C'est le dimanche de toutes les incertitudes pour le parti du Front de libération nationale avec les détracteurs du secrétaire général qui comptent rééditer le scénario de jeudi dernier à l'effet de poursuivre ce qu'ils qualifient «d'œuvre de redressement» du parti. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Les scènes de pugilat et de heurts violents au niveau du siège national du vieux front du pouvoir, sis à Hydra, à Alger, jeudi dernier dans la matinée, qui ont fait fureur sur les réseaux sociaux, ne risquent-elles de se reproduire ce dimanche au même endroit ? Le risque est grand, puisque les adversaires de Abou El Fadhl Baâdji comptent refaire leur «coup», en prévoyant une réunion au sein même dudit siège national comme ce fut le cas ce jeudi. Il s'agit, en fait, affirmait, hier, Mohammed Issaâd, le coordinateur de l'instance de coordination du parti qui gère la contestation, de poursuivre ce qu'il qualifie de «redressement du parti», lui qui dit s'inscrire dans «l'après Baâdji». Car, explique le responsable de la mouhafadha de Blida, le «désormais ex-secrétaire général a été bel et bien démis de ses fonctions jeudi dernier à l'occasion de la session extraordinaire du comité central. Plus que cela, il a été radié des rangs du parti et devra se soumettre à cette double réalité». Pour notre interlocuteur, qui annonce que les résolutions dudit conclave de jeudi devront être déposées, ce dimanche, au niveau du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, «il s'agira de mieux nous organiser dans la perspective du onzième congrès et surtout de préparer les élections locales anticipées du 27 novembre prochain». Une double mission dévolue, selon Issaâd, à l'instance de coordination qu'il pilote, ajoutant que «Baâdji à la tête du FLN relève désormais du passé». Pourtant, la certitude de Issaâd a été instantanément contredite par l'arrivée au siège national du vieux front que nous rejoignions au même moment, de Abou El Fadhl Baâdji peu après onze heures du matin. Le calme religieux régnant sur les lieux contrastait nettement avec l'ambiance houleuse et violente de jeudi dernier. Seuls quelques militants étaient autorisés à rejoindre l'immense bâtisse, alors que des agents des services de sécurité en civil rôdaient dans les parages. La quiétude des lieux était néanmoins perturbée par les discussions à l'intérieur d'un bureau du siège, autour des élections locales anticipées du 27 novembre prochain. Toutes nos tentatives de prendre attache avec Baâdji ou un quelconque autre cadre du parti étaient vaines, les préposés à l'accueil affirmaient à chaque fois avoir reçu des instructions pour ne laisser aucune personne étrangère au parti accéder au siège dont la double porte d'entrée a été fermée. L'on saura, néanmoins, que la réunion prévue ce dimanche par Baâdji avec les parlementaires du parti ne se tiendra pas audit siège national, mais plutôt au niveau du siège de l'Assemblée populaire nationale. La crainte d'affrontements avec les contestataires qui prévoient de prendre d'assaut le bâtiment pour y tenir un conclave est la raison de ce changement de lieu de cette réunion dont l'ordre du jour devra être plus que la discussion autour du plan d'action que le Premier ministre et ministre des Finances devra présenter, demain, devant les membres de la Chambre basse du Parlement. Il est question pour Baâdji, selon des indiscrétions, de faire adhérer à sa cause les députés du parti, surtout que certains membres du Conseil de la Nation issus du FLN feraient partie des têtes de pont de ce mouvement de contestation. M. K.