Anne Hidalgo, maire de Paris, a reçu le drapeau olympique des mains du président du Comité international olympique Thomas Bach, lors de la cérémonie de clôture des JO de Tokyo, dimanche, à l'issue d'une dernière journée de compétition durant laquelle un peu plus d'une dizaine de titres ont été décernés. Comme un symbole, la 16e et dernière journée de ces Jeux atypiques a commencé par un marathon. Et un récital, celui du Kényan Eliud Kipchoge, désormais double champion olympique de cette épreuve mythique après son triomphe à Rio. Le Kenyan, figure de proue de l'équipementier Nike et seul homme au monde à être descendu sous les deux heures sur les 42,195 km de distance — mais lors d'une tentative commerciale non homologable — aura été l'une des seules stars du sport à assumer son statut au Japon. La flamme olympique s'est éteinte. Après une décennie de préparation, un an de report, des mois d'incertitudes et deux semaines de compétition, les Jeux de la XXXIIe Olympiade se sont refermés là où ils ont commencé, le 23 juillet dernier, au stade olympique de Tokyo. Ils se sont finalement tenus, presque comme si de rien n'était. Une nouvelle fois, l'olympisme et sa tête pensante, le Comité international olympique (CIO), auront réussi leur pari, malgré les réticences — voire même l'opposition — d'une partie de la population japonaise. Malgré la crainte liée à la pandémie de Covid-19, dont les variants tiennent toujours la majeure partie de la planète dans l'inquiétude, la compétition majuscule du sport mondial aura, comme à l'accoutumée, accouché de champions (339 titres décernés au total), d'émotions, d'exploits, d'échecs, et d'images — même quasiment sans public dans les tribunes — qui auront permis de satisfaire les diffuseurs télé, autres maîtres d'œuvre du rendez-vous. 0,02% de cas positifs Le gouvernement et les différentes autorités japonaises craignaient une dégradation de la situation sanitaire dans le pays, et si celle-ci s'est effectivement tendue pendant la quinzaine, les chiffres de contamination observés au sein de la bulle olympique (0,02% de cas positifs en moyenne chaque jour) ont montré que les mesures prises avaient effectivement empêché tout cluster au sein du Village olympique. Les 68 000 étrangers (sportifs, encadrements, médias) — contre 200 000 en temps normal — venus sur le sol japonais ont donc pu observer deux semaines de compétition quasi-normales, hormis les restrictions de transport et d'échanges mis en place par le CIO. Au final, les Jeux de Tokyo resteront donc plus dans l'histoire comme les Jeux durant lesquels la question de la santé mentale s'est imposée, que comme ceux de la pandémie. Simone Biles, l'une des stars attendues de la quinzaine, en aura été bien involontairement l'étendard. En révélant au monde ses tourments, la superstar de la gymnastique a ouvert la discussion, sur toutes les formes de pression mentale que les sportifs subissent, souvent dès leur plus jeune âge. Et même pour des champions aguerris, le succès ne fera pas tout. Les Etats-Unis terminent en tête Avec 39 titres olympiques décrochés à Tokyo, les Etats-Unis ont maintenu leur domination sur le tableau des médailles, juste devant la Chine, pour la troisième édition de suite. Les Américains ont remporté au total 113 médailles (38 ors, 41 argents et 33 bronzes), en baisse par rapport aux Jeux de Rio (46 or et 121 médailles au total). La victoire de leur équipe féminine de volley-ball, dimanche, leur permet toutefois de devancer d'une unité la délégation chinoise (38 ors pour 88 médailles).
