Si lors des élections locales de 2017, le choix du P/APC ne pouvait faire l'objet d'aucune tractation puisque le candidat, tête de liste, ayant obtenu la majorité des voix est automatiquement le maire ou, en cas d'égalité des voix, est déclaré président le (la) plus jeune des candidats, ce n'est plus le cas aujourd'hui. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - L'amendement introduit récemment au code communal à travers une ordonnance présidentielle adoptée par la suite par le Parlement impose de nouvelles règles et un nouveau mode de désignation du P/APC. Ainsi, l'article 65 modifié stipule que « le candidat à l'élection à la présidence de l'Assemblée populaire communale est présenté parmi la liste ayant obtenu la majorité absolue des sièges. Dans le cas où aucune liste n'a obtenu la majorité absolue des sièges, les deux listes ayant obtenu plus de 35 % au moins des sièges peuvent présenter un candidat ». Et dans le cas où aucune des listes n'a obtenu les 35 % au moins des sièges, toutes les listes peuvent présenter chacune un candidat, selon le même article qui ajoute qu'en cas d'égalité des suffrages, est déclaré élu le candidat le plus âgé. Selon les résultats provisoires annoncés par des partis politiques participant aux élections locales, elles seraient très nombreuses les communes où aucune liste n'a obtenu la majorité absolue des sièges. De même pour les APW dont l'élection du président obéit aux mêmes règles. Dans ces communes et wilayas, et à cause de cette loi, un candidat minoritaire peut devenir le premier magistrat grâce aux jeux de coulisses, d'alliances ou tout simplement en achetant des voix de ses co-élus. D'où les craintes d'un retour en force de la chkara pour s'accaparer des mairies. Les jeux de coulisses sont déjà lancés et au niveau local, les alliances entre partis et listes indépendantes commencent à s'établir. En tout cas, ce mode d'élection, du reste critiqué dans le sens où il privilégie les jeux d'alliances à la volonté populaire, oblige les partis et les listes indépendantes à des compromis pour éviter le blocage des assemblées. À titre d'exemple, s'il veut préserver les APW de Tizi-Ouzou et Béjaïa, le FFS, qui a fait une véritable déroute lors des élections locales, est obligé de contracter des alliances si les groupes minoritaires consentent à le faire avec lui, et ne décident pas de renverser la situation. Pour les alliances locales, les directions des partis politiques laissent généralement le choix à leurs élus locaux. Dans une instruction adressée aux structures de base du parti, le secrétaire général du FLN, Abou El Fadel Baâdji, a demandé de prendre en compte les intérêts du parti dans l'élaboration des alliances selon les circonstances qui se présentent dans chaque wilaya et commune où son parti compte des élus et de veiller au service des citoyens. Dans sa missive, Baâdji a insisté pour que les élus locaux du parti fassent en sorte que le candidat consensuel parmi les élus du parti au niveau de chaque APC et APW soit choisi pour le présenter à l'élection de la présidence de l'assemblée. En cas d'absence de consensus autour d'un candidat, le patron du FLN a appelé à l'organisation d'élections parmi le groupe des élus afin de choisir le représentant du parti. Et d'appeler les élus locaux de sa formation à ne pas courir derrière les ambitions personnelles. Le président du Mouvement El Binaâ, Abdelkader Bengrina, s'est exprimé lui aussi sur la question des alliances au niveau des assemblées locales afin d'éviter tout blocage. Il a affirmé que sa formation tend la main à des alliances avec les « partenaires politiques et les indépendants», afin de consolider le front interne «face aux contraintes de la situation économique interne et aux défis des pressions et des dangers extérieurs sur l'Algérie». K. A.