Si la centrale syndicale a exprimé sa satisfaction par rapport à la mise en œuvre de la nouvelle grille des salaires annoncée pour ce mois malgré le fait que les statuts particuliers ne sont toujours pas finalisés, les syndicats autonomes, qui n'ont pas été associés à l'élaboration de cette grille mais qui prennent part aux discussions autour des statuts particuliers, n'arrêtent pas d'afficher leur mécontentement sur la nouvelle grille des salaires et les statuts. Ainsi, le syndicat algérien des paramédicaux n'écarte pas la possibilité de rejoindre le mouvement de protestation qui regroupe 12 syndicats et envisage un débrayage pour le 15 janvier. Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, hier, le syndicat algérien des paramédicaux a dénoncé le contenu et rejette "catégoriquement et fermement" l'avant-projet du statut particulier élaboré par la commission nationale des statuts du ministère de la Santé "qui n'a pas pris en considération les propositions et qui cherchent à clochardiser la profession paramédicale et la santé". Le document ajoute que ce statut "est fait sur mesure dans l'intérêt de certaines personnes" et ceci, selon le syndicat, afin "de favoriser l'ouverture des écoles privées de formation paramédicale et faire des affaires sur le dos des paramédicaux". A cet effet, le syndicat des paramédicaux affirme qu'il s'opposera à toutes "les magouilles entreprises par certaines lobbies qui veulent s'accaparer de notre noble profession". En outre, il menace d'utiliser "tous les moyens nécessaires pour mettre fin à cette stratégie qui ne sera pas dans l'intérêt de la profession". Par ailleurs, le conseil national de ce syndicat se réunira en session extraordinaire dans les plus brefs délais afin de prendre des décisions "qui s'imposent". Pour sa part, le coordinateur du Syndicat autonome des professeurs d'enseignement secondaire et technique (Snapest-agréé), M. Meziane Meriane, a indiqué, hier, que le Snapest émet des "réserves" sur l'avant-projet du décret exécutif portant statut particulier des fonctionnaires de l'Education nationale. Intervenant lors d'une conférence de presse, M. Meriane a relevé que "le ministère de l'Education nationale n'a pas pris en compte les suggestions du Snapest concernant cet avant-projet, remises à la tutelle le mois de juin 2007", ajoutant qu'"une lettre sera transmise à cet effet au ministère". M. Meriane a estimé que cet avant-projet "verrouille toute action syndicale", soulignant que le Snapest "rejette la nouvelle grille des salaires qui prévoit des augmentations infimes pour les enseignants". Par ailleurs, M. Meriane a appelé à une "grève nationale" le 15 janvier 2008, qui concernerait, selon lui, "les secteurs auxquels sont affiliés les 12 syndicats autonomes faisant partie de la Coordination nationale des syndicats autonomes de la Fonction publique, à savoir l'Education nationale, l'Enseignement supérieur, la Santé et les fonctionnaires de l'administration publique". "Les préavis de grève seront rédigés le 6 janvier soir et remis aux ministères de tutelle le lendemain", a-t-il ajouté. Selon M. Meriane, "cette grève intervient suite à l'érosion du pouvoir d'achat des fonctionnaires et des citoyens de manière générale ainsi que de l'inflation incontrôlée laquelle rend insignifiantes les augmentations infimes des salaires décidées par les pouvoirs publics". Toutefois, les conflits sociaux dans différents secteurs d'activités persistent. D'ailleurs, un mouvement de protestation de grande ampleur a été décidé par 12 syndicats autonomes regroupants notamment, les secteurs de la santé, de l'éducation et de l'enseignement supérieur. En effet, une réunion a été tenue par les différentes organisations syndicales composant la coordination, en l'occurrence le Cnes, le SNCP, le SNPDSM, le SNMAM, l'Unpef, le Snapest, le SNTE, le SNPSP, le SNVPAF, le SNPSSP, le Snapap et le Satef. Et c'est ainsi que les hôpitaux, les établissements scolaires et les universités seront paralysées le 15 janvier prochain. Une grève nationale a été décidée, jeudi dernier, par la coordination de 12 syndicats autonomes. Ils évoquent le retard enregistré dans l'élaboration des statuts particuliers dans différents secteurs. Ils parlent également de la dégradation du pouvoir d'achat. Le Snapap estime que le SNMG doit dépasser les 32.000 dinars pour que l'Algérien puisse subvenir à ses besoins. Outre la décision de la grève, une lettre ouverte sera adressée au président de la République. En effet, l'annonce d'éventuelles augmentations des prix des produits de base est devenue quotidienne mis à part les prix du pain, du lait et du carburant qui sont subventionnés, les autres produits sont soumis aux variations des cours internationaux mais aussi à la spéculation interne qui joue un rôle important dans l'envolée des prix constatée ces derniers mois. Même si les salaires des travailleurs ont connu une évolution de quelque 60%, il n'en demeure pas moins que le pouvoir d'achat des ménages reste très faible. A rappeler, en outre, que le gouvernement a entrepris récemment des mesures relatives aux produits de large consommation en attendant une vrai régulation du marché national et une politique nationale pour l'amélioration du pouvoir d'achat du citoyen.