Selon les statistiques du ministère de la Santé, de la population et de la Réforme hospitalière, l'Algérie compte 30.000 malades mentaux. Le professeur Mohamed Tidjiza, chef de service de psychiatrie de l'hôpital Drid Hocine, a indiqué que son service reçoit annuellement plus de 20.000 personnes souffrantes de troubles psychologiques et 2.000 atteintes d'une maladie mentale, dont 1.000 dans un état grave. Selon les statistiques du ministère de la Santé, de la population et de la Réforme hospitalière, l'Algérie compte 30.000 malades mentaux. Le professeur Mohamed Tidjiza, chef de service de psychiatrie de l'hôpital Drid Hocine, a indiqué que son service reçoit annuellement plus de 20.000 personnes souffrantes de troubles psychologiques et 2.000 atteintes d'une maladie mentale, dont 1.000 dans un état grave. Une décennie durant, les Algériens ont payé un lourd tribut. Un tribut de sang et de larmes. Une décennie durant, la violence terroriste a fauché la vie à plus de 100.000 personnes (un chiffre pas encore confirmé). Des milliers d'autres resteront marquées au fer à vie par les atrocités et les horreurs d'une «guerre si vile». Ces personnes garderont des séquelles que même le temps ne pourra effacer. Des séquelles mentales et physiques qui nécessitent, en plus d'une prise en charge médicale, une prise en charge psychologique. Mais qu'est-ce qui a été entrepris afin d'assurer une prise en charge réelle et efficiente des personnes affectées ? Ouvrir un bureau des maladies mentales au niveau des structures centrales, créer une sous-direction de la santé mentale ou encore mettre en place un programme national de santé mentale sont-ils suffisants pour lutter contre ce type de handicap ? Dans cette optique, les premiers responsables du ministère de la Santé ont tracé un programme d'action s'étalant de 2007 à 2009 en vue de «réanimer» le secteur de la santé mentale en Algérie. Pour permettre la concrétisation sur le terrain des actions de ce programme triennal, une enveloppe financière de l'ordre de 6,6 milliards de dinars a été mobilisée. Au cours de cette même période, il est prévu également la formation de 120 psychiatres. Seulement, certains psychiatres ne voient pas la chose du même œil. Parler de la situation de la santé mentale en Algérie est un peu "présomptueux", estime d'emblée le neuropsychiatre, Farid Bouchène, président de l'Association algérienne des psychiatres privés (AAPP). Il est superflu d'aborder cette question lorsqu'on sait que le nombre de psychiatres exerçant dans les deux secteurs (public et privé) n'excède pas cinq cents. ‘'C'est un nombre insuffisant, au regard de la population globale''. Par ailleurs, la tutelle avance le chiffre de 387 médecins psychiatres, privés et publics, exercent dans 46 wilayas, soit un psychiatre pour 80 200 habitants. Selon les résultats d'une étude réalisée par le ministère de la Santé, le handicap mental touche 30.000 personnes. La prévalence du handicap mental est de 474,2 pour 100.000 habitants. Il atteint 194 pour 100.000 habitants pour le groupe d'âge de 25 à 44 ans. Il ressort que ce type de handicap est essentiellement masculin. Il est recensé deux handicapés mentaux de sexes masculins pour un de sexe féminin. D'après la carte de santé mentale, 92 professeurs, docents, maîtres assistants et spécialistes en psychiatrie sont répartis à travers les dix établissements hospitaliers spécialisés (EHS), que compte l'Algérie. La capacité d'accueil de ces dix établissements est estimée à 2. 633 lits. Du bilan d'activité de ces EHS ressort qu'en 2006, il a été enregistré 116.963 consultations spécialisées et 12.682 consultations d'urgence. Au cours de la même année, il a été recensé 16.382 admissions, soit 709.863 journées d'hospitalisation. Sur les treize Centres hospitalo-universitaires (CHU), sept possèdent des services de psychiatrie. Dans ce sillage, le président de l'Association algérienne des psychiatres privés a mis l'accent sur le manque criant des structures spécialisées ‘'Les structures existantes datent pour la plupart de l'ère coloniale. Hormis, trois ou quatre hôpitaux psychiatriques rien n'a été réalisé depuis 1962", dira-t-il. Il a également mis l'accent sur la disparité entre le Nord et le Sud du pays en matière d'infrastructure. ‘'La majorité de ces infrastructures sont implantées au Nord''. En psychiatrie, il ne suffit pas de construire des hôpitaux seulement, il faut les accompagner de structures extra-hospitalières. ‘'Ces