Après avoir décidé de participer aux élections locales pour barrer la route aux «aventuriers et aux séparatistes» et pour la proximité que les assemblées locales sont censées garantir avec les citoyens, le FFS demande une révision profonde des codes communal et de wilaya afin d'accorder plus de prérogatives aux élus locaux. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Le FFS estime que les codes communal et de wilaya empêchent les locaux d'accomplir leur mission et d'être utiles aux populations. Il exige, de ce fait, une révision profonde de ces textes afin d'accorder aux élus les prérogatives qui leur permettent de répondre aux doléances de leurs concitoyens. «Les prérogatives des élus locaux sont très réduites et ne leur donnent pas beaucoup de chances de pouvoir apporter les réponses nécessaires aux citoyens», a affirmé, hier, Youcef Aouchiche, premier secrétaire national du parti, invité de la Radio nationale Chaîne 3. Il a expliqué que le choix des candidats compétents et aptes ne suffit pas pour opérer le changement, si un environnement juridique qui favorise l'initiative à l'échelle locale et qui donne plus de prérogatives aux élus locaux est absent. « Même si nous mettons toutes les compétences du monde au sein de nos assemblées locales, s'il y a un environnement hostile à l'initiative et qui ne donne pas plus de prérogatives aux élus locaux, nous retomberons toujours dans les mêmes difficultés et les élus seront toujours réduits à de simples appendices de l'administration dans certains cas», a-t-il expliqué. Ces deux codes freinent l'initiative au niveau local et ligotent les élus qui n'arrivent plus à agir de façon à apporter des réponses concrètes aux citoyens, a-t-il dit, soutenant que le renforcement des prérogatives des élus et la révision des deux textes sont une « urgence », afin de décentraliser et de déconcentrer les pouvoirs dans les collectivités locales. Il a affirmé que le FFS apportera sa contribution dans la révision des deux codes, plaidant pour des changements importants dans les deux textes de façon à donner plus de prérogatives aux élus, dépénaliser l'acte de gestion, libérer les initiatives au niveau local et donner plus de pouvoirs aux élus locaux, notamment en matière de fiscalité locale et d'entrepreneuriat. « Avant d'être premier secrétaire national du FFS, je suis président de l'APW de Tizi-Ouzou et je vous assure que les élus sont parfois livrés à eux-mêmes et n'ont pas suffisamment de prérogatives pour agir et répondre aux doléances quotidiennes que soulèvent les citoyens et qui sont dans leur ensemble des doléances et des préoccupations légitimes. Je pense qu'il est temps de décentraliser les pouvoirs un peu plus, et de donner plus de prérogatives aux élus locaux, étant donné qu'ils sont le premier contact et la cellule de base de l'Etat. Les élus locaux ne doivent plus être uniquement un pare-choc exposé à la colère des citoyens, mais plutôt des gestionnaires qui peuvent contribuer à l'épanouissement et au développement de leur territoire », a-t-il argué. Et d'exprimer le souhait du FFS que toutes ces lois soient le fruit d'un consensus et d'un débat très large au sein de la société. Mais, a-t-il déploré, « malheureusement, le pouvoir, comme à son habitude, a essayé d'opérer des passages en force et d'imposer ces lois d'une façon unilatérale et autoritaire, sans consulter ou prendre l'avis des partis politiques ». À propos de la loi électorale, il a souligné que le nouveau texte est un frein à l'exercice politique, expliquant qu'il y a beaucoup d'entraves à faire sauter afin de garantir un libre exercice politique. K. A.