La crise au parti du Front de libération nationale a enregistré, avant-hier jeudi, une escalade avec l'envahissement du siège national du front par les détracteurs du secrétaire général Abou el Fadhl Baâdji qu'ils ont destitué à l'issue d'une session extraordinaire du comité central. Ils étaient relativement nombreux, les militants et cadres du parti du Front de libération nationale dont des membres du comité central, à prendre d'assaut avant-hier jeudi, dans la matinée, le siège national du parti, sis à Hydra, sur les hauteurs de la capitale. À l'issue de palabres et de négociations à l'effet de pousser le secrétaire général du front à céder son poste, nombreux étaient les protestataires qui ont alors forcé la porte principale dudit siège pour y s'engouffrer. Au bout d'échauffourées avec des partisans de Abou el Fadhl Baâdji dans des scènes désolantes qui ont été relayées sur les réseaux sociaux, les contestataires ont tenu une session extraordinaire du comité central en présence d'un huissier de justice. Principales résolutions de ce conclave auquel ont pris part, selon Mohammed Issaâd, responsable de la mouhafadah de Blida, 275 membres en plus d'une trentaine d'autres membres qui ont délégué des collègues, en plus du retrait de confiance à leur encontre, le secrétaire général Baâdji et le membre du bureau politique en charge de l'organique Rachid Assas ont été déchus de leur qualité de militants du vieux front. Des résolutions qui feront l'objet d'un dossier à déposer, demain dimanche au niveau du ministère de l'Intérieur, soutient notre interlocuteur avec, a-t-il ajouté, la tenue le même jour, d'une autre session extraordinaire du comité central à l'effet d'élire une instance de coordination qui aura à gérer les affaires courantes du parti et préparer le onzième congrès du parti en sus des préparatifs liés aux élections locales anticipées du 27 novembre prochain. De son côté, le secrétaire général Abou el Fadhl Baâdji n'a pas tardé à réagir. Le même jour, en fin de journée, il s'est rendu au siège du parti pour annoncer le dépôt d'une requête en référé auprès du tribunal administratif d'Alger contre ceux qui ont pris d'assaut le siège du parti. Pour lui, cette action serait l'œuvre des «restes du gang et de ceux qui faisaient le commerce des listes électorales». Des gens qui auraient, a-t-il ajouté, «payé des voyous pour participer à l'assaut du siège central et entrer dans le bureau du secrétaire général», invitant ses opposants à s'en remettre à la justice. Aussi, Baâdji prévoit de réunir les parlementaires du parti, demain dimanche au siège national du front, soit le même jour où ses opposants prévoient une autre session extraordinaire du comité central. Ce qui augure d'une journée mouvementée à Hydra avec des risques sérieux de dérapages. Pour rappel, l'avant-veille de cette contestation musclée de ses opposants, le secrétaire général du parti FLN n'a pas du tout été tendre à leur encontre. Il a été, en effet, jusqu'à les qualifier de «hordes de la réunion de la coupole», en référence au fameux meeting de février 2019 qui avait plébiscité le président déchu comme candidat à sa succession pour la cinquième fois de suite. Allant loin dans son offensive contre ses détracteurs, Baâdji les qualifiera de «perturbateurs qui ont marchandé des places électorales par le passé». Pour lui, l'objectif de ces «agitateurs» est clair comme l'eau de roche, à savoir perpétuer leurs pratiques antérieures lorsque la logique de la chkara régentait la confection des listes électorales». Autant de tristes «sobriquets» qui ont eu leurs effets sur ses détracteurs qui ont, alors organisé cette démonstration de force qu'ils comptent rééditer demain dimanche. M. K.