Il est loin le temps où les Verts étaient mis sous pareille pression à la veille d'un de leurs rendez-vous officiels. Hier, à Niamey, face au Niger, Belmadi et ses joueurs savaient qu'un autre résultat que la victoire n'était pas le bienvenu. La démonstration de force, une fois n'est pas coutume, de Mahrez et compagnie a anéanti les quelques doutes nés du nul subi à Marrakech face au Burkina Faso. Le double succès des Burkinabés face à Djibouti durant cette ouverture internationale d'octobre, durant laquelle étaient organisées les troisième et quatrième levées des qualifications africaines pour le Mondial qatari, imposait aux camarades de Slimani de faire autant devant leur adversaire du mois, le Niger. Etrillé vendredi passé à Blida (6-1), en dépit de quelques difficultés lors d'une délicate première période de jeu, le Mena National se devait de forcer le destin face aux champions d'Afrique. Aussi, Cavalli, son sélectionneur, qui a mis en avant les erreurs de débutants de ses éléments lors de la joute de vendredi passé, espérait un sursaut d'orgueil pour « démonter » la montagne algérienne. Mais surtout le renouvellement des mêmes scenarii proposés par Bedrane et compagnie à Blida. Ce que Belmadi a mis en avant durant la séance de critiques d'après-match où il était question de se rectifier pour mieux sécuriser les arrières et assurer une relance à même d'offrir des opportunités aux attaquants algériens. En mettant, chemin faisant, sur pied un ensemble évoluant d'apparence dans un 4-4-2 porté sur l'offensive avec une double pointe Slimani-Bounedjah déjà alignée contre Djibouti, le mois dernier. Constamment sollicitée, cette paire d'attaque a paru muselée durant le premier quart d'heure, ne récupérant que quelques rares ballons aériens devant les gaillards nigériens. Il fallait aussi proposer aux deux buteurs des Verts d'autres moyens de prendre à défaut Kassaly Daouda et sa défense, en l'occurrence les transversales en profondeur. A ce jeu, le virevoltant Belaïli sera l'atout-maître de l'équipe de Belmadi en offrant d'abord un « extérieur » que Bounedjah a mal ajusté de la tête (17') puis une passe laser à son ami Bounedjah lequel n'a eu qu'à déborder son vis-à-vis avant de servir au point de penalty son capitaine Mahrez qui n'avait qu'à pousser le cuir au fond pour ouvrir le score (20'). Une réalisation qui a complètement débloqué les débats ; les locaux se portant vers l'attaque en quête d'une égalisation qui les relancerait dans ce duel aux forces inégales tandis que les Verts seront plus en maîtrise et davantage gourmands dans leur quête des trois points. Mahrez montre la voie C'est d'ailleurs suite à une action de pratiquement tout le bloc algérien que le défenseur Aïssa Mandi inscrit son quatrième but personnel en sélection, le second du jour au profit des Verts, suite à un énorme cafouillage dans la zone adverse, d'un tir à ras de terre qui aura raison de Kassaly Daouda (33'). Quelque peu rassurés par cet avantage pour le moins sécurisant, et bien sûr mérité, les Algériens accentueront leur ascendant à l'entame de la seconde période. A cela une explication tactique apportée par le coach national qui incorporera Feghouli et Benayada à la place de Slimani et Atal, dont la prestation était moyenne. Et la rentrée du sociétaire de Galatasaray a fait beaucoup de bien au jeu des Verts. Cela se traduira par deux buts, coup sur coup, signés Bennacer et Bounedjah, au bout d'actions rondement menées par Belaïli et Mahrez. En démonstration, la sélection nationale poursuivra son étreinte sans pour autant chercher à faire davantage mal à son hôte du jour. Les changements opérés durant les dernières 20 minutes avec la sortie de Bounedjah, Bennacer (blessés) et Zerrouki n'impacteront certes pas le rendement des poulains de Belmadi. Mais les filets de Kassaly Daouda ne se soulèveront point en dépit des raids du lutin Amoura et la haute technicité éprouvée par un Belaïli au sommet de son art, hier. De leur côté, les capés de Cavalli se rueront aveuglément dans le camp de M'Bolhi sans vraiment pouvoir inquiéter le portier algérien qui aura passé un bien tranquille après-midi. Un succès qui permet à l'Algérie de mettre fin à une mini-série d'insuccès à l'extérieur, de maintenir son invincibilité portée à 31 matchs et son hégémonie sur un groupe qui, tout compte fait, attendra sa «finale», le 14 novembre prochain en Algérie entre l'EN de Belmadi et les Etalons du Burkina Faso. M. B. Fiche technique Niamey, stade Général Seyni-Kountché, temps chaud, affluence estimée à 2000 spectateurs, terrain à la limite du praticable, arbitrage de M. Issa Sy, assisté de MM. Toure Serigne Cheikh et Bangoura Nouha. Buts : Mahrez (20'), Mandi (33'), Bennacer (47'), Bounedjah (55') Algérie. Avts. : Atal (45'+1') Algérie, Oumarou Balé (80') Niger. Niger : Kassaly Daouda, Abdoul Garba, Yussif Moussa (Amadou Sabo, 53'), Djibo Adamou, Abdoul Madjid Boubacar Moumoun, Daniel Sosah, Victorien Adebayor, Ali Mohamed, Oumaro Balé, Hervé Lybohy, Ousmane Diabaté. Entr. : Cavalli. Algérie : M'Bolhi, Atal (Benayada, 46'), Farès, Mandi, Bedrane, Zerrouki (Boudaoui, 67'), Bennacer (Zorgane, 67'), Mahrez, Belaïli, Bounedjah (Amoura, 59'), Slimani (Feghouli, 46'). Entr. : Belmadi.