Les infatigables sprinteurs néerlandais, rois du sprint sur la piste, sont attendus aux Mondiaux annuels qui se disputent à partir d'aujourd'hui jusqu'à dimanche à Roubaix, dans le nord de la France. Harrie Lavreysen, doublement titré en vitesse aux Jeux olympiques de Tokyo (individuelle et par équipes), Jeffrey Hoogland et Shane Braspennincx (keirin dames) ont décidé de poursuivre la saison après les JO. Sont-ils en forme ? La réponse a été apportée à Granges (Suisse) où ils ont dominé leurs adversaires lors des récents Championnats d'Europe. A Roubaix, à quelques dizaines de mètres de l'antique vélodrome qui accueille chaque année l'arrivée de Paris-Roubaix, les «Oranje» ne seront pas les seules têtes d'affiche. Filippo Ganna, qui s'est blessé la semaine dernière, emmène l'équipe d'Italie victorieuse de la poursuite aux JO de Tokyo au bout d'une finale d'anthologie contre le Danemark. Autre figure du peloton routier, Elia Viviani est engagé dans trois épreuves tout près du siège de son équipe de marque actuelle (Cofidis). L'omnium, dans un match attendu avec l'étoile montante britannique Ethan Hayter, l'Américaine, avec Simone Consonni pour partenaire, l'élimination enfin, la nouvelle épreuve inscrite au programme dans laquelle il aura affaire à un autre ancien champion du monde de l'omnium, le Français Thomas Boudat. Le début de l'olympiade Elisa Balsamo, récemment sacrée aux Mondiaux sur route, a prévu de s'aligner sur l'omnium et dans la poursuite par équipes. Mais l'Italienne aura une rude concurrence en la personne de la Britannique Katie Archibald, irrésistible aux Championnats d'Europe (3 médailles d'or). La Grande-Bretagne, longtemps première puissance de la piste avant l'ascension des Pays-Bas, a privilégié la jeunesse. A défaut du septuple champion olympique Jason Kenny (33 ans), le groupe sprint compte ses débutants (James Bunting, Ali Fielding, Hamish Turnbull, Blaine Ridge-Davis, Milly Tanner). «La majorité de nos olympiens font une pause», résume le directeur de la performance Stephen Park. «La plupart de nos sélectionnés ont participé aux Championnats d'Europe. Nous ne cherchons pas seulement les médailles mais aussi et surtout les performances, en particulier de nos jeunes coureurs, à ce moment de l'olympiade». Si l'Allemagne envoie une délégation conséquente dans le sillage de la poursuiteuse Lisa Brennauer et des sprinteuses (Emma Hinze, Pauline Grabosch, Lea Sophie Friedrich), la Chine a préféré faire l'impasse et l'Australie se contenter d'une représentation limitée. A domicile, les Français visent à se racheter de leur échec de Tokyo (2 médailles de bronze). Avec surtout Benjamin Thomas, qui a renoncé à l'omnium pour privilégier la course aux points et l'Américaine, et les jeunes femmes de l'endurance, performantes aux Championnats d'Europe et déjà tournées vers les prochains JO de Paris. Plus que jamais, la piste est dépendante du cycle olympique, quitte à amoindrir l'importance des Mondiaux annuels qui auraient dû se dérouler dans le lointain Turkménistan. Mais le contexte sanitaire a finalement incité l'Union cycliste internationale (UCI) à se replier sur une solution européenne.