Le secteur de l'éducation renoue avec les mouvements de protestation. Le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste) donne le ton. Il a appelé ses adhérents à observer une grève cyclique de deux jours. Alors que le syndicat affirme la réussite de ce mouvement de débrayage à son premier jour, le ministère de l'Education nationale annonce un taux de suivi très minime. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Après à peine un mois et demi de l'année scolaire, la contestation regagne le secteur de l'éducation nationale. Hier, les enseignants des cycles primaire, moyen et secondaire ont répondu à l'appel du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste) à une grève cyclique de deux jours par semaine. Au premier jour de ce mouvement de débrayage, le porte-parole du syndicat Cnapeste, Messaoud Boudiba, assure que le taux national de suivi varie entre 60 et 95% dans les lycées, entre 30 et 75% dans les collèges et entre 5 et 30% dans les écoles primaires. «Ce taux varie d'une wilaya à une autre et d'un établissement scolaire à un autre», dit-il. Se référant aux premières statistiques collectées par son organisation syndicale, il fait savoir que plusieurs wilayas ont connu un taux de suivi assez élevé, notamment Boumerdès, Tizi-Ouzou, Béjaïa, Naâma, Oran et Constantine. Quant à l'adhésion des enseignants à cette grève dans la capitale, il note que ce taux varie d'une académie à une autre. «Entre les académies est, ouest et centre, le taux de suivi à Alger se situe à hauteur de 70%. Il se distingue particulièrement au cycle secondaire où il a atteint entre 60 et 95%», précise-t-il. Pour Messaoud Boudiba, le début de ce mouvement de protestation est «réussi». «Nous savons que le début d'une grève est toujours lent mais nous nous attendons à ce que le taux de suivi augmente demain au deuxième jour, et la semaine prochaine», dit-il. Comme à l'accoutumée, il en est ainsi de la guerre des chiffres. Le ministère de l'Education nationale contredit les statistiques du Cnapeste et annonce, de son côté, un taux de suivi de cette grève très minime. À la mi-journée, il fait part d'un taux de seulement 3,6%. À travers ce débrayage cyclique de deux jours tous les mardis et mercredis, le syndicat vise à mettre la pression sur la tutelle pour prendre en charge sa liste de revendications. Celles-ci s'articulent essentiellement autour du problème du pouvoir d'achat, l'accès au logement, le dossier de la retraite, celui des œuvres sociales, la médecine du travail et la prime de zone. Le Cnapeste demande également la levée des entraves à l'exercice syndical et la réduction du volume horaire et des tâches non pédagogiques des enseignants du cycle primaire. Ry. N.