Les discussions avec le partenaire russe pour la production du vaccin anti-Covid-19 «Sputnik V» étaient «très avancées» et les deux parties étaient sur le point de finaliser le projet, avait fait savoir le 2 mars dernier le Directeur de la régulation au ministère de l'Industrie pharmaceutique, le Dr Bachir Alouache. Avant d'expliquer, mercredi dernier à Constantine, les vraies raisons du report du projet. Lors d'un point de presse organisé à l'issue de la cérémonie du lancement de la production effective du vaccin Coronavac à Constantine, le Dr Alouache et en présence de la P-dg de Saidal Fatouma Akacem, a déclaré que le choix de commencer par la production du vaccin chinois était dicté par l'urgence «c'est pour gagner du temps», a-t-il souligné. Il précisera que «contrairement au vaccin chinois, le vaccin russe Sputnik V est composé de deux doses différentes et donc deux lignes de productions différentes». Alors que le vaccin chinois ne nécessite qu'une seule ligne de production et qui était plus facile à réaliser et à lancer. De plus, les deux responsables avaient précisé que pour lancer deux lignes de production différentes, «le coût aurait été beaucoup plus élevé». Le responsable au niveau du ministère de l'Industrie pharmaceutique a confirmé que le projet de fabrication de Sputnik v est toujours en cours de réalisation. Même déclaration faite par le ministre en personne, le Dr Lotfi Benbahmed, intervenant sur les ondes de la Radio nationale la semaine dernière pour démentir que l'Algérie avait abandonné la production de Sputnik v, après la concrétisation de projet du vaccin chinois. Faut-il rappeler que le groupe pharmaceutique public «Saidal» devrait assurer exclusivement dans son unité de Constantine, la production du vaccin anti-Covid19 en partenariat avec les Fonds russes d'investissement direct (RDIF) qui exploitent la commercialisation de «Sputnik V» développé par l'Institut de recherche d'épidémiologie et de microbiologie (Gamaleya). Il s'agit aussi du conditionnement et du flaconnage des doses du vaccin Sputnik V. La production locale devrait se faire à partir de la matière première devant être fournie par la partie russe, ensuite la production de la matière première en Algérie, puis la production locale de ce vaccin dans son entier. Selon les spécialistes, la production du Sputnik algérien se fera en 4 étapes de réalisation. Le full processus requiert des équipements spéciaux, une technologie particulière et une formation spécifique pour le personnel de Saidal qui durera quelques mois. Le Dr Benbahmed avait déjà expliqué les deux manières pour fabriquer le vaccin : la première, en amont, «est celle où on part de la lignée cellulaire, c'est de la réelle biotechnologie, c'est-à-dire qu'on va produire la matière première». La seconde est «celle où on reçoit la matière première. Il y a un système de filtration, de dilution et de répartition aseptique. C'est complexe, mais cela est déjà maîtrisé par plusieurs opérateurs privés et aussi par Saidal depuis une trentaine d'années». Cette dernière option dépendra de la disponibilité de la matière première. Le site de Saidal Constantine a été validé, ainsi que le processus, c'est-à-dire les espaces, les équipements, la fourniture des cuves, les flacons et les matériels. Il reste la validation de l'assurance qualité du conditionnement qui devra se faire en présence d'experts russes. Ces derniers ne se sont pas encore déplacés. Enfin, les négociations sont toujours en cours et la partie algérienne semble moins stressée qu'au début pour répondre aux exigences techniques du partenaire. Ilhem Tir