L'Algérie a enregistré des niveaux d'inflation alimentaire jamais vus depuis des années. Une hausse que les experts attribuent aujourd'hui à la Covid-19, dont les répercussions continuent d'impacter la reprise des activités économiques. Le gouverneur de la Banque d'Algérie, Rosthom Fadli a estimé que l'aspect monétaire de ce phénomène ne peut pas justifier à lui seul cette inflation. Il notera d'ailleurs que les politiques de réponses monétaires ont permis d'atténuer de façon significative, les retombées de la crise sanitaire, aussi bien sur le secteur réel que sur le système financier. Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Exposant hier, les derniers indicateurs portant sur l'évolution de l'inflation en Algérie depuis le début de l'épidémie du Covid, Rosthom Fadli a indiqué, lors d'une rencontre qui a regroupé la Banque d'Algérie et les établissements financiers, que «l'inflation n'est ni un phénomène monétaire ni un phénomène économique». Il expliquera que dans ce contexte délicat et défavorable à la croissance économique, les plus grandes puissances connaissent des niveaux d'inflations records, à l'instar des Etats-Unis ou de l'Allemagne par exemple. Faisant par ailleurs, un petit bilan qui concerne l'évolution de l'inflation en Algérie durant l'année 2020 et l'année en cours, Rosthom Fadli relève qu'en octobre 2021, les prix à la consommation dans la ville d'Alger ont progressé de 1.3% par rapport au mois de septembre 2021. Une augmentation mensuelle qui est la résultante de la hausse des prix des biens alimentaires qui ont augmenté de 2.3% en octobre 2021. Celle-ci est soutenue par « la forte croissance des prix des produits agricoles frais, qui ont enregistré une évolution de 4.1% en octobre 2021, par rapport au même mois de l'année écoulée ». L'inflation globale s'est accélérée de 5.96% en une année, fait-il remarquer, pour atteindre les 9.2% en octobre 2021. Une évolution qui reflète, selon le gouverneur de la Banque d'Algérie, « la forte hausse des prix des biens agricoles, passant de 1.8% en octobre 2020 à 14.4% en octobre 2021». Mustapha Abderrahim qui est le directeur général des études, a développé ce point lors de son intervention, et a expliqué qu'en effet, cette inflation alimentaire est le fruit d'un choc sur l'offre induit par la crise sanitaire en 2020. Un état de fait qui a donné lieu à des hausses non négligeables des prix des produits de base et des matières premières. Naturellement, cela a créé une certaine tension sur de nombreux produits destinés à la consommation. Le gouverneur de la Banque d'Algérie a dans ce contexte rappelé que la crise économique induite par la Covid-19 continue à ce jour de créer des tensions sur les prix des produits de base. D'ailleurs, il soulignera qu'entre décembre 2019 et septembre 2021, «les indices des prix des combustibles, des produits alimentaires ont augmenté respectivement de 73% et 19%». En ce qui concerne les minéraux et métaux, l'indice des prix a atteint des niveaux importants pendant le premier semestre de 2021 mais a fini par baisser de 0.3% au troisième trimestre de la même année. En ce qui concerne l'activité nationale économique, elle a été entamée pendant le 1er trimestre de 2021 avec un taux de croissance de 2.3%. La courbe s'est poursuivie au cours du second trimestre atteignant une croissance « appréciable » de 6.4%. Cette croissance est corrélée d'après Rosthom Fadili, «à la croissance de la quasi-totalité des grands secteurs de l'économie nationale hormis celui de l'agriculture». Il expliquera que ce secteur d'activité a accusé un recul de 0.3% au 2e trimestre de 2021, contre une croissance de 1.4% durant la même période en 2020. Une baisse qu'il imputera aux conditions climatiques défavorables. En revanche, les premiers secteurs à avoir contribué à la progression de l'activité économique au 2e trimestre de 2021 seraient, d'après l'intervenant, ceux de l'industrie et du BTPH. Le secteur des hydrocarbures aurait également enregistré un taux de croissance appréciable, estimé à 11%. M. Z.