Quasiment à l'arrêt depuis 2016, les activités du Conseil national des statistiques sont relancées. Sa composante change alors que les textes régissant son fonctionnement et datant de 1994 sont appelés à être révisés. Pour le Premier ministre, il devient urgent de réformer le système national d'information, jugeant inacceptable que des institutions aient recours à des chiffres fournis par des organisations internationales en l'absence d'informations fiables. Le ministre de la Numérisation et des Statistiques assure que le gouvernement n'avait « pas peur des chiffres », promettant un accès plus facile aux différentes études effectuées. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Les faiblesses du système national d'information ne sont plus à démontrer. Le Premier ministre a mis le doigt dessus hier en procédant à l'installation du Conseil national des statistiques. Aïmene Benabderrahmane juge inacceptable l'existence d'écart dans les différentes statistiques fournies par les institutions. Tout aussi inacceptable dit-il, le recours des chercheurs, étudiants et même institutions officielles à des bases de données établies par des organisations internationales, voire à des sources totalement inconnues. Le Premier ministre regrette également que l'absence de statistiques fiables ne soit à l'origine du mauvais classement de l'Algérie au plan international. Partant de ce constat, le Premier ministre juge urgent d'élaborer une nouvelle stratégie permettant de réformer le système national de statistiques. Le grand intérêt, dit-il, pour les statistiques émane de la conviction selon laquelle aucune politique publique ne peut être élaborée alors que sa réussite en dépend également. Pour Aïmene Benabderrahmane, seul un système de statistiques fiables peut donner une véritable cartographie des ressources au niveau local. Il est attendu beaucoup du Conseil national des statistiques, un organe de consultation devant favoriser la transparence, et donc la confiance, avec une nouvelle composante devant assurer dorénavant une meilleure coordination entre les différentes plates-formes d'information et utiliser la même méthodologie. Pour ce faire, les textes le régissant et datant de 1994 seront revus. Pour le ministre de la Numérisation et des Statistiques, l'installation du Conseil national des statistiques permettra de réactiver « un des leviers importants » devant permettre de moderniser l'ensemble du système. Il s'agit, selon Hocine Cherhabil, de redonner au Conseil le rôle « pivot » qu'il a perdu au fil des années en procédant, notamment, à des changements au niveau de sa composante, avec la nomination de dix experts au lieu de cinq précédemment. Ces derniers, dit-il, ont été choisis selon des critères objectifs. Ils devront répondre aux grands défis qu'attend le système national d'information, notamment sa modernisation. Le Conseil est appelé à réévaluer tout le système de statistiques et donner des orientations devant permettre d'aboutir aux réformes nécessaires pour arriver enfin à plus de précisions dans les chiffres devant servir de point de départ à toute prise de décision. Cela passera, selon le ministre, par une assistance qui sera fournie à l'Office national des statistiques (ONS), mais également à travers le recours à des moyens plus modernes. D'ailleurs, assure-t-il, le prochain recensement général de la population, prévu en 2022, se fera grâce au recours aux nouvelles technologies et non pas aux questionnaires sur papier. Interrogé sur l'absence de chiffres actualisés concernant le taux d'inflation ou du chômage, le ministre de la Numérisation et des Statistiques assure que le gouvernement n'avait pas peur des chiffres, rassurant sur la crédibilité des chiffres fournis par l'ONS et promettant qu'à l'avenir, les enquêtes et études ne resteront pas prisonnières des tiroirs. N. I.