Le Mouvement de la société pour la paix brandit la menace de retrait des élections locales anticipées prévues le 27 novembre prochain. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Une fois de plus, le Mouvement de la société pour la paix recourt à sa ruse dont il a l'art de l'usage, la menace, ou la fausse menace. Dans un communiqué de son bureau national, le mouvement islamiste estime qu'il pourrait, à tout moment, revoir sa position à l'égard des élections anticipées portant renouvellement des Assemblées populaires communales et celles de wilaya. Plus que cela, il affirme que sa menace pourrait être collective puisqu'il serait en concertation avec d'autres partis à l'effet de mener la rébellion en communion dans l'optique de peser plus lourd. À l'origine de la grogne du parti que dirige Abderezzak Makri, le fameux article 184 de la loi portant régime électoral qui, dans son septième alinéa, exige que le candidat «ne doit pas être connu du public sur son lien avec les milieux financiers et commerciaux suspects et son impact, directement et indirectement, sur le libre choix des électeurs et le bon déroulement du processus électoral». Une disposition à l'origine de rejets à la pelle de bien de dossiers de candidats à ces élections, et auxquels le MSP n'échapperait pas. Plus que cela, il serait l'une des principales victimes comme ce fut le cas lors des élections législatives anticipées du 12 juin écoulé. Une exclusion de candidats qui, selon le parti islamiste, obéirait à une politique systématique qui viserait les éléments d'une concurrence loyale et démocratique. Pour lui, cela constitue, en tout point de vue, une «sorte de fraude préalable et d'un contrôle pur et simple des résultats des élections». Et au MSP de douter de la volonté politique exprimée au plus haut sommet de l'Etat, et la consécration des engagements du président de la République de respecter la volonté populaire et la moralisation de la vie politique, au vu de ce à quoi ces élections sont exposées». Sans le dire explicitement, le MSP menace de remettre en cause son mot d'ordre de participation à ces élections. Une nouvelle position pour les besoins de laquelle il affirme «mobiliser les partis politiques pour faire pression en ce sens», faisant part d'une «coordination avec les partenaires politiques, et que la position finale sur ces élections est ouverte à toutes les éventualités». Dans son communiqué, le MSP s'en prend vertement à l'Autorité nationale indépendante des élections dont «la supervision de cette manière des élections est bien pire que celle de ses prédécesseurs, ce qui confirme que la crise de la démocratie dans le pays est dans les mentalités sclérosées et des pratiques autoritaires, et non dans les textes de loi». À rappeler que le Front pour la justice et le développement, le parti Talaie el Hourriyet et le mouvement Nahda ont déjà signifié leur retrait de la course électorale prévue dans moins de deux mois, rejoignant, ainsi, le Rassemblement pour la culture et la démocratie et le Parti socialiste des travailleurs qui ont, dès le départ, signifié leur rejet de ces élections. Ceci alors que le Parti des travailleurs se contente d'une participation de forme pour avoir laissé le choix à ses structures locales. Sur un autre plan, le MSP a évoqué le soixantième anniversaire des massacres du 17 Octobre 1961 contre les Algériens à Paris. Pour le mouvement islamiste, il s'agit d'un «crime d'Etat contre l'humanité et pas seulement d'une répression violente de manifestants pacifiques». Et de considérer que les droits historiques «ne relèvent pas de la prescription», appelant à recourir à la justice internationale pour honorer les martyrs et ne pas attendre que la France officielle les reconnaisse, s'excuse pour eux et les dédommage». M. K.