La littérature en langue amazighe s'enrichit de jour en jour, avec l'arrivée récente, sur les étals des libraires, d'un recueil de nouvelles écrites par Koussaïla Alik. C'était lors du Salon Ezzou'Art des livres qui se tient durant trois week-ends de ce mois de décembre à Ezzou'Art Galerie, sise au Centre commercial et des loisirs de Bab Ezzouar, à l'est d'Alger. Notre jeune maître conférencier au département de langue et culture amazighes de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi-ouzou était de cette manifestation livresque en compagnie d'autres auteurs. C'était aussi l'occasion pour ce docteur de présenter son premier-né littéraire, Ahni d yidwi (Le sang et l'encre), une compilation de six nouvelles écrites en tamazight, qui traitent de divers sujets et d'événements liés à la société, à la symbolique, aux traditions et à l'émigration. L'ouvrage, édité en juin 2021 et préfacé par Saïd Chemakh, maître de conférences au même département, soutient l'écrivain qui affirme avoir composé de la poésie quand il était jeune et animateur associatif. Ces œuvres poétiques lui ont permis de prendre part à des festivals et à des récitals poétiques en même temps que la publication de textes poétiques dans des revues. Après avoir obtenu son doctorat en 2017, Koussaïla Alik a publié des articles scientifiques liés à la thématique de l'identité dans des revues internationales et la presse nationale. Mais ce jeune auteur avoue avoir été contaminé par le virus de l'écriture, tout jeune lycéen qu'il était. «À 15 ans déjà, je lisais beaucoup la presse écrite, que ce soit en français ou en tamazight. Il m'arrivait souvent de profiter de la récréation du matin pour sortir de l'établissement acheter un journal que je lisais à la mi-journée ou lors d'une séance de permanence», dit-il. En ce qui concerne la littérature en tamazight, notre interlocuteur soutient qu'il y a un «lectorat en tamazight qui se construit». Et de vouloir comme preuve le fait, comme il dit, d'avoir été «obligé de repartir chez moi pour ramener un autre lot de mon livre, le premier ayant été écoulé, ici même à Bab Ezzouar». Et d'ajouter : «les gens s'intéressent, se familiarisent avec leur langue maternelle dont le passage à l'écrit est impératif.» Et dans l'escarcelle de notre jeune auteur, des recueils de poésie, un roman en voie de finalisation, un livre dans le domaine de l'histoire, des articles scientifiques dans le domaine berbère et un guide pédagogique pour l'expression écrite dans le milieu universitaire. Ce dernier ouvrage sera, dit-il, «bénéfique pour les enseignants au collège et au lycée et pour les étudiants». C'est un livre qui traite des «approches textuelles et typologiques en tamazight», précise-t-il. Mohammed Kebci