À l'initiative de la Conservation des forêts de la wilaya de Béchar, le Premier ministre Aïmene Benabderrahmane a, lors de la réunion du gouvernement tenue le 11 septembre dernier, projeté un décret exécutif portant classement des territoires de Taghit et Guir (W. Béchar et Béni-Abbès), comme parc national naturel. Une action bien accueillie dans le milieu associatif, notamment, «Les amis de la Saoura» et les écologistes qui ont apprécié cette décision qui vient d'être concrétisée et élaborée après plusieurs années d'études ; considérée d'ailleurs, comme un pas important pour la protection du patrimoine de la vallée de la Saoura. En effet, on apprend qu'aussitôt la décision prise, les démarches ont été entamées pour mettre en relief ce patrimoine. L'impact attendu de cette mesure, la protection de l'environnement, la préservation de la diversité biologique et des processus biologiques, la surveillance accrue de la faune et de la flore spécifique à ces sites naturels de ces régions qui s'étendent sur 500 000 ha, où plus d'une trentaine d'espèces de la faune en sont recensées : 6 espèces de chauves-souris ; 12 autres de rongeurs ; 3 races des canidés ; 3 de mustélidés ; 4 espèces d'ongulés sauvages ; ainsi que plusieurs autres espèces de reptiles et de lézards (serpent, vipère, fouette-queue ...) et plus d'une centaine d'espèces d'oiseaux, dont des oiseaux-migrateurs, en plus de 16 autres espèces considérées endémiques au Maghreb et au Moyen-Orient, à l'exemple de la perdrix (Gambra), l'outarde (Houbara), la caille, etc. mais aussi, la loutre qui a été introduite au barrage de Djorf-Torba depuis plusieurs années et fait désormais partie intégrante de la faune aquatique de ce site naturel, dont le lac s'étend sur 92 km2. Dans le même sillage, plusieurs espèces sont en voie d'extinction, à l'exemple du chat des sables, le fennec, le mouflon à manchettes, ainsi que des espèces de gazelles, a-t-on appris des services de la Conservation locale des forêts. Cette contrée du Sud-Ouest dispose également de zones humides, à savoir le plan d'eau du barrage de Djorf-Torba et Dayet-Tiour et des sites archéologiques, historiques et naturels d'une grande importance pour les recherches et les études sur l'évolution de l'histoire de l'humanité (stations des gravures rupestres de Taghit et d'Abadla, les palmeraies millénaires et les hautes dunes de Taghit). Pour rappel, Oued-Guir est un oued qui prend sa source dans l'Est marocain depuis Djebel-Timejnatine, puis se prolonge dans le Sud-Ouest algérien où il rejoint l'Oued Zouzfana à Igli pour former l'Oued Saoura. Notons enfin, que ces sites ont un rôle multifonctionnel d'intérêt écologique, économique et sociologique et constituent des habitats indispensables à la survie et à la conservation de toutes les espèces animales sédentaires et migratrices, nécessitant toutefois de l'autorité, une surveillance accrue et une protection stricte des agressions climatiques et humaines. B. Henine