infrastructures permettent la resocialisation progressive des malades. Ces structures intermédiaires comptent une équipe pluridisciplinaire (soignants, psychiatres, psychologues, assistants sociaux, etc.), qui applique une thérapie institutionnelle'', a-t-il précisé. Il s'avère que ce type de structure et de fonctionnement n'existe que dans quelques grands centres urbains. Dans les zones isolées, ‘'c'est le vide total. Ce vide est souvent comblé par le psychiatre privé. A lui seul, il constitue le thérapeute, l'assistante sociale, le conseiller,…» note le neuropsychiatre. Avec les mutations socio-économiques, l'effondrement des repères socioculturels et l'incidence suite aux années noires du terrorisme, la maladie mentale a pris des proportions alarmantes, explique le docteur Bouchène. ‘'Le nombre des patients ne cesse d'augmenter et le psychiatre se trouve confronté à des affections nouvelles : P. T. S. D., toxicomanie, suicide,…''. Interrogé sur les principales raisons de ces maladies, le professeur Tidjiza les résume dans ‘'le chômage, la baisse du pouvoir d'achat, la crise de logement et le manque de lieux de détente et de loisir''. ‘'40 % des citadins souffre du stress. Les jeunes de moins de 35 ans, qui fuient la réalité sociale en sombrant dans la drogue et l'alcoolisme, sont de plus en plus vulnérables à une maladie mentale''», poursuit-il. Quand le moral va… Le 10 octobre de chaque année est décrété, par l'OMS (Organisation mondiale de la santé), Journée internationale de la santé mentale. Selon l'OMS, la santé est ‘'un état de bien-être physique, mental et social complet et non pas uniquement l'absence de maladie ou d'infirmité''. Les professionnels de la santé expliquent que les pathologies exercent une pression supplémentaire sur les vies parfois stressées. Cette situation ‘'entraîne inévitablement des limitations de nos capacités et perturbe notre mode de vie''. Ces perturbations vont de simples restrictions à des changements profonds de nos schémas et modes de vie fondamentaux, notamment ce qui touche au régime alimentaire, au travail, à la famille, aux loisirs et au repos. Des statistiques de l'OMS ont révélé que 20 % des enfants et des adolescents du monde entier souffrent d'une maladie mentale handicapante et un traitement est indiqué pour 3 à 4 % d'entre eux. ‘'La santé mentale des enfants et des adolescents subit l'influence du déracinement que provoquent les guerres et les catastrophes, le stress subit par leurs familles, l'adversité économique, les restreintes imposées aux droits des enfants en matière d'accès à l'éducation et à la santé et celles imposées aux femmes qui élèvent ces enfants''. Le suicide et la toxicomanie des jeunes constituent un problème de santé mentale mondiale et intense. Le suicide est la troisième cause de décès chez les adolescents. Des actions sont engagées pour améliorer l'identification et le traitement des troubles affectifs et comportementaux graves des enfants et des adolescents. Pour cela, il a été nécessaire d'axer l'attention notamment sur les domaines suivants : faire de la santé mentale une priorité mondiale, établir un plan d'action, compiler des connaissance spécialisées dans un index public, recourir à l'Internet pour diffuser les information, connaître les besoins en matière de santé mentale des enfants et créer des partenariats. En 2001, le ministère de la Santé a élaboré un programme national de santé mentale. Cette entreprise vise notamment la réduction de l'incidence et de la prévalence de certains troubles mentaux et neurologiques, la mise en place d'une organisation de soins la plus efficace et la moins coûteuse et l'élaboration de programme de communication pour l'éducation sanitaire. Dans ce cadre, entre 2001/2002, 127 psychologues ont été formés dans le domaine du psycho traumatisme. Mais, peut-on réellement parler de la folie. Peut-on réellement délimiter la frontière entre la raison et la déraison. N'existe-il pas un point où converge la folie et la raison ? Seulement, il serait malvenu de notre part de ne pas citer là des personnages, qui ont marqué par leur génie l'histoire de l'humanité. Ils étaient fous, mais pas d'une folie commune. Ma pensée va pour le romancier français, Guy De Maupassant. Atteint de troubles nerveux, il mourut dans un état voisin de la démence. Ma pensée va aussi au célèbre peintre néerlandais, Vincent Van Gogh. Sa vie, qui était marquée d'inquiétudes spirituelles, fut brève