Plusieurs partis politiques ont d'ores et déjà émis des réserves sur le nouveau Code électoral. Avant même son élaboration, l'avant- projet de l'amendement de la loi électorale prête le flanc aux attaques des formations politiques, parmi celles qui ont soutenu la démarche du chef de l'Etat. Dans ce contexte, le parti de Talaïe El Hourriyet a indiqué dans un communiqué sanctionnant la toute dernière réunion de son bureau politique: «Ni le président de la République ni la commission des experts n'ont montré leur intention d'associer la classe politique à des consultations préalables sur l'amendement du Code électoral.» «Exclure la classe politique d'un dialogue démocratique ouvert à toutes les tendances politiques autour d'un texte de loi engageant l'avenir du pays, exacerberait la crise multidirectionnelle secouant le pays», est-il argué. Le parti a exprimé, auparavant, sa crainte que «certains critères subjectifs, voire d'exclusion, puissent être inclus dans le projet d'amendement de la loi électorale», est-il souligné, rappelant, dans ce sens, la décision d'exclure les partis d'opposition du débat, lors de la campagne sur l'amendement de la Loi fondamentale, prise par le président de l'Autorité nationale indépendante des élections (Anie), Mohamed Charfi. La déclaration de Mohamed Charfi, selon laquelle «le projet de loi portant amendement du Code électoral, sera discuté uniquement par les partis siégeant au Parlement, ce qui signifie que les autres formations seront exclues de fait», augmente l'étonnement et préoccupe davantage le parti de l'ancien Premier ministre, Ali Benflis. Par ailleurs, ce parti qui avait appelé à réviser la composition de l'Anie, en impliquant les représentants des partis politiques, se dit «convaincu du bien-fondé du dialogue et de la concertation entre le pouvoir et toutes les composantes de la classe politique, qui n'aspirent qu'à de meilleures conditions d'une sortie de crise consensuelle». De son côté le parti islamiste, le MSP, qui a mis en garde contre ce qu'il appelle les périls que pourrait produire le processus de la transition démocratique, à laquelle appellent certaines parties, a exprimé encore une fois ses réserves contre la commission de Laraba à laquelle on a confié l'élaboration du projet de révision de la loi électorale. Makri avait rejeté le projet de la révision constitutionnelle, soumis à référendum le 1er novembre dernier, car il refléterait l'orientation laïque de ses rédacteurs, parmi les membres de la commission Laraba. En outre, ce parti soutient que «la nouvelle loi électorale, qui est en cours d'élaboration, doit consacrer la transparence, refléter la représentativité électorale, et respecter la volonté populaire, et combattre la fraude électorale, pour rétablir la confiance entre les citoyens et les assemblées élues». Pour le président du parti Jil Jadid, Soufiane Djilali, «le rôle majeur des partis politiques, lors des prochaines échéances électorales, est de conjuguer leurs efforts pour exiger que les prochaines élections soient libres et transparentes». Il a invité les Algériens à «s'impliquer dans ce chantier de réformes national et à participer aux élections, face aux menaces internationales et régionales qui pèsent sur le pays». Des partis politiques, notamment ceux de l'ex-coalition présidentielle (FLN-RND), des éléments de la société civile, des activistes du Hirak, sont dans les starting-blocks pour les élections législatives et locales anticipées. Pour rappel, le 31 décembre dernier, à l'occasion de sa première apparition, après une absence de près de 2 mois pour cause de maladie, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait annoncé qu'il avait donné des instructions pour que la loi électorale, préalable à l'organisation des élections législatives et locales anticipées, l'une de ses promesses de campagne, soit prête dans 10 à 15 jours. Enfin, les partis d'opposition ne se sont pas encore positionnés face à ces joutes électorales.