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Saïd, soignant d'âmes
Publié dans Le Soir d'Algérie le 23 - 09 - 2021

On pourrait penser qu'il est de ma famille. Il ne l'est pas. Il s'appelle Saïd Ourrad, avec deux R. Je suis né aux Ouadhias, il est des Aït Braham à Ouaguenoun. Une centaine de kilomètres, pas le cœur, nous séparent.
Il est surtout médecin, psychiatre et depuis peu écrivain. Son premier roman va être incessamment publié aux éditions la Pensée, à Alger. Il s'intitule Résilience inachevée et a déjà paru en France.
C'est l'histoire folle de Céline, une jeune et jolie femme, morte d'angoisse avant la projection de son premier long-métrage sur le plus grand écran de sa ville.
Je suis tombé amoureux de Céline! une femme dingue. Un peu comme moi. Saïd m'avoue qu'il l'a inventée.
Il l'a créée! Elle est née dans sa tête. Un pur produit de fiction. Ecœurant !
Je ne rencontrerai jamais cette femme déglinguée qui ne pouvait naître que dans la tête d'un psychiatre!
Saïd Ourrad, ancien médecin généraliste à l'hôpital de Tizi-Ouzou, est né il y a 54 ans à Aït Braham (Ouaguenoun).
Après avoir raté un bac en 1986, il l'obtient l'année suivante et s'inscrit en médecine sans trop de conviction...
«Ce n'était pas ma vocation», dit Saïd qui a gagné son concours face à 6 000 candidats à la fac de Laperrine.
Saïd a le rire très sarcastique quand il raconte qu'il a traîné dix ans à la fac. C'était au temps des premières bières et des premières amours....
Très vite, le docteur Ourrad se spécialise en psychiatrie. Pour soigner les âmes. Les têtes. Les enfants victimes collatérales de la sanguinaire décennie noire.
Arrivé en France, au début des années 2000, Saïd comme tous ses confrères algériens, spécialiste déjà a été obligé de repasser des concours, refaire des stages... La galère a duré quatre longues années.
Aujourd'hui, il a pignon sur rue à Montargis dans le Loiret. Psychiatre, il est aussi addictologue. Il soigne les blessures mentales de tous les enfants que la France a abandonnés sur les quais d'incertaines gares....
Pourquoi n'est-il pas resté en Algérie soigner les descendants des 200 000 morts de la décennie maudite ?
C'est parce que, tout simplement, ce pays a, depuis l'indépendance, vomi tous ses cadres ! Les a poussés à l'exil.
Revenons à l'essentiel : Saïd Ourrad a un cabinet de psy dans sa ville, il s'occupe des fous, des drogués et des alcooliques. Depuis quelque temps, il a décidé de voyager au fil de l'écrit, du roman.
Au travers de récits plus vrais que nature, il raconte nos douleurs. Les blessures des 128 morts du Printemps noir. Les déchirures de l'ensemble des Algériens méprisés, piétinés depuis six décennies.
Il intitule son premier roman Résilience inachevée, c'est un oxymore parlant. Rien n'est jamais achevé, surtout pas notre destin !
Le docteur Ourrad me fait rire quand, parlant du personnage féminin de son roman, il me dit : «Je reçois beaucoup de Céline à mon cabinet.»
Les médicaments, l'alcool, la psychiatrie ne peuvent rien contre les maladies mentales. C'est le docteur qui le dit, lui qui milite pour une prise en charge réelle et sociale de toutes ces pathologies qui frappent l'humain.
Y a-t-il encore des sociétés ? Sans doute quelque part. Sûrement pas en Algérie...
M. O.


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