Mustapha Sbaâ a la particularité d'aimer les défis, et cette fois-ci, c'est un grand challenge qui l'attend à El-Harrach où il aura la lourde tâche de redonner à l'USMH son lustre d'antan ; cette école qui a tant donné au football algérien et qui vit de sombres années depuis quelque temps. Et pourtant, ces dernières saisons, de nombreux techniciens, et non des moindres, se sont relayés pour tenter de faire revivre la flamme harrachie sans succès. Alors, Sbaâ fera-t-il mieux ? Avec ses 30 ans d'expérience, il en est capable. Le Soir d'Algérie : A El-Harrach pour un nouveau challenge ? Mustapha Sbaâ : Oui, je suis à El-Harrach pour un nouveau pari et on va essayer de tout faire pour que l'USMH retrouve sa place, c'est-à dire une équipe compétitive et ambitieuse. La saison dernière, vous aviez quitté le MO Béjaïa en invoquant les difficultés financières et matérielles, ce n'est pas le cas à El-Harrach ? Non, j'avais quitté le MOB pour la simple raison que plus de deux mois après mon engagement, mon contrat n'avait pas été déposé au niveau de la ligue et pendant tout ce temps j'ai travaillé d'arrache-pied, sans aucune assurance. J'avais considéré cela comme un manque de respect de la part du club et j'ai décidé de m'en aller. Mais est-ce qu'à El-Harrach, toutes les conditions sont réunies ? Tous les clubs ont des difficultés et l'USMH ne fait pas exception. A El-Harrach, il y a des problèmes, mais on m'a promis que cela va être réglé avec le temps. Le coup d'envoi du Championnat a été fixé au 26 octobre prochain, cela vous arrange-t-il ? On tâchera d'être au rendez-vous le 26 et en espérant avoir les moyens pour bien travailler. Prévoyez-vous un stage de préparation en prévision de la reprise du Championnat ? Je le souhaite vivement, et normalement, on devrait l'avoir à partir de la semaine prochaine, car l'important c'est de réunir l'équipe et de trouver des sparring-partners pendant ce stage. Et quel est l'objectif qui vous a été assigné pour cette saison ? Vu que l'USMH vient de vivre quatre années très difficiles, je pense que ce serait incorrect, vis-à-vis de la direction et des supporters de parler d'objectif dès maintenant. Le plus important, c'est de recruter les meilleurs avec des joueurs performants sur le plan technico-tactique et si possible à 80% des jeunes. Vous avez un jeune transfuge de l'USM Alger, un certain Louanchi... Oui, il paraît qu'il a beaucoup de qualités et on verra sur le terrain. Cela fait 30 ans que vous exercez, et vous avez drivé plus d'une vingtaine de clubs, mais jamais une grosse cylindrée comme l'USMA, le MCA, la JSK ou le MCO par exemple, pour ne citer que ceux-là, pourquoi ? Parce qu'on ne me l'a jamais proposé. Je n'ai jamais été sollicité. Au début des années 90, après mes quatre années à Aïn Bénian, il y a eu une approche et puis plus rien. Justement, vous avez drivé Aïn Bénian où un certain Islam Slimani faisait ses classes, vous l'aviez connu à l'époque ? Oui, lors de ma dernière année à Aïn Bénian, il était à l'école du club. Etes-vous surpris par sa réussite, à un si haut niveau, aujourd'hui avec Lyon ? Non, parce qu'avec ses qualités morales, sa technique et sa rage de vaincre, il n'était pas étonnant qu'il réussisse et je lui souhaite d'aller encore plus haut. Quel est le grand club que vous souhaiteriez diriger ? Moi, je suis un entraîneur et je suis ouvert à toutes les négociations, mais je suis déjà très content d'être à El-Harrach qui est aussi un grand club qui a une histoire dans le foot algérien. La philosophie de jeu de cette équipe me plaît beaucoup et je suis fier d'être le coach de l'USMH. J'ai un bon adjoint en la personne de Redouane Meddahi et un staff composé d'anciennes gloires du club comme Benomar, l'ancien milieu et Ould-Mata, l'entraîneur des gardiens alors que Khaled Lounici est actuellement le directeur administratif. L'USM El-Harrach a des supporters très chauds et exigeants, que pouvez-vous leur dire ? Je leur dirai qu'on va essayer de faire le maximum pour redonner à l'USMH son statut d'antan mais pour cela, nous avons besoin de leur soutien indéfectible et permanent. Propos recueillis par Hassan Boukacem