Les menaces de débrayage et autres préavis de grève ont fini par faire réagir le ministère de l'Education nationale. Pas moins de vingt-six formations syndicales sont conviées aujourd'hui à une réunion avec, à l'ordre du jour, l'installation de la commission devant procéder à la révision du statut particulier. Le format choisi par la tutelle n'est pas du goût des syndicats qui lui préfèrent les rencontres bilatérales. Ils sont nombreux à redouter une énième manœuvre, visant à gagner du temps. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - C'est au moment où le spectre de la grève plane à nouveau sur le secteur que le ministère de l'Education décide de reprendre langue avec les syndicats. Les vingt-six formations syndicales agréées sont attendues ce matin au siège du ministère de l'Education pour assister à une cérémonie d'installation de la commission qui aura la charge de réviser le statut particulier. «Protocolaire», commente Meziane Meriane. Pour le coordinateur national du Snapest, l'urgence est ailleurs, expliquant que «nous avons déjà été leurrés un certain temps avec Benghabrit. On avait travaillé au sein d'une commission pendant plus d'une année pour essayer de corriger les bavures contenues dans le statut particulier et il s'est avéré, par la suite, que tout le travail effectué n'a finalement pas été pris en considération. Et quand on a cherché à comprendre, on a appris que la fonction publique n'avait pas donné son aval pour l'ouverture du dossier de la révision du statut. C'était juste un semblant d'ouverture pour calmer les esprits». Espérant que ce scénario ne se répétera pas, Meziane Meriane explique que «maintenant que c'est un engagement du président de la République, on espère que cela sera dans la bonne voie et permettra, une fois de plus, de pointer du doigt les bavures pour les corriger mais surtout une application rapide, il ne faudra pas que ça s'éternise. Il faudra vite faire approuver le statut révisé d'autant que la situation générale du fonctionnaire nécessite une révision urgente pour répondre aux attentes des fonctionnaires qui en attendent beaucoup». Du côté du Satef, son secrétaire général assure être toujours d'accord avec le principe du dialogue, tout en émettant des réserves sur la forme que prend ce dernier. Boualem Amoura explique en effet que «malheureusement, nous sommes invités en groupes et nous pensons que c'est très difficile de mener des discussions dans ces conditions. Déjà quand nous étions à dix, on avait du mal à nous entendre. Ce format n'est pas adapté. On nous invite pour nous dire qu'ils vont installer la commission de révision en attendant les réunions bilatérales mais nous, ce qu'on demande depuis très longtemps, c'est des discussions bilatérales. Seules les réunions bilatérales peuvent faire avancer le débat. En 2015, on n'était que dix syndicats et on avait mis deux mois et demi pour nous entendre juste sur le règlement intérieur de la commission, avec des réunions hebdomadaires. Sans compter que, lors de la dernière rencontre, on a dû quitter la salle car certains représentants n'avaient rien à voir avec le travail syndical et ont profité de ladite réunion pour demander des privilèges». Ceci pour la forme, quant au fond du problème, le Satef «ne donne pas beaucoup d'importance à la révision du statut. On pense que cela ne va rien apporter pour les travailleurs. Même en passant d'un grade à un autre, le gain est dérisoire, surtout avec l'érosion du pouvoir d'achat. Il faut s'attaquer à cette problématique et à celle du taux de l'IRG». N. I.