Le Premier ministre et ministre des Finances s'est longuement attardé, avant-hier jeudi à l'Assemblée populaire nationale, sur le mécanisme du règlement à l'amiable retenu dans le plan d'action de son gouvernement pour récupérer les fonds pillés détournés vers l'étranger. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Premier test réussi pour le Premier ministre et ministre des Finances, puisque les membres de l'Assemblée populaire nationale ont, au bout de trois jours de débats, adopté à leur écrasante majorité le plan d'action de son gouvernement. C'était avant-hier jeudi en toute fin de journée quand, à l'issue d'une séance de vote à main levée, 318 des nouveaux membres de la Chambre basse du Parlement ont approuvé ce document, au moment où leurs pairs du Mouvement de la société pour la paix, l'ont désapprouvé. Des députés islamistes visiblement non convaincus des réponses données, quelques instants avant cette séance de vote, par Aïmene Benabderrahmane, aux nombreuses questions soulevées par les députés lors des trois jours des débats autour de ce plan d'action. Notamment, la question liée à la récupération de l'argent pillé et détourné vers l'étranger à propos de laquelle, le Premier ministre et ministre des Finances a renouvelé la détermination de l'Etat à travers, a-t-il dit, «l'activation d'une série de mécanismes juridiques dans le cadre des conventions internationales». Ceci, a-t-il encore expliqué, dans le cadre d'une «approche globale concernant ce dossier (argent pillé) à travers la mise en place de mécanismes de coordination de haut niveau, outre le lancement d'une série de procédures avec les pays vers lesquels les fonds pillés ont été détournés». Une approche qui passera, a ajouté Benabderrahmane, par «l'activation des outils juridiques disponibles dans le cadre des accords internationaux bilatéraux et multilatéraux, notamment la Convention des Nations-Unies contre la corruption». Ceci, non sans préciser que «des mécanismes et des initiatives de coopération ont été activés dans le cadre d'organisations internationales spécialisées, afin de suivre la traçabilité de ces biens, les localiser et échanger des informations à leur sujet». À propos du mécanisme du règlement à l'amiable évoqué dans ledit plan d'action du gouvernement sous le générique «réconciliation économique» et qui avait suscité les réserves de bien de députés, notamment ceux du MSP, en ce qui concerne la récupération des fonds pillés détournés vers l'étranger, le Premier ministre et ministre des Finances a mis en avant son «efficacité dans de nombreux pays, et considéré comme une pratique idéale et efficiente dans la lutte contre la corruption». Et de préciser que ce mécanisme «ne concerne pas les personnes physiques mises en cause, ni les sanctions prononcées à leur encontre, mais concerne plutôt les personnes morales, à savoir les sociétés étrangères impliquées dans des opérations de corruption, qui ont également bénéficié de ces fonds détournés dans le cadre de transactions et de projets, objet de pratiques de corruption». Et à Benabderrahmane de réitérer «la volonté de l'Etat de lutter sans relâche contre la corruption et les corrupteurs, et de récupérer l'argent du peuple pillé, et ce, par la mobilisation de toutes les institutions de l'Etat, y compris son poids diplomatique, dans le strict respect de la loi et de l'indépendance de la justice». Quant à l'absence de délais et d'indicateurs quantitatifs et des sources de financement des projets contenus dans le plan d'action de son gouvernement, le Premier ministre et ministre des Finances a déclaré que ce plan d'action «n'a rien d'un mirage, mais il s'agit plutôt d'un plan élaboré de manière méthodique, et qui sera appliqué selon des mécanismes de suivi stricts, qui ne laisseront aucune place à l'improvisation». Par ailleurs, Benabderrahmane a indiqué que ce plan «devra permettre à l'Algérie d'arriver à bon port et de réaliser un rebond économique et social à tous les niveaux ». Pour lui, ce plan constitue «un point de départ pour la concrétisation du programme du président de la République, Abdelmadjid Tebboune» dont le rétablissement de la confiance du citoyen constitue la «priorité absolue tout comme la lutte contre la corruption et le pillage des biens publics». M. K.