Le prix du poulet a augmenté d'un cran ces derniers jours. Pour le Conseil national de la filière avicole, il s'agit d'un simple «ajustement» des prix de ce produit avicole, suite à la flambée des matières premières de l'aliment de volaille, telles que le maïs et le soja. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Depuis quelques jours, le poulet éviscéré ne descend pas à moins de 350 dinars le kilogramme. Une flambée des prix que l'Association algérienne de protection et d'orientation du consommateur et de son environnement (Apoce) impute à la baisse d'élevage de la volaille. «Les aviculteurs ne font plus d'élevage à cause de la hausse des prix de l'aliment de volaille. Nous risquons d'avoir une hausse assez importante des prix du poulet dans les semaines à venir», alerte son président, Mustapha Zebdi. Le président du Conseil national de la filière avicole (CNFA), El Moumane Kalli, lui par contre, estime qu'il n'y a pas eu d'augmentation du prix du poulet en cette période. Selon lui, il s'agit d'un «ajustement» du prix du poulet suite à la hausse des matières premières qui rentrent dans la composition de l'aliment de volaille. Il souligne à cet effet, que les aviculteurs ont accusé depuis l'avènement de la crise sanitaire de la Covid-19, de grandes pertes. «Il y a six mois, les aviculteurs ont vendu leur production à perte. Le poulet qui revenait à 160 dinars était cédé entre 140 et 150 dinars, soit une perte de 10 à 20 DA par kilogramme. Ils avaient enregistré une surproduction, alors que la demande avait largement baissé, notamment avec la fermeture des cantines scolaires, des restaurants universitaires et autres commerces de restauration en raison de la pandémie», explique-t-il. Aujourd'hui, poursuit-il, «de nombreux éleveurs ne veulent pas procéder à la mise en place du poussin d'un jour, en raison de l'indisponibilité des matières premières, notamment le maïs et le soja, et la hausse de leurs prix sur le marché international». Il cite ainsi l'exemple du soja, vendu en mars, avril, mai et juin derniers à 4 700 dinars le quintal qui est passé actuellement à 13 000 dinars le quintal, soit trois fois son prix initial. La flambée des prix de ces matières premières a provoqué ainsi le mécontentement des éleveurs. Selon le président du Conseil national de la filière avicole, plus de 30% d'entre eux se sont abstenus de mettre en place le poussin d'un jour. Une situation qui a affecté la production du poulet. «Actuellement, le poulet est vendu entre 180 et 200 dinars le kilogramme, un prix qui reflète son coût de revient exact. L'éleveur continue à vendre à perte, car pour qu'il entre dans ses charges, le prix au bâtiment d'élevage doit être entre 240 et 250 dinars le kilogramme», dit-il. El Moumane Kalli exprime, par ailleurs, sa satisfaction quant au cahier des charges du repro-chair (poulets mâle et femelle destinés à la production des œufs) approuvé par le ministre de l'Agriculture. Il rappelle à cet effet que les besoins du marché national sont aujourd'hui entre 5,7 millions et 6,2 millions de poussins repro-chair. «La filière avicole va être régulée de l'amont en aval. D'ailleurs, nous avons une réunion au ministère demain mardi (aujourd'hui ndlr), pour étudier le cahier des charges de la poule pondeuse, pour réguler ce segment dont les besoins sont de 350 000. D'ici 2022, les choses vont rentrer dans l'ordre», assure-t-il. Ry. N.