation a été vite ressentie par les consommateurs. Nombre d'entre eux, qui ont pourtant trouvé dans le poulet l'alternative de la viande rouge inaccessible pour bon nombre de ménages à faibles revenus, ont été contraints la mort dans l'âme, de renoncer à cette source de protéines indispensables. Pourquoi le prix du poulet a grimpé ? Selon le président du Conseil interprofessionnel de la filière avicole de la wilaya de Tipasa et membre du Conseil national interprofessionnel de la filière avicole, Noureddine Aïd, le manque du poussin d'un jour est à l'origine de cette augmentation. Une rareté poursuit-il, qui s'est répercutée sur la production nationale. «Nous avons enregistré un manque considérable du poussin d'un jour qui s'est accentué durant les deux mois de juillet et août derniers, où à peine 30% des besoins nationaux de ce produit étaient disponibles», précise-t-il. Afin d'expliquer les circonstances de cette pénurie, il rappelle que durant les mois d'octobre, novembre et décembre 2020, la grippe H1N5 a touché la volaille et engendré une perte de près d'un million de poulet repro-chair (poulets mâle et femelle destinés à la production des œufs). Des pertes note-t-il, qui ont impacté la production durant les mois suivants. «Certes, nous avons renouvelé le poulet repro-chair à partir de janvier dernier jusqu'au mois de mai. Seulement, il faut attendre près de huit mois pour avoir le poussin d'un jour. Ce n'est que vers la fin du mois de septembre que le poussin d'un jour commencera à être disponible sur le marché national», précise-t-il. Noureddine Aïd évoque également, les derniers incendies qui ont ravagé des forêts, des habitations et même des récoltes et des bâtiments d'élevage avicole, à travers plusieurs wilayas du pays, notamment à Tizi-Ouzou, Béjaïa et Bouira. Malgré l'absence d'un bilan détaillé, il assure que ces feux ont causé beaucoup de pertes aux aviculteurs. Autre facteur énuméré, l'augmentation de la consommation du poulet à l'extérieur due à la prolongation du couvre-feu jusqu'à 22h. «Avec la réouverture des terrasses des restaurants et des fast-foods, les citoyens ont renoué avec les soirées et la consommation du poulet a augmenté, tandis que l'offre demeure toujours faible», dit-il. Optimiste, le président du Conseil interprofessionnel de la filière avicole de la wilaya de Tipasa et membre du Conseil national interprofessionnel de la filière avicole prévoit une reprise graduelle de la production «normale» du poulet vers la fin du mois de septembre. «Son prix va commencer progressivement à baisser. Il pourra atteindre vers le mois de novembre prochain, entre 250 et 260 dinars le kilo dans les points ventes», affirme-t-il. Ry. N.