Le décor des élections législatives anticipées du 12 juin prochain s'installe avec le positionnement de pratiquement tout ce que compte la scène nationale comme partis et acteurs associatifs de divers horizons et ce, entre participants, boycotteurs et ceux qui rejettent carrément ce scrutin. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Les élections législatives anticipées du 12 juin prochain se distinguent, si l'on se fie, du moins, à ce qui ressort de l'opération de retrait des formulaires de souscriptions des électeurs pour se conformer à ce qu'exige la nouvelle loi portant régime électoral, par une prédominance des candidatures indépendantes avec pas moins de 4 653 listes indépendantes contre 2 898 listes partisanes enregistrées jusqu'à mercredi dernier par l'Autorité nationale indépendante des élections. Un «fait» qui a existé lors des précédents scrutins, que ce soit à l'occasion d'élections portant renouvellement des membres de l'Assemblée populaire nationale ou celles portant renouvellement des membres des Assemblées populaires communales et de wilaya mais qui s'est mué, cette fois-ci, en véritable «phénomène» avec le boom enregistré. Ce «phénomène» est stimulé par la nouvelle loi électorale avec toutes les dispositions portant facilitations et accompagnement des candidatures d'acteurs de la société civile en vue d'investir les institutions élues et ce, dans le sillage de la philosophie nouvelle imprimée par le chef de l'Etat basée sur un rôle plus accru de la société civile dans la vie de la collectivité nationale. Sauf qu'il faudra attendre le «verdict» de l'Anie concernant les listes ayant pu remplir les conditions de participation consacrées par la nouvelle loi portant code électoral. Dont l'écueil que constitue l'opération de collecte des parrainages des électeurs et les préalables liés au taux des universitaires, à celui des jeunes ou encore la parité hommes-femmes sur les listes électorales. Car, pour le moment, il ne s'agit, tout comme pour les demandes formulées par les partis, que de candidatures à la candidature. Pour ce qui concerne les partis, le gros des acteurs qui constituent la scène politique nationale a décidé de se jeter dans cette future bataille électorale. Aussi bien les partis de l'ex-Allégeance, exception faite du Mouvement populaire algérien, comme le Rassemblement national démocratique, le Front de libération nationale, Tajamoue Amel Jazaïr, ceux de la mouvance verte comme le Mouvement pour la société de la paix, le mouvement Binaa, le mouvement Nahda, le mouvement Islah et le Front pour la justice et le développement, aux côtés du Front el Moustakbal, de cette kyrielle de micro-partis comme le FND (Front national démocratique), le FNA (Front national algérien), le MNE (Mouvement national de l'espérance), le FAN (Front de l'Algérie nouvelle), le PRA (Parti du renouveau algérien), le RA (Rassemblement pour l'Algérie),... qui ne manifestent qu'en pareilles circonstances, tout ce beau monde s'inscrivant dans la solution constitutionnelle à la crise que connaît le pays depuis le déclenchement du mouvement populaire du 22 février 2019, a décidé de prendre part au rendez-vous du 12 juin prochain. L'exception MPA Seul, donc, pour ce camp participationniste de tradition, le parti que dirige Amara Benyounes a décidé de zapper cette élection, l'urgence étant, dit-on, dans l'entourage de l'ancien ministre, de restructurer le mouvement dans la perspective des prochaines élections locales. Le camp démocrate, le grand absent Et ce scrutin législatif sera marqué du sceau de l'absence des partis du camp des démocrates. Le Parti des travailleurs a été le premier à signifier son rejet de ces élections, avant qu'il ne soit suivi par le Rassemblement pour la culture et la démocratie, le Front des forces socialistes, le Mouvement démocratique et social, ou encore l'Union pour le changement et le progrès et le parti socialiste des travailleurs. Des partis qui y figurent, à l'exception du FFS qui s'est retiré à l'avènement de son actuelle direction nationale en juillet dernier, du pacte de l'alternative démocratique qui estime que le dépassement de la crise actuelle passe inéluctablement par une transition démocratique, avec enclenchement d'un processus constituant à même de consacrer la rupture totale avec le système en place. Et cette défection du camp des démocrates, Jil Jadid, dernier parti à formaliser, samedi écoulé, sa participation aux élections du 12 juin prochain, veut la combler en se prévalant du statut du «principal représentant» de cette mouvance, lui dont le président motive ce mot d'ordre de participation par, entre autres arguments, «porter l'âme du Hirak dans les institutions élues». M. K.