Athlétisme Eliud Kipchoge de nouveau champion olympique du marathon Le Kényan Eliud Kipchoge, cinq ans après Rio, a de nouveau remporté le marathon des Jeux olympiques dimanche à Sapporo. En 2h08 min 38, il a devancé le Néerlandais Abdi Nageeye (2h09:58) et le Belge Bashir Abdi (2h10:00). A 36 ans, Kipchoge a confirmé son statut de plus grand marathonien de l'histoire, alors qu'il détient aussi le record du monde des 42,195 km, établi en 2h 01min 39sec à Berlin en 2018. Il devient le troisième coureur à remporter le marathon olympique pour la deuxième fois consécutive après l'Ethiopien Abebe Bikila (1960 et 1964) et l'Allemand de l'Est Waldemar Cierpinski (1976 et 1980). C'est sa 4e médaille olympique en quatre participations après le bronze du 5 000 m en 2004 et l'argent sur la même distance en 2008. Dans des conditions difficiles pour une course longue durée (environ 27 degrés et 80% d'humidité), Kipchoge est parti seul au 30e kilomètre, et personne n'a pu lui contester la victoire. Le peloton de tête était encore composé d'une trentaine de coureurs à mi-course (1h 5:13), mais était déjà privé de plusieurs favoris d'une course marquée par de nombreux abandons. L'Ethiopien Shura Kitata a lâché l'affaire après une dizaine de kilomètres : c'est lui qui avait gagné le marathon de Londres en 2020, pour la première défaite de Kipchoge (8e) sur la distance reine depuis 2013. Au total, Kipchoge n'a été battu que deux fois en quinze marathons répartis sur huit ans. Il avait couru un marathon non officiel en moins de deux heures en octobre 2019. Cyclisme sur piste 7e médaille d'or pour Jason Kenny Le Britannique Jason Kenny a remporté, dimanche, à 33 ans, la septième médaille d'or olympique de sa carrière, en remportant l'épreuve de keirin en cyclisme sur piste aux JO de Tokyo. Kenny conserve son titre acquis à Rio en 2016 en devançant le Malaisien Mohd Azizulhasni Awang et le Néerlandais Harrie Lavreysen, champion du monde en titre. Double champion olympique de vitesse individuelle (Londres-2012 et Rio-2016), triple médaillé d'or par équipes (Pékin-2008, Londres-2012, Rio-2016), le Britannique avait été éliminé jeudi en quart de finale du tournoi individuel de vitesse par Lavreysen. Il avait accueilli cette défaite avec le sourire et beaucoup de dignité : «Je ne m'attends pas à être éternellement le meilleur, c'est vraiment difficile de gagner», avait-il dit, «je ne suis pas aussi bon que je le voudrais physiquement. Ces garçons sont tout simplement meilleurs et c'est comme ça.» Sur le keirin, il a surpris ses adversaires en prenant plusieurs longueurs d'avance dans l'avant-dernier tour et en réussissant à résister au retour des cinq autres coureurs, qui ont terminé groupé. Vendredi, son épouse Laura Trott-Kenny avait pris la médaille d'or de l'Américaine, associée à Katie Archibald. Elle compte pour sa part cinq médailles d'or olympiques à son palmarès, après ses doublés sur l'omnium et en poursuite par équipes, à Londres-2012 et Rio-2016. L'Américaine Jennifer Valente championne olympique de l'omnium L'Américaine Jennifer Valente a été sacrée dimanche championne olympique de l'omnium, dernière épreuve de cyclisme sur piste au programme des Jeux olympiques de Tokyo, dimanche. Valente, déjà médaillée de bronze dans l'épreuve de poursuite par équipes, a devancé la Japonaise Yumi Kajihara, 2e, et la Néerlandaise Kirsten Wild. Handball Les Françaises championnes olympiques Les handballeuses françaises sont sacrées championnes olympiques pour la première fois en dominant les Russes (30-25) en finale des Jeux de Tokyo dimanche. Les Bleues ont pris leur revanche sur ces mêmes Russes, qui les avaient battues en finale de Rio il y a cinq ans, et offrent au handball français un doublé au Japon après le sacre des hommes la veille. Le bronze pour les Norvégiennes Les Norvégiennes n'ont laissé aucune chance à la Suède (36-19) pour décrocher dimanche la médaille de bronze du tournoi de handball, aux Jeux olympiques de Tokyo. La Norvège, favorite pour l'or, avait perdu contre toute attente sa demi-finale vendredi contre l'équipe de Russie (27-26), sous bannière neutre. Après deux titres en 2008 et 2012, les Norvégiennes enchaînent donc un 4e podium olympique de suite après également le bronze à Rio en 2016. La Suède n'a, quant à elle, jamais décroché de médaille olympique en handball féminin. Basket-ball Les Américaines championnes olympiques pour la 7e fois d'affilée Les basketteuses américaines, portées par leurs intérieures impériales Britney Griner et A'ja Wilson, ont été sacrées championnes olympiques pour la septième fois consécutive, en surclassant les Japonaises (90-75) en finale des Jeux de Tokyo, dimanche à Saitama. Cette médaille d'or est la neuvième remportée par «Team USA» en onze participations aux JO. Et la cinquième, à titre personnel, pour Sue Bird et Diana Taurasi, titrées à 40 et 39 ans. Dopage Trois athlètes contrôlés positifs pendant les Jeux L'athlète bahreïni Sadik Mikhou, éliminé en séries du 1 500 m, a été suspendu provisoirement pour transfusion sanguine à la suite d'un contrôle réalisé aux Jeux olympiques, a annoncé l'Agence de contrôles internationale (ITA) dimanche. Un échantillon, prélevé lors d'un contrôle hors compétition, le 2 août, a révélé une «transfusion sanguine homologue» (avec le sang d'un donneur compatible, ndlr), écrit l'ITA dans un communiqué, la veille de l'élimination de Mikhou (31 ans) en séries du 1 500 m. L'athlète peut encore faire appel de sa suspension provisoire et demander l'analyse de l'échantillon B. Sadik Mikhou, ancien coureur du Maroc qui représente le Bahreïn depuis 2016, est bien connu des services antidopage : il avait déjà écopé de deux ans et trois mois de suspension sur la foi de son passeport biologique (sanction débutée en 2018). Il avait pu retrouver la compétition en 2021. C'est le 3e sportif contrôlé positif pendant les Jeux de Tokyo, après le sprinteur kényan Mark Odhiambo et le lanceur de poids géorgien Benik Abramyan.