Menée en juillet dernier dans le secteur de l'éducation nationale, la campagne de vaccination contre le Covid-19 n'a pas eu l'écho souhaité. Les réticences affichées par le personnel de l'éducation ont, par conséquent, incité la tutelle à plancher sur l'instauration de l'obligation vaccinale pour les enseignants. Une idée qui est loin de faire l'unanimité au sein de la communauté éducative, dont les principaux acteurs disent ne pas concevoir une telle démarche. Massiva Zehraoui- Alger (Le Soir) - Ils préviennent que le fait d'obliger le personnel de l'éducation à se faire vacciner peut très vite exacerber les tensions qui émaillent déjà le secteur. Cela risque de compromettre la prochaine rentrée scolaire. Les syndicalistes et autres pédagogues suggèrent d'ailleurs aux responsables de s'axer sur la sensibilisation au lieu de recourir à l'obligation vaccinale. Qui plus est, dans un contexte où les services de l'éducation des wilayas enregistrent un sérieux vide pédagogique qui concerne plusieurs matières essentielles notamment dans les paliers du secondaire et du moyen. Autant d'éléments qui mettent les responsables du secteur dans une situation peu confortable. Car partagés entre le souci de préserver les élèves de cette épidémie, et la nécessité d'assurer une rentrée sereine et sans tensions. Les syndicalistes relevant du secteur tiennent à souligner dans ce registre que ce n'est pas tant la vaccination qui pose problème mais plutôt son obligation. «La démarche de se faire vacciner est un choix personnel», estime l'un des membres de l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef). Celui-ci considère que les autorités ont le droit de recommander le vaccin mais sûrement pas de l'obliger. La solution, d'après lui, serait de renforcer davantage le dispositif lié au protocole sanitaire au niveau des établissements scolaires. Le président du Conseil national du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste), Messaoud Boudiba, juge que la mesure consistant à obliger le personnel du secteur à se faire vacciner «est totalement contreproductive, en plus d'être illégale sur le plan juridique». Il plaide, en revanche, pour l'intensification des actions de sensibilisation sur l'utilité de la vaccination. Messaoud Boudiba explique que la priorité principale de la tutelle doit être portée sur la question de l'ouverture de nouveaux postes budgétaires. Il est urgent, déclare-t-il, de trouver des solutions définitives au problème du recrutement. D'autres syndicalistes ont assuré qu'un certain nombre de directions de l'éducation des wilayas se sont précipitées et n'ont pas attendu avant d'appliquer cette mesure. Cela n'a fait qu'accentuer un malaise qui existait déjà dans le secteur. Selon des sources du ministère de l'Education nationale, il sera difficile de composer avec les réactions des uns et des autres. Toutefois, ils jugent que la vaccination doit se faire à large échelle, afin d'être sûr de préserver les élèves des dangers du virus. «Nous aurions souhaité que le personnel du secteur soit plus réceptif à la campagne», indique-t-on, en signalant que cela exige qu'on «agisse en conséquence». En même temps, les responsables du secteur veulent garantir une rentrée scolaire sereine. La question de l'obligation vaccinale ne fait visiblement pas l'unanimité au sein des représentants du personnel de l'éducation, qui recommandent la vaccination mais qui s'opposent à l'idée de la rendre obligatoire. M. Z.