Après avoir boycotté l'élection présidentielle du 12 décembre 2019, le référendum sur la révision de la Constitution du 1er novembre 2020 et les élections législatives du 12 juin 2021, les démocrates sont confrontés à un véritable dilemme : participer ou boycotter les prochaines élections municipales. Karim Aimeur – Alger (Le Soir) – Il ne reste donc aux partis de la mouvance démocratique, notamment le RCD, le FFS et le PT, qu'à bouder les municipales pour sortir définitivement de la vie institutionnelle du pays, avec le risque de disparaître de la scène politique. Prendront-ils ce risque majeur en adoptant la même position des trois précédents scrutins ? Ou participeront-ils pour s'assurer une présence institutionnelle à travers les assemblées locales et éviter ainsi une éventuelle dislocation? Pour le FFS et le RCD, la question est complexe et à double tranchant. La décision ne sera certainement pas facile et elle sera prise par les conseils nationaux respectifs des deux partis une fois les élections convoquées officiellement. Les deux partis dominent les assemblées locales dans les wilayas de la Kabylie, y compris les APW de Tizi-Ouzou et de Béjaïa, actuellement présidée par le FFS. La question est lancinante pour les deux partis qui semblent aujourd'hui concentrés sur des rendez-vous organiques importants, à savoir leurs congrès ordinaires. Le RCD, qui va renouveler sa direction à l'occasion du prochain congrès, avec l'annonce du retrait de son président Mohcine Belabbas, se focalise sur ce rendez-vous ainsi que sur la formation politique de ses militants. Les prochaines élections locales le mettent face à un véritable dilemme. Idem pour le FFS qui, en plus de son prochain congrès prévu dans moins de trois mois, se trouve à la croisée des chemins. «Le FFS s'apprête à tenir son 6e congrès national ordinaire vers la fin du mois de septembre prochain. Il coïncidera avec la célébration du 58e anniversaire de la fondation du parti. Le FFS accorde à ce rendez-vous organique majeur dans sa vie et pour sa pérennité une dimension politique historique et monumentale. Cet intérêt crucial à ces assises se traduit aussi par la tenue des travaux de la convention politique nationale dans le sillage de ce congrès national ordinaire», déclare au Soir d'Algérie Hakim Belahcel, membre de l'instance présidentielle du FFS. Il précise que sur le plan organisationnel, l'installation officielle de la commission nationale de préparation du congrès national marque une étape déterminante dans le parachèvement du processus global de cette phase charnière dans la vie politique et organique du parti. Selon lui, la volonté de réussir ce grand rendez-vous interne est de plus en plus palpable à tous les niveaux du parti. Un rendez-vous abordé sous le signe du rassemblement, du redéploiement national et la réhabilitation du FFS comme force majeure sur l'échiquier politique national. «Nous avons la ferme volonté de saisir cette occasion afin de mettre en avant un projet politique fondateur et porteur d'espoir et d'alternatives pour extraire le pays de ce marasme multiforme», nous dit-il. Au plan politique, notre interlocuteur affirme que son parti est attaché à l'émergence d'une issue politique consensuelle sur la base d'un dialogue national inclusif et responsable. «L'Algérie nouvelle devra être construite véritablement avec l'adhésion du peuple algérien, en adéquation avec ses attentes et ses revendications. L'Algérie nouvelle doit être immunisée grâce à des institutions légitimes et crédibles, élues librement et démocratiquement, pour faire bloc contre les périls qui la guettent sur les plans régional et international», soutient-il. Pour le moment donc, les partis de la mouvance démocratique n'accordent plus beaucoup d'intérêt aux prochaines élections locales mais la question de leur avenir à la lumière de ce nouveau rendez-vous se pose sérieusement. Soit il marque leur retour à la vie institutionnelle à travers les institutions de base, soit il marque leur sortie définitive de cette vie, en attendant de voir comment les choses vont évoluer. K. A.