De Tunis, Mohamed Kettou Les frontières tuniso-libyennes ont été rouvertes, aujourd'hui samedi, tôt le matin, à travers les postes de Ras Jdir et Dhehiba. La décision a été prise, hier vendredi, par le Président Kaïs Saïed après avoir pris connaissance du rapport établi, la veille, par un comité tuniso-libyen composé de hauts responsables sanitaires et sécuritaires des deux pays et réunis à Djerba (Tunisie). La réouverture des frontières était réclamée, par les citoyens des deux pays dont les échanges se sont réduits à néant pénalisant de centaines, sinon, de milliers de familles. Elle constitue la concrétisation de l'engagement pris par les ministres des Affaires étrangères des deux pays le 28 août dernier. Ce jour-là, les deux parties s'étaient mises d'accord sur la nécessité de gérer, avec la vigilance requise, le dossier sanitaire pour bien lutter contre la propagation de la Covid-19. La fermeture des passages frontaliers quelques jours plus tôt, avait suscité l'étonnement de la Libye qui y avait vu un geste inamical. D'où le déplacement à Tunis, de la ministre libyenne des Affaires étrangères pour tirer les choses au clair. Pour la Tunisie, les relations bilatérales sont inaltérables et la décision ne visait pas les Libyens. Au contraire, elle concernait toutes les personnes, sans distinction de nationalité, y compris les Tunisiens désireux de rentrer en Tunisie. Finalement, le rendez-vous de Djerba a permis aux deux parties de s'entendre sur un protocole sanitaire devant être, scrupuleusement, respecté par les passagers, aujourd'hui heureux d'avoir recouvré la liberté de circuler entre les deux pays. Cependant, Kaïs Saïed a mis un bémol à cet enthousiasme. La réouverture des frontières pourrait être remise en cause au cas où la situation pandémique venait à l'imposer. Dans ce contexte, le président de la commission «confinement» au ministère de la Santé a réaffirmé que toute personne venant de l'étranger sera soumise à un confinement de dix jours. Cette mesure est d'autant plus nécessaire qu'une vingtaine de voyageurs entrés en Tunisie, depuis le 28 août, ont été testés «positifs» bien que les documents sanitaires en leur possession furent en règle. À rappeler que les frontières avaient été fermées le 17 juillet à l'initiative de la Tunisie dans le cadre de la lutte contre la pandémie de la Covid-19. C'était l'officiel. Mais, selon certaines sources, des raisons sécuritaires avaient été aussi à la base de cette fermeture qui a beaucoup déplu aux Libyens. D'où la visite inattendue en Tunisie, du Premier ministre libyen qui a rencontré le chef de l'Etat tunisien pour dissiper tous les malentendus. Aujourd'hui, seule une éventuelle recrudescence de la propagation du virus pourrait conduire, de nouveau, à un blocage des frontières. M. K.