C'est la guerre des tranchées dans les travées de la Ligue de football professionnel. Officiellement déchargé de la mission de gouverner sur le Championnat de Ligue 1, après avoir perdu la Ligue 2 à la LNFA, Abdelkrim Medaouar vit des moments cruciaux dans sa «carrière» de dirigeant dans le monde du sport-roi. C'est le branle-bas de combat à quelques deux semaines de la tenue de l'AG élective de football pour laquelle seule l'ancien président du CA/SSPA Black Eagles (ES Sétif), Azzedine Arab, est officiellement candidat. Une candidature annoncée juste après la fin des travaux de l'AGO de la Ligue de football professionnel durant laquelle les bilans de Medaouar ont été validés par les membres de l'assemblée. Le coup de starter était alors donné pour le rendez-vous électif du 22 décembre même si le président sortant n'avait pas souhaité communiquer sur ses intentions quant à se présenter dans les starting-blocks pour briguer un nouveau mandat. Aussitôt, la campagne a gagné certains cercles qui, aujourd'hui, ne font plus partie de la composante de l'AG/LFP désormais formée des 18 clubs de la L1, le DTN, de la CFA et des représentants des footballeurs et des entraîneurs en exercice. Ce sont certains parmi les membres de l'ancien bureau directeur qui ont fini par briser la loi de l'omerta en accusant leur ancien président, Abdelkrim Medaouar en l'occurrence, d'avoir tout manigancé pour s'assurer un nouveau mandat lors du conclave électif du mercredi 22 décembre. Pour Ares Herrada, ancien dirigeant du MC El-Eulma, qui s'exprimait sur la chaîne Echourouk-News, «Medaouar a tout prévu pour passer haut la main l'épreuve du 22 décembre». Comment ? Herrada, qui ironise sur le fait que «Medaouar l'emportera même si Belmadi sera son concurrent lors de cette élection», fait état de tractations passées entre plusieurs parties, dont il ne livre pas le nom ni l'appartenance, pour que Medaouar soit réélu. Le MJS et le ministère de l'Intérieur saisis Et Ares Herrada n'est pas le seul à exprimer sa désapprobation quant à une éventuelle réélection de l'ancien président de l'ASO Chlef. D'autres compères de l'ancien bureau exécutif de la LFP, Mohamed Boualem, Farouk Belguidoum, Djamel Messaouden, Ares Herrada et Akli Adrar, ont tout bonnement sollicité l'arbitrage des ministères de l'Intérieur et de la Jeunesse et des Sports afin de dénoncer ce qu'ils pensent être une grossière manipulation durant l'AGO du 2 décembre dernier. Sur la forme, les signataires du courrier reprochent à l'ancien président de la FAF de les avoir évincés en octobre 2020 du bureau directeur de la Ligue pour en confier la gestion exclusive à Abdelkrim Medaouar alors qu'il devait remettre la gestion des affaires de la LFP au SG de cette instance. Pour mieux étayer leurs dires, ils invoquent l'inscription du bilan de l'année 2020 présenté par Medaouar et voté lors de l'AG ordinaire du 2 décembre dernier alors qu'il devait l'être en présence de tous les membres de l'exécutif et du SG qui avait à prendre en charge la gestion de la Ligue jusqu'à la convocation de cette assemblée ordinaire. Pour eux, le président de la LFP (Medaouar, ndlr) n'avait pas à présenter des bilans sans avoir à les discuter pour approbation aux membres de son bureau, et ce, conformément à la loi 13/05 et le règlement intérieur de la LFP. Aussi, ils réclament l'annulation pure et simple des résolutions de l'AGO du 2 décembre et l'organisation d'un nouveau conclave suivi d'une seconde assemblée pour la mise en conformité des statuts puis de l'AG élective. Medaouar temporise Cette action qui a peu de chances d'aboutir a vite fait réagir le président sortant qui, dans une déclaration à l'APS, a fait savoir qu'il n'a encore rien décidé. «Au jour d'aujourd'hui, je n'ai pris aucune décision. Je suis en période d'observation, je dois d'abord connaître la tendance, ratisser large, avant de me prononcer définitivement sur ma candidature», a-t-il affirmé expliquant que «tout sera tiré au clair au cours de cette semaine. Je dois trancher sur ma candidature ou non incessamment». Selon des indiscrétions, Abdelkrim Medaouar attendrait un signe de la part du président de la FAF notamment avant d'annoncer son intention. Le feu vert que lui accorderait M. Amara a certainement un rapport avec ce qu'a «enduré» l'ex-député FLN sous la coupe de Zetchi. «Mon premier mandat a été fortement perturbé, mais cela ne m'a pas empêché de gérer la situation, dans des conditions difficiles, même si cela n'a pas été évident. Donc, un éventuel deuxième mandat serait nécessaire pour poursuivre mon programme et préserver la stabilité», explique Medaouar sans s'étaler sur son éventuel programme à présenter lors du conclave du 22 décembre. M. B.