Le P�ruvien Mario Vargas Llosa, �crivain politiquement engag� au point d'avoir �t� candidat � la pr�sidence p�ruvienne en 1990, a �t� couronn� jeudi du prix Nobel de litt�rature pour une �uvre qui ausculte �les structures du pouvoir�. L'Acad�mie su�doise salue l'auteur, �g� de 74 ans, pour �sa cartographie des structures du pouvoir et ses images aiguis�es de la r�sistance de l'individu, de sa r�volte et de son �chec�. Vargas Llosa, qui a obtenu la nationalit� espagnole en 1993, est un �auteur engag� dans la soci�t� (...) Il consid�re qu'un auteur ne doit pas simplement distraire�, a comment� le secr�taire de l'Acad�mie su�doise Peter Englund. Le nouveau roman de Vargas Llosa, Le r�ve du Celte est consacr� au diplomate britannique Roger Casement qui d�non�a les atrocit�s commises dans le Congo de L�opold II et doit sortir le 3 novembre. L'�uvre de Vargas Llosa, forte d'une trentaine d'ouvrages (essais, romans, nouvelles, th��tre), est traduite dans le monde entier et en faisait un candidat pressenti pour le Nobel depuis des ann�es. �On voyait tarder cette reconnaissance universelle de quelqu'un qui est vraiment un cr�ateur admirable, avec une constance de travail de plus de cinquante ans�, a comment� le pr�sident p�ruvien Alan Garcia. Le laur�at 2010 a d�clar� que ce Nobel �tait la marque d��une reconnaissance de la litt�rature latino-am�ricaine et en langue espagnole�. �On peut voir dans sa production que c'est un homme passionn�. Et il a eu une r�action d'homme passionn�, il �tait tr�s tr�s heureux et tr�s �mu�, a comment� M. Englund, juste apr�s avoir parl� � Vargas Llosa. Lorsque le t�l�phone a sonn� peu avant 6h du matin � New York o� il vit, l'�crivain a cru � une �blague perverse�, comme en avait �t� victime l'Italien Alberto Moravia. Mais comme il ne s'agissait pas d'un canular et que l'annonce de l'attribution du prix Nobel est �une bonne mani�re de commencer une journ�e new-yorkaise�, Vargas Llosa a d�cid� �d'aller se promener � Central Park�, avant de tenir une conf�rence de presse. Engag� dans ses �crits qui l'ont rang� parmi les ennemis des dictatures, Vargas Llosa a �galement tent� l'aventure politique au P�rou. Proche de Fidel Castro jusqu'en 1971, il a rompu avec cette mouvance et s'est pr�sent� en tant que candidat de droite du Front d�mocratique � la pr�sidentielle de 1990 au P�rou. Largement battu, il a quitt� son pays et obtenu la nationalit� espagnole en 1993. N�anmoins, pour le pr�sident Garcia, le Nobel de Vargas Llosa doit r�jouir �m�me ceux qui n'�taient pas en communion id�ologique avec lui, car il marque la reconnaissance d'un P�ruvien universel, et de la terre p�ruvienne, pr�sente dans toutes ses lignes et ses m�taphores�. Parall�lement � sa vie publique, Vargas Llosa, qualifi� de �libertaire � par M. Garcia, a men� une vie priv�e en dehors des sentiers battus. N� � Arequipa (sud du P�rou) le 28 mars 1936, il a �t� �lev� par sa m�re et ses grands-parents maternels � Cochabamba (Bolivie) puis au P�rou. Sa premi�re �pouse, de 15 ans son a�n�e, n'�tait autre que sa propre tante, Julia Urquidi qui lui a probablement inspir� son roman La tante Julia et le scribouillard, paru en 1977 et dans lequel l'ancien journaliste de l'Agence France-Presse raconte l'histoire d'un adolescent qui r�ve de devenir �crivain et tombe amoureux de sa tante par alliance Julia. Un an apr�s l'�chec du mariage avec sa tante, Vargas Llosa a �pous� en 1965 sa cousine, Patricia Llosa. Avant le Nobel, Vargas Llosa a notamment re�u le L�opold Alas d�s son premier recueil de nouvelles Les Ca�ds publi� en 1959 et le prix Cervant�s, plus haute distinction pour une �uvre de langue espagnole. Mario Vargas Llosa a d�clar� au sujet de son prix Nobel qu'il s'agissait d��une reconnaissance de la litt�rature latino-am�ricaine et en langue espagnole�, � la radio colombienne RCN. �Je ne pensais m�me pas �tre parmi les candidats�, a dit l'�crivain, �g� de 74 ans, depuis New York, dans sa premi�re r�action � l'attribution du prix. �Je crois que c'est une reconnaissance de la litt�rature latino-am�ricaine et en langue espagnole, et cela doit tous nous r�jouir�, a-t-il d�clar�. A la question de savoir lequel de ses romans il pr�f�rait, Mario Vargas Llosa a r�pondu : �C'est comme demander lequel de ses enfants on pr�f�re, on ne peut pas le dire, m�me si on a des pr�f�rences. �