et tragique. Interné un moment à l'asile psychiatrique, il mit fin à ses jours. Guy narrait des aventures amoureuses et des hallucinations de la folie (la Maison de Tellier, 1881, et Le Horla, 1887). Vincent cherchait à obtenir le maximum d'intensité et de vibration chromatiques dans ses natures mortes et ses bouquets (Tournesols). N'a-t-on pas dit que ‘'la raison est ce qui effraie le plus chez un fou'' ? Une décennie durant, les Algériens ont payé un lourd tribut. Un tribut de sang et de larmes. Une décennie durant, la violence terroriste a fauché la vie à plus de 100.000 personnes (un chiffre pas encore confirmé). Des milliers d'autres resteront marquées au fer à vie par les atrocités et les horreurs d'une «guerre si vile». Ces personnes garderont des séquelles que même le temps ne pourra effacer. Des séquelles mentales et physiques qui nécessitent, en plus d'une prise en charge médicale, une prise en charge psychologique. Mais qu'est-ce qui a été entrepris afin d'assurer une prise en charge réelle et efficiente des personnes affectées ? Ouvrir un bureau des maladies mentales au niveau des structures centrales, créer une sous-direction de la santé mentale ou encore mettre en place un programme national de santé mentale sont-ils suffisants pour lutter contre ce type de handicap ? Dans cette optique, les premiers responsables du ministère de la Santé ont tracé un programme d'action s'étalant de 2007 à 2009 en vue de «réanimer» le secteur de la santé mentale en Algérie. Pour permettre la concrétisation sur le terrain des actions de ce programme triennal, une enveloppe financière de l'ordre de 6,6 milliards de dinars a été mobilisée. Au cours de cette même période, il est prévu également la formation de 120 psychiatres. Seulement, certains psychiatres ne voient pas la chose du même œil. Parler de la situation de la santé mentale en Algérie est un peu "présomptueux", estime d'emblée le neuropsychiatre, Farid Bouchène, président de l'Association algérienne des psychiatres privés (AAPP). Il est superflu d'aborder cette question lorsqu'on sait que le nombre de psychiatres exerçant dans les deux secteurs (public et privé) n'excède pas cinq cents. ‘'C'est un nombre insuffisant, au regard de la population globale''. Par ailleurs, la tutelle avance le chiffre de 387 médecins psychiatres, privés et publics, exercent dans 46 wilayas, soit un psychiatre pour 80 200 habitants. Selon les résultats d'une étude réalisée par le ministère de la Santé, le handicap mental touche 30.000 personnes. La prévalence du handicap mental est de 474,2 pour 100.000 habitants. Il atteint 194 pour 100.000 habitants pour le groupe d'âge de 25 à 44 ans. Il ressort que ce type de handicap est essentiellement masculin. Il est recensé deux handicapés mentaux de sexes masculins pour un de sexe féminin. D'après la carte de santé mentale, 92 professeurs, docents, maîtres assistants et spécialistes en psychiatrie sont répartis à travers les dix établissements hospitaliers spécialisés (EHS), que compte l'Algérie. La capacité d'accueil de ces dix établissements est estimée à 2. 633 lits. Du bilan d'activité de ces EHS ressort qu'en 2006, il a été enregistré 116.963 consultations spécialisées et 12.682 consultations d'urgence. Au cours de la même année, il a été recensé 16.382 admissions, soit 709.863 journées d'hospitalisation. Sur les treize Centres hospitalo-universitaires (CHU), sept possèdent des services de psychiatrie. Dans ce sillage, le président de l'Association algérienne des psychiatres privés a mis l'accent sur le manque criant des structures spécialisées ‘'Les structures existantes datent pour la plupart de l'ère coloniale. Hormis, trois ou quatre hôpitaux psychiatriques rien n'a été réalisé depuis 1962", dira-t-il. Il a également mis l'accent sur la disparité entre le Nord et le Sud du pays en matière d'infrastructure. ‘'La majorité de ces infrastructures sont implantées au Nord''. En psychiatrie, il ne suffit pas de construire des hôpitaux seulement, il faut les accompagner de structures extra-hospitalières. ‘'Ces infrastructures permettent la resocialisation progressive des malades. Ces structures intermédiaires comptent une équipe pluridisciplinaire (soignants, psychiatres, psychologues, assistants sociaux, etc.), qui applique une thérapie institutionnelle'', a-t-il précisé. Il s'avère que ce type de structure et de fonctionnement n'existe que dans quelques grands centres urbains. Dans les zones isolées, ‘'c'est