L'entrée en compétition du plus vieux parti d'opposition aux élections locales anticipées du 27 novembre a suscité moult réactions. D'autant que le parti avait rejeté le référendum du 1er novembre dernier et les législatives du 12 juin. Intervenant, hier, sur les ondes de la Radio nationale, le premier secrétaire du Front des forces socialistes (FFS), Youcef Aouchiche, a, dans un plaidoyer, tenu à remettre les pendules à l'heure. «Cette décision a été prise suite à un débat très large au sein de notre structure, notamment le conseil national du parti, où nous avons décidé, à l'unanimité, de prendre part à ces élections et ce, pour trois impératifs qui nous semblent essentiels»,a-t-il affirmé. Certes, parti d'opposition, mais parti nationaliste. Avançant ses arguments, Youcef Aouchiche indique, à cet égard, que la participation de son parti aux prochaines élections locales s'inscrit dans la démarche visant à défendre l'unité nationale et à faire barrage à ceux qui cherchent la division. «Cette participation, qui est en lien direct avec la conjoncture très difficile que vit le pays, vise à faire barrage aux dangers qui guettent l'Etat national et sa continuité», a indiqué Youcef Aouchiche. «Nous sommes contre les extrémistes scissionnistes et ceux qui veulent stigmatiser la Kabylie, instaurer un climat de haine entre les Algériens, et qui, à chaque fois, essaient d'instrumentaliser certains événements, tragiques, notamment pour porter atteinte à l'unité de notre pays et à la cohésion du peuple algérien», a-t-il insisté. Aussi, souligne-t-il que la participation à ces élections est «un choix stratégique dicté par nos responsabilités nationales étant un parti qui a toujours oeuvré pour que l'Algérie soit unie et indivisible». Dans son plaidoyer, le premier secrétaire du FFS souligne que cette participation a pour objectif de donner l'opportunité aux élus d'être en contact permanent avec les citoyens dans les villages, les villes et les communes. «Nous avons oeuvré depuis le multipartisme à prendre part pratiquement à l'ensemble des échéances locales à l'exception de celle de 1990. Nous avons exploité ces terrains pour partager et accompagner les citoyens dans leur lutte quotidienne pour arracher leurs droits», fait-il savoir, ajoutant que l'ambition du parti «est de présenter des listes de candidats dans l'ensemble des communes du pays afin d'avoir une représentation nationale qui va refléter notre position, ancrage et engagement en faveur du pays». Néanmoins, il précise que la redynamisation des activités des Assemblées locales nécessite de donner plus de prérogatives et d'opportunités aux élus locaux à même de répondre plus efficacement aux doléances des citoyens. Aussi, appelle-t-il à la mise en place d' «un environnement juridique» qui favorisera l'initiative à l'échelle locale et donnera plus de prérogatives aux élus locaux. «Les élus sont dépourvus de toutes prérogatives, je suis moi-même élu local, et parfois on se retrouve les mains liées. Nous n'avons pas suffisamment la force d'agir et d'apporter des solutions attendues par les citoyens. Il est temps d'apporter des changements fondamentaux dans les textes qui régissent nos collectivités», clame-t-il. Une manière de défendre la révision du Code communal «afin de décentraliser et de déconcentrer le pouvoir pour les élus au niveau des collectivités locales», et ce, à travers «la dépénalisation de l'acte de gestion et la libération des initiatives au niveau local». Le dernier argument invoqué par l'invité de la Radio nationale est lié à la dynamique organique que le parti compte créer au sein de ses structures en prévision du congrès national ordinaire du parti. « Nous sommes en train de préparer un 6e congrès, qui est une étape importante dans la vie du parti. Cela va nous permettre de revoir certains modèles de fonctionnement et de nous adapter aux mutations et aux réalités d'aujourd'hui», conclut-il.