Après le boycott des élections présidentielles du 12 décembre 2019, du référendum sur la révision de la Constitution du 1er novembre 2020 et des élections législatives du 12 juin 2021, le RCD a décidé de rejeter les élections locales du 27 novembre prochain. Sa sortie de la vie institutionnelle soulève la question de son avenir. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Quel avenir pour le RCD, un parti d'opposition démocratique, qui vient d'annoncer le rejet de la quatrième consultation populaire consécutive depuis décembre 2019 ? La question se pose sérieusement pour ce parti qui a préféré perdre les potentiels sièges d'élus locaux à remporter surtout en Kabylie où il est fortement implanté, sortir de la vie institutionnelle pour l'actuel mandat parlementaire et le prochain mandat des élus locaux pour rester attacher aux revendications du mouvement populaire du 22 février 2019 qui exige un changement radical du système politique. Avec sa sortie de la vie institutionnelle du pays, le parti aura le temps de préparer ses rendez-vous organiques, en premier lieu son prochain congrès qui doit se tenir au mois de juin de l'année prochaine. Il est fort possible que le parti change complètement de direction à l'occasion de cette échéance, après l'annonce de son président Mohcine Belabbas de ne pas briguer un nouveau mandat. Dans les résolutions de son Conseil national rendues public hier, le RCD a défendu sa décision malgré le fait que les membres du Conseil national qui ont défendu la participation à ces élections ont exprimé «leurs craintes de laisser la voie libre aux clientèles du régime par une attitude de boycott». «La majorité a, cependant, entre autres arguments, mis en avant que l'administration incarnée désormais par l'instance présidée par Chorfi ne recourt plus (ou peu) à la fraude électorale en aval du scrutin mais en amant par le rejet de dossiers de candidats ou de listes sur de simples supposées présomptions dans une situation où la tutelle sur la justice est aggravée par la promulgation de lois qui restreignent encore plus les droits fondamentaux», a précisé le parti. En prenant le risque de «laisser la voie libre aux clientèles du régime, le RCD prend également le risque de perdre la proximité avec les populations, d'autant plus que les assemblées locales sont les premiers réceptacles où sont posées les doléances des citoyens. Il se dit attacher aux revendications populaires. Pour ce parti, «le processus révolutionnaire enclenché en février 2019 est, de façon irréversible, ancré dans la conscience des populations». «Le contenir momentanément par le recours au tout répressif ne pourrait être une solution durable et viable. Le RCD demeure plus que jamais aux côtés de ceux qui luttent pour l'avènement d'une transition qui restitue la parole au peuple algérien et aux côtés des centaines de prisonniers d'opinion et des victimes de l'arbitraire dont le dernier en date n'est autre que Yacine Merchiche, président du bureau régional de Batna et membre du Conseil national, interpellé à la veille d'une rencontre nationale importante du parti, a soutenu le parti de Mohcine Belabbas. L'autre question qui se pose à l'heure actuelle après la décision du FFS de participer aux élections et celle du RCD de les boycotter est l'attitude de la Kabylie à l'égard du scrutin du 27 novembre. Si le FLN, le RND et les indépendants peuvent tirer profit de l'absence du RCD, le FFS pourrait, lui aussi, en profiter. En plus des élus locaux, l'autre enjeu «caché» est aussi les deux postes de sénateurs à pourvoir le mois de décembre prochain. K. A.