le vide total. Ce vide est souvent comblé par le psychiatre privé. A lui seul, il constitue le thérapeute, l'assistante sociale, le conseiller,…» note le neuropsychiatre. Avec les mutations socio-économiques, l'effondrement des repères socioculturels et l'incidence suite aux années noires du terrorisme, la maladie mentale a pris des proportions alarmantes, explique le docteur Bouchène. ‘'Le nombre des patients ne cesse d'augmenter et le psychiatre se trouve confronté à des affections nouvelles : P. T. S. D., toxicomanie, suicide,…''. Interrogé sur les principales raisons de ces maladies, le professeur Tidjiza les résume dans ‘'le chômage, la baisse du pouvoir d'achat, la crise de logement et le manque de lieux de détente et de loisir''. ‘'40 % des citadins souffre du stress. Les jeunes de moins de 35 ans, qui fuient la réalité sociale en sombrant dans la drogue et l'alcoolisme, sont de plus en plus vulnérables à une maladie mentale''», poursuit-il. Quand le moral va… Le 10 octobre de chaque année est décrété, par l'OMS (Organisation mondiale de la santé), Journée internationale de la santé mentale. Selon l'OMS, la santé est ‘'un état de bien-être physique, mental et social complet et non pas uniquement l'absence de maladie ou d'infirmité''. Les professionnels de la santé expliquent que les pathologies exercent une pression supplémentaire sur les vies parfois stressées. Cette situation ‘'entraîne inévitablement des limitations de nos capacités et perturbe notre mode de vie''. Ces perturbations vont de simples restrictions à des changements profonds de nos schémas et modes de vie fondamentaux, notamment ce qui touche au régime alimentaire, au travail, à la famille, aux loisirs et au repos. Des statistiques de l'OMS ont révélé que 20 % des enfants et des adolescents du monde entier souffrent d'une maladie mentale handicapante et un traitement est indiqué pour 3 à 4 % d'entre eux. ‘'La santé mentale des enfants et des adolescents subit l'influence du déracinement que provoquent les guerres et les catastrophes, le stress subit par leurs familles, l'adversité économique, les restreintes imposées aux droits des enfants en matière d'accès à l'éducation et à la santé et celles imposées aux femmes qui élèvent ces enfants''. Le suicide et la toxicomanie des jeunes constituent un problème de santé mentale mondiale et intense. Le suicide est la troisième cause de décès chez les adolescents. Des actions sont engagées pour améliorer l'identification et le traitement des troubles affectifs et comportementaux graves des enfants et des adolescents. Pour cela, il a été nécessaire d'axer l'attention notamment sur les domaines suivants : faire de la santé mentale une priorité mondiale, établir un plan d'action, compiler des connaissance spécialisées dans un index public, recourir à l'Internet pour diffuser les information, connaître les besoins en matière de santé mentale des enfants et créer des partenariats. En 2001, le ministère de la Santé a élaboré un programme national de santé mentale. Cette entreprise vise notamment la réduction de l'incidence et de la prévalence de certains troubles mentaux et neurologiques, la mise en place d'une organisation de soins la plus efficace et la moins coûteuse et l'élaboration de programme de communication pour l'éducation sanitaire. Dans ce cadre, entre 2001/2002, 127 psychologues ont été formés dans le domaine du psycho traumatisme. Mais, peut-on réellement parler de la folie. Peut-on réellement délimiter la frontière entre la raison et la déraison. N'existe-il pas un point où converge la folie et la raison ? Seulement, il serait malvenu de notre part de ne pas citer là des personnages, qui ont marqué par leur génie l'histoire de l'humanité. Ils étaient fous, mais pas d'une folie commune. Ma pensée va pour le romancier français, Guy De Maupassant. Atteint de troubles nerveux, il mourut dans un état voisin de la démence. Ma pensée va aussi au célèbre peintre néerlandais, Vincent Van Gogh. Sa vie, qui était marquée d'inquiétudes spirituelles, fut brève et tragique. Interné un moment à l'asile psychiatrique, il mit fin à ses jours. Guy narrait des aventures amoureuses et des hallucinations de la folie (la Maison de Tellier, 1881, et Le Horla, 1887). Vincent cherchait à obtenir le maximum d'intensité et de vibration chromatiques dans ses natures mortes et ses bouquets (Tournesols). N'a-t-on pas dit que ‘'la raison est ce qui effraie le plus chez un fou